A choice with no regrets (Levi x OC)

2* Surprise

Je n'arrive pas à me décider. Suis-je chanceuse de ne plus être avec Mikasa pour le corps-à-corps, ou suis-je maudite pour être avec Jean ? En tout cas, l'instructeur en a décidé ainsi pour aujourd'hui. Jean est mon partenaire. Et il va tout faire pour m'humilier, se moquer de moi, de ma petite taille et de mes bras sans forces. Dois-je esquiver toutes ses attaques ? Ou dois-je passer aussi à l'offensive ? Je ne sais pas. Jean est plus grand que moi. Plus musclé. Plus...

J'évite de justesse le couteau en bois qui lui sert d'arme. Je brandis le mien maladroitement. Comment ça se tient une arme ? Je me fie à mon instinct. Lame au poing, je me mets en garde. Jean m'observe et se moque :

-Tu n'as vraiment jamais tenu une arme de ta vie, hein ?
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Tu tiens la lame à l'envers. Tu restreins tes mouvements comme ça.

Je l'ignore. Il est vrai que la lame de Jean est droite, pointée vers moi, tandis que la mienne est pointée sur la gauche, suivant la courbe de mon bras. Autrement dit, si je place mon poignet de la même manière que Jean, ma lame est tête en bas. Mais je m'en fiche. Le principal est que je le touche, non ?

Le combat reprend. Mon corps est toujours douloureux, mais le refus d'être de nouveau humiliée rend la douleur plus supportable. Et puis, je me rends compte que mes mouvements sont moins empotés qu'hier : le combat contre Mikasa n'a pas été totalement infructueux finalement. J'évite aisément les offensives de Jean, même si parfois c'est tout juste. Mais je n'attaque pas. Pas encore. Je ne vois pas d'ouverture dans sa garde. Ses jambes sont toujours en mouvement, et un bras protège son buste tandis que l'autre attaque. Il faut que je le déstabilise. Mais comment ?

Je recule, esquivant une nouvelle offensive visant mon flanc. Mais je peine à retrouver mon équilibre. Mon dos est trop cambré et je bascule en arrière. Je vois les yeux de Jean s'illuminer. S'il m'attaque, il gagne, il le sait. Et il ne va pas laisser passer cette occasion.

Avec un coup de pied dans l'estomac, il me fait chuter sur le dos. J'en ai le souffle coupé. Puis il lève bien haut son arme en bois avec un sourire sadique.

Cependant, je ne me laisse pas faire. Je mets toute ma force dans le coup que je lui porte au tibia. Mon coude heurte son membre avec violence, et je ressens une décharge de douleur me remonter jusque dans l'épaule. Jean le sent passer aussi. Avec un glapissement, il retire sa jambe, et j'en profite pour bondir sur mes pieds. Pourtant, je ne me relève pas. Je prends appui sur mon pied droit et je lance mon pied gauche sur les chevilles de Jean. Avec l'élan et la force de ma jambe, celles de Jean se dérobent sous lui, et il tombe lourdement sur le dos. A ce moment, je bondis sur lui, mettant tout mon poids sur son buste. Et, sans attendre, je pose mon arme en bois sur sa gorge.

Nous sommes dans un état lamentable. Je suis totalement essoufflée et je n'arrive pas à faire ralentir mon cœur. Jean me regarde, les yeux écarquillés. Il ne s'attendait pas à ce que j'aie le dessus. Intérieurement, je suis fière de moi. Mais je ne laisse rien transparaître. Car tout au fond, je me mets à penser que c'était peut-être un coup de chance.

Nous nous relevons, poussiéreux. Cette fois-ci, Jean ne rit pas. Il a juste un regard dur. Je prédis de futurs bleus/bosses/égratignures en tout genre dans les minutes qui suivent.

-J'ai presque réussi à tenir en équilibre, raconte Eren.

Je mange encore en compagnie de la joyeuse bande ce soir. J'écoute Eren raconter ses « exploits ». Les yeux de Mikasa brillent de fierté, et ceux d'Armin de soulagement. Je n'ose pas regarder plus loin. Car plus loin, il y a Jean. Et Jean m'en veut encore terriblement pour la défaite que je lui ai infligée.

Car après ma première victoire, aucun de nous deux n'a eu le dessus. Nous nous sommes battus comme des lions, mais personne n'a gagné. J'avoue m'être impressionnée. Je ne pensais pas être capable d'éviter toutes les attaques de Jean avec mes courbatures.