43-Déchéance

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P.D.V-William

Je deviens fou, complètement pommé entre mes sentiments confus. J'aime toujours éperdument Kyle, c'est indéniable, mais Falcon s'immisce peu à peu dans mon cœur. Pour être honnête, j'en ai peur. Je ne veux pas oublier Kyle, pourtant, je veux avancer dans ma vie. Je ne suis plus le William d'il y a deux ans qui voulait juste venger ses êtres disparus pour pouvoir les rejoindre une fois qu'il l'aurait accomplit. Bien que mon désir de vengeance n'a pas tout à fait disparu, je sais à présent que c'est inutile. Les fautifs dans l'histoire, sont moi et l'instinct maternel de Kyle, personne d'autre.

Seulement, à présent, je suis dans une impasse. Qui choisir ? Le défunt amour de ma vie, ou un homme avec qui je suis résolu à partager ma vie ? Comme ça, le choix parait vite fait, mais c'est une confusion à l'intérieur de mon cœur. En choisissant Falcon, je choisis de tourner la page. Sauf que j'ai ma propre définition de tourner la page, et moi, je le vois comme abandonner Kyle et Amandine. Ce que je ne veux pas faire. Mais au fond, il y a t-il une autre solution ? Un moment donné, je ne pourrais plus avoir le luxe de choisir, car je serais déjà complètement fou de Falcon. Et je dis ça car je commence déjà à entamer une chute libre vers l'amour.

Rien que l'évènement de tout à l'heure en est la cause. Son visage baigné de larmes m'a étrangement rappelé un souvenir de Kyle, dans la même posture que lui, qui pleurait. C'est comme si la scène qui date du lycée s'était jouée à nouveau sous mes yeux. En voyant le visage de Kyle, mon cœur s'est adoucit, ma colère également.

Bien que la réalité est revenue à moi, je ressens encore ce désir de le protéger. Falcon n'a jamais pleurer devant moi jusqu'à maintenant, si ce n'est que des larmes de rage. Je ne l'ai jamais vu aussi triste. Ce n'est pas normal. Enfin si. J'étais presque sur le point d'abuser de lui par colère. Cet argument n'excuse pas mon comportement, je le sais, et je m'en veux. Mais, je ne pouvais pas contrôler cette colère aigüe qui coulait dans mes veines. En tant qu'alpha, c'est physiquement impossible.

Falcon renifle dans mes bras disgracieusement, en se positionnant correctement entre mes bras. Sa peau est chaude, ce qui contraste avec ma température corporelle froide. L'avoir contre moi me fait du bien, je sais au moins que je ne l'ai pas perdu. Il m'a tellement manqué. Et dire que j'ai réussi l'exploit de survivre à trois semaines sans lui. Trois semaines où mes journées ressemblaient étrangement à celles qui ont suivis le décès d'Amandine et Kyle. Froides, monotones, et solitaires pour la plupart. La présence d'Éléonore à apaisé cette solitude, mais mon cœur lui, était vide. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai compris que Falcon n'était et n'a jamais été qu'un essaie.

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P.D.V-Simon

Ce n'est pas une gifle que je me prends sur la joue, mais bel et bien un coup de poing féroce. Ma tête pivote d'elle-même sur le côté. J'ai à peine le temps de sentir le goût d'un liquide métallique s'écouler dans ma bouche que je m'en prends un autre. Habituellement, ce geste m'aurait révolté, et j'aurais cherché à rendre les coups coûte que coûte. Seulement, je les mérite. Faire pleurer Sofia à un coût, je ne fais que le payer sans rechigner.

Ses pleurs et les coups qu'elle m'assène sont la seule réponse qu'elle a eu vis-à-vis de mon aveux. C'est pitoyable à dire, mais je m'y attendait. Comment elle aurait pu réagir calmement en apprenant que son alpha l'a trompée avec une autre ? À sa place, je tuerai la personne d'en face. Pourtant, elle reste raisonnable, je suis encore heureux qu'elle ne me jette pas hors de la chambre et qu'elle ne se contente que de simples coups de poings.

Sa fatigue commence à prendre le dessus, alors elle essuie ses larmes, puis va s'assoir sur le bord du lit.

- Simon, sors, exige t-elle en sanglotant.

Je baisse la tête. Je savais que ça allait se terminer ainsi, je l'ai cherché.

Je quitte la chambre sans un mot, et je ne claque même pas la porte, ça ne servirait à rien, je suis en tort après tout. Je rejoins le calme du salon, où discutent Éléonore, Maxence et Olivier. Quand ils me voient, ils se taisent tous. Je me doute qu'ils ont dû entendre le bruit qu'on a fait en haut, on a pas été des plus silencieux. De toute façon, ça n'aurait rien changé.

- Alors ? me questionne impatiemment Éléonore.

Je viens m'affaisser sur le canapé, juste à côté de Maxence. Celui-ci est encore calme, sûrement parce qu'il ne sait pas ce que j'ai fais. Mais ça ne saura tarder.

- Max' tu ferais mieux d'aller la voir.

Il fronce les sourcils, mais décide de ne pas plus me questionner. Peut-être qu'il pense que ce n'est qu'une pathétique dispute de couple, ou une engueulade parce que je suis partit sans prévenir personne à part lui. Sauf qu'il est bien loin de la réalité.

Je ne sais pas si je dois être dégouté, soulagé ou même triste de ce qui s'est passé. Je n'ai pas le monopole de la situation, à vrai dire je ne maîtrise rien. Je pars juste du principe que si elle me hait, c'est mérité, et si elle me pardonne alors tant mieux. Mais même si elle le fait, je ne me pardonne pas ma stupidité. Je n'avais pas le choix de le faire, sauf que ça ne change rien au fait que je m'en veuille.

Je m'en veux terriblement, mais pourquoi au juste ? D'avoir sauvé Falcon, mon ami, ou d'avoir trompé Sofia pour y arriver ? En fin de compte, j'ai juste honoré mon devoir d'ami, sauf que au passage j'ai échoué dans mon rôle de petit-ami. Si je n'avais pas sauvé Fal', je me serais fait brimé par Sofia car je n'aurais pas sauvé son meilleur ami, et même en l'ayant sauvé, je me suis fait brimé. Dans tout les cas, l'issue était la même.

- Tu n'avais pas le choix Simon, c'est vrai que c'était pas très cool, mais au moins t'as sauvé Falcon, et c'est le principal, me console Éno' en venant s'assoir à mes côtés.

Je lui répond d'un simple hochement de tête dans lequel le cœur n'y est pas.

- Viens chez moi un moment le temps que tout se calme.

Sa proposition me tente, voire elle me donne envie de tout plaquer à l'instant, mais avec un peu de recul sur la situation, ce n'est pas une si bonne idée que ça en à l'air. Après la captivité inattendue de Falcon, je ne veux pas en risquer une deuxième, sachant que cette fois-ci, l'idée de se faire passer pour un acheteur ne fonctionnera pas. Rester ici me parait la meilleure solution malgré les tensions qui polluent l'air de cette maison.

- Non merci, je vais rester, refuse-je poliment en l'attirant dans mes bras.

Je la sens se tendre, comme si elle n'approuvait pas mon choix, mais ça ne dure pas bien longtemps avant qu'elle ne m'étreigne à son tour. Je ne me laisserai jamais de ces moments câlins entre nous, surtout depuis qu'on se voit moins elle et moi, ça me prouve que malgré la distance, nous sommes toujours là pour l'autre. Avant, je ne voulais rien entendre, elle devait absolument être proche de moi tout le temps, mais avec un peu de réflexion et l'arrivée de Sofia, j'ai compris qu'elle aussi avait droit au bonheur, même si c'était loin de moi. Je m'étais sûrement trop entiché de mon rôle de pseudo grand-frère protecteur.

Un poids que je reconnaitrais comme celui d'Olivier se jette sur nous. Ses petits bras se referment autour de nos corps sans grande difficulté. Éléonore chouine, mais au fond, je sais qu'elle est ravie, elle qui manque toujours cruellement d'affection. Je ne répond rien, j'apprécie seulement la présence de mes amis, j'en ai bien besoin moi qui vais manquer de câlins pendant au moins plus d'une semaine.

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Je m'excuse pour ce petit retard de publication, en ce moment l'inspiration fuit. Je pense passer à une publication toutes les deux semaines, mais étant donné que la fin approche, je ne peux pas vraiment le faire :/

Mais soit, je vais essayer de m'arranger de manière à reprendre un rythme de publication à peu près normal, mais comme vous vous en doutez ; pas de chapitre ce samedi.

Je vous souhaite néanmoins de passer de bonnes vacances, à bientôt !

Cléo

Un charmant alpha (AxO)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant