44- La chute

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P.D.V-Falcon

William ne m'a pas lâche d'une semelle depuis hier après-midi. Ce matin même, il a insisté pour qu'on puisse faire la grasse matinée. J'ai accepté avec le sourire, ça fais toujours du bien au morale d'avoir un peu d'affection, et venant de lui, c'est encore mieux. Il n'a d'ailleurs pas cessé de me câliner, il m'a aussi embrassé plusieurs fois. Ce n'est pas monnaie courante qu'il le fasse, c'est plutôt rare à vrai dire. À part quand nous nous sommes donné une chance, on ne s'est plus embrassé depuis. Du moins, on échangeait quelques bisous partout sur le visage, sauf sur les lèvres.

Néanmoins, même s'il est particulièrement câlin et touchant, je n'ai pas oublié son comportement d'hier. Ça me chiffonne un peu. Je ne veux pas lui en vouloir, pourtant, l'idée que lui aussi veuille me faire subir le même sort que Tim m'a assené me terrifie. C'est sûr que la pilule ne va pas passer de si tôt.

- Tu veux faire quoi aujourd'hui ?

Il raffermit sa prise autour de mon corps, inconsciemment, j'enfouie un peu plus ma tête dans son cou. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aimerais bien rester comme ça toute la journée, blottit dans ses bras, mais je sais qu'il n'est pas du même avis. En y réfléchissant, il n'est pas trop apte à décider après ce qu'il a fait, il devrait plutôt faire des concessions à mon égard. Seulement, j'ai un peu peur qu'il s'énerve si je le force à rester ici. Je n'oublie pas que William n'est jamais aussi câlin pendant longtemps.

- On peut rester comme ça ? marmonne-je comme pour ne pas qu'il m'entende.

- Si tu veux.

Il pose un baiser tendre sur mon front, qui me fait agréablement frémir. Je crois que je ne m'habituerais pas à cette soudaine tendresse. Mais tant qu'il est encore comme ça, mieux vaut en profiter, car je le sais bien, William est une bombe à retardement, on ne sait jamais quand il risque d'exploser. Pour le remercier, je lui embrasse le cou avec toute la gratitude que je lui administre. J'aimerais qu'il soit comme ça le temps d'une vie entière, ou jusqu'à la fin des temps. Rien que de l'imaginer avec moi durant des années encore me réchauffe le cœur. J'en suis convaincu désormais, malgré tous ses défauts aussi horripilants sont-ils, c'est l'alpha qu'il me faut.

***

L'heure de la discussion entre présumés adultes a sonné. Assis tout deux dans le nouveau canapé qu'à acheté William, nous nous fixons dans le blanc des yeux en attendant que l'un de nous ose prendre la parole. Si on suit la logique des choses, William devrait être le premier à s'exprimer, pourtant, je suis tout autant fautif quelque part. Moi, je sais que ma tromperie a été «non-consentie », mais lui, à l'inverse, pense que je l'ai fait en toute âme et conscience. 

- Dire que je suis désolé n'arrangerai pas les choses, ni même de jeter la faute sur mon instinct d'alpha. Alors, je te laisse le champ libre sur mon cas, c'est à toi de voir si tu veux encore de moi ou non. Peu importe ton choix, sache quand même que je te présente mes excuses. 

Le regard de William divague partout, en passant par le sol, pour se rediriger vers la salle à manger, tout ça, sans jamais entrecroiser mon regard. Il me fuit. D'une manière aussi incompréhensible quelle soit, ça me blesse dans mon estime pour moi-même. Mais, je comprends sa position. Moi aussi je devrais éviter son regard le plus possible, et avoir honte de paraitre à ses côtés après que d'autres aient vus et même touchés mon corps de façon intime, pourtant, je ne baisse pas les yeux. Je le cherche, tandis qu'il s'évertue à me fuir. 

L'idée de réfléchir à ma réponse ne me vient même pas, tellement la réponse est évidente à mes yeux. Qui d'autre voudrait encore de moi ? Sans même parler de sentiments, qui diable refuserait la proposition d'un alpha de cette beauté ? Et puis, pour finir, je ne l'abandonnerai pas. Je sais que d'une façon incongrue, nous sommes liés. Nous ne sommes peut-être pas âme-sœur, mais c'est comme si nous l'étions. Le destin nous force à être ensemble, d'une part à cause de mon amour pour lui, et d'autre part à cause de sa promesse. 

- Au contraire, c'est moi qui te demande pardon. Je ne t'ai pas donné d'explication, et je me suis ramené ici en portant l'odeur d'un autre alpha. C'est de ma faute si ton instinct d'alpha à pris le dessus, tout comme c'est de ma faute si je me suis fait capturé, m'excuse-je en baissant la tête, comme lui. 

- Rien n'est de ta faute, ni de la mienne. On a qu'à mettre ça sur le dos du destin, non ? 

J'entends le tissus désagréable du canapé bouger, signe qu'il s'est redressé. Sa main entoure mon bassin fermement, me forçant moi aussi à me redresser. Le visage souriant de William me contemple, et je le trouve comme... changé. Quelque chose a dû changer pendant ma captivité, je ne sais pas qui ni quoi, et à vrai dire, peu m'importe. Le résultat est juste merveilleux. 

- Oui, c'est mieux comme ça, cède-je avant de l'embrasser. 

Mon estomac se retourne d'une manière délicieuse. Je me sens tomber. Une longue chute qui risque de m'apporter soit malheur, soit bonheur. Je l'entame sans même penser à prendre un parachute avec moi, le vide se présente devant moi sans que je ne puisse reculer. C'est imminent, inévitable surtout. 

Oui, je crois que je tombe pour lui. 

Un charmant alpha (AxO)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant