A choice with no regrets (Levi x OC)

30* Découvertes

A peine deux jours après le meurtre des deux titans, Erwin nous annonce notre retour entre les Murs. La nouvelle tombe un beau matin à l'aube, alors que nous sommes le nez plongé dans notre tasse (ou bol) de café. Erwin ne s'attarde pas après cette annonce soudaine, et quitte rapidement le réfectoire, suivit d'Hanji et de Levi.

Eren et moi échangeons un regard. Au fond, nous sommes heureux : nous allons retrouver nos amis, Mikasa, Sasha, et tous les autres dont la présence nous a cruellement manquée. Nous finissons notre petit-déjeuner, heureux. Autour de nous, il y a un brouhaha grandissant : les autres soldats ont l'air soulagé. Certains ont les larmes aux yeux. Ce séjour, enfermés seuls ici au milieu de nulle part, a été bien plus éprouvant qu'il n'y paraît.

Nous n'avons que quelques heures pour remballer nos affaires. Eren et moi sommes les premiers à être prêts, et pour cause : notre baluchon ne comportait que des vêtements de civil.

Hanji nous rejoint, la mine grave. Son excitation habituelle est absente, ce qui est troublant. Serait-ce le contrecoup de la perte de ses deux derniers sujets d'expérience ? Peut-être. Mais je ne préfère pas lui poser la question : elle risque de s'engager dans de longs discours que je n'ai aucune envie d'écouter pour le moment.

Le voyage est à la fois long et court : personne ne parle, ce qui fait régner sur le groupe une ambiance lourde et étouffante. Pourtant, la perspective de revoir nos amis nous réchauffe le cœur, et nous pensons tellement à ce que nous allons leur dire aux retrouvailles que la route défile sans que nous la voyions.

Quand nous pénétrons dans l'enceinte des Murs, nos camarades sont là. Les soldats abandonnent leur position, de larges sourires illuminant leur visage. Erwin et Levi ne disent rien, ils continuent simplement leur chemin. Comme nous ne voyons aucun de nos amis, Eren et moi continuons avec eux.

Mikasa et tous les autres nous attendent à la base. Cette fois-ci, Eren descend de sa monture pour se jeter dans les bras de sa vieille amie et se moquer de la nouvelle coupe de cheveux de Jean. J'imite Eren en serrant Mikasa dans mes bras et en rassurant Jean : sa coupe lui va bien, même si elle le vieillit un peu. Reiner me tapote l'épaule en guise de bienvenue et Sasha ne trouve rien de mieux que de nous offrir une patate chaude.

Le soir, nous restons tous ensemble : Eren se charge de tout raconter et Armin l'aide à peaufiner ses explications. Connie et Sasha arrivent en dernier après s'être absentés pour nous ramener de quoi grignoter. Jean continue de poser de nombreuses questions, sincèrement intéressé par le travail d'Hanji.

Puis arrive le moment fatidique : mes parents. Eren me jette un coup d'œil, me demandant la permission de poursuivre dans son récit. Je secoue la tête : c'est à moi de le faire. Je leur dois bien ça.

Tout le monde ne peut dissimuler son choc. Même Mikasa. Jean est tellement abasourdi qu'il ne trouve aucune plaisanterie. Je me livre sans détour sur mon enfance, les injections, ma fuite, mon arrivée ici, à la surface. Je leur avoue que je suis entrée dans l'armée parce que c'était la seule option qui me restait, puisque j'étais incapable de faire quoi que ce soit de mes dix doigts. Et puis, les gens n'auraient jamais accepté une fille au passé trouble auprès d'eux.

-Mais je ne regrette rien, ajouté-je avec un sourire. Sans l'armée, je n'aurais jamais connu l'amitié.

Sasha pousse un long gémissement en me prenant dans ses bras. Elle sent la pomme de terre chaude. Tout le monde rit devant la tête hilarante de la jeune fille, moi la première. C'est tellement agréable, tellement chaleureux ! On dirait... oui. On dirait que nous sommes une grande famille.

Je souris. C'est la plus belle soirée de ma vie.

o.o.o.o

Je me réveille le lendemain aux aurores, malgré le fait que je me sois couchée très tard hier soir. Je me frotte les yeux. Le soleil commence tout juste à se lever. Discrètement, je me lève : nous avons tous dormi dans la même pièce, et je dois rivaliser d'agilité pour passer par-dessus tout le monde tout en évitant de marcher sur une main, un pied ou une tête.