A choice with no regrets (Levi x OC)

34* Libre

-Annie.

Un jeune homme entre dans la pièce sombre. Annie interrompt son geste, le bras levé, prête à me fouetter durement. Je regarde l'inconnu, reconnaissante, même si je sais que je ne dois pas l'être.

-Quoi ? demande sèchement la jeune fille.

-On a un problème.

-Quel est-il ?

Le jeune inconnu me jette un bref coup d'œil, réticent à parler devant une prisonnière.

-Vas-y, le presse Annie. Elle mourra de toute manière.

-Des intrus. Ils ont réussi à entrer.

-La garde ?

-Eh bien ils sont forts. On te demande en renfort.

Je ne peux m'empêcher de sourire de soulagement. Je baisse la tête, les larmes aux yeux. Des intrus. Des intrus sont entrés. Je n'ose pas espérer que ce soit mes camarades.

-Tu es heureuse ? me lance Annie. Tes amis sont enfin venus te libérer. Enfin, à supposer que ce soit bien eux.

-Vous allez morfler, dis-je avec un rictus.

La jeune fille ricane et se baisse pour être à ma hauteur. Elle me prend par les cheveux et me force à croiser son regard si effrayant.

-Laisse-moi te dire une bonne chose, sale peste : si nous ne pouvons t'avoir, ils ne t'auront pas non plus.

-Qu'est-ce que tu racontes ? dis-je sans pouvoir empêcher ma voix de trembler.

-Tu ne comprends pas ? sourit froidement Annie. Ça veut dire que tu ne sortiras pas d'ici vivante. De toute façon, tu es condamnée à mourir, alors ça ne fait pas une grande différence.

Je me dégage de la prise d'Annie et lui crache au visage.

-Ce n'est pas à toi de décider quand je vais mourir, répliqué-je avec haine.

-Nous verrons ça.

La jeune fille se lève et chuchote des instructions aux gardes avant de quitter la pièce avec le jeune homme. Je fixe les deux hommes qui me surveillent et réfléchis rapidement. Si je dois agir, c'est le moment. Les deux hommes ont une carrure imposante et je suis petite. Ils sont armés et j'ai les bras liés derrière le dos. Ils sont en bonne santé tandis que je suis affamée. Je suis vraiment folle de croire que j'ai une chance de leur échapper.

Non, je ne suis pas folle. Juste désespérée et avide de liberté.

Je me lève maladroitement. Mes jambes peinent à me soutenir. Je manque de rire face à ma faiblesse. Je me redresse totalement, la tête haute, et m'approche d'un des deux hommes. Aucun d'eux ne bouge. Ils doivent croire que je ne suis qu'une pauvre gamine affaiblie, ce qui n'est pas faux. Je lève les yeux et croise le regard de l'homme.

-Laissez-moi passer, sifflé-je.

Les deux gardes laissent échapper un ricanement purement moqueur.

-Tu ne veux pas un verre d'eau tant qu'on y est ?

-Ce serait vraiment génial, mais je n'ai pas le temps d'attendre que vous me l'apportiez. Vous allez me laisser passer oui ou non ?

-Vas te recoucher gamine. Reste sage.

Cette remarque me fait sortir de mes gongs. Avec une force que je ne pensais plus détenir, j'assène un grand coup de pied dans les parties du bonhomme. Je vois avec un plaisir malsain ses yeux s'exorbiter. Le garde s'écroule en poussant de longs gémissements. Son collègue tente de me sauter dessus mais je m'écarte d'un pas, tourne pour éviter que son épée ne me morde l'épaule, et le pousse droit contre le mur. Sa tête heurte violement les pierres et il s'écroule, assommé. Je regarde l'autre homme qui commence à se relever avant de lui donner un violent coup à la tête. Une fois que les deux gardes sont hors d'état de nuire, je coupe maladroitement mes liens, ce qui me vaut plusieurs entailles profondes aux poignets, dérobe le poignard dissimulé dans la botte du premier garde que j'ai assommé et sors rapidement de ma geôle.