Un charmant alpha (AxO)

46- À coups de baisers et de caresses

P.D.V-William

La veille au matin, je me suis réveillé avec le cœur en vrac. À cause de mes pensées, à cause de moi-même en somme. Et, il faut reconnaître que ça m'a aidé à faire un choix parmi mes questionnements les plus profonds.
Tandis que la veille au soir, je m'endormais avec la tranquillité de savoir que Falcon dormait dans mes bras et nul à par ailleurs.

Quand je l'ai revu, j'ai cru mourir intérieurement. Mon cœur n'a pas supporté de savoir qu'il avait côtoyé d'autres alphas. Ça m'a mené à faire le con sur la place publique, à reproduire ce que je m'apprêtais à faire à l'ancien Kyle des années de cela. Tout ça par rage.
Parce que j'ai peur de m'avouer que c'est déjà trop tard pour moi. Par dépit, je me suis servi de ma colère envers moi-même pour la déverser sur lui. Je le regrette maintenant, du plus profond de mon être.
Je ne suis pas doué avec les mots. Moi je ne m'appelle pas Simon. Parfois j'aurais souhaité avoir un dixième de son éloquence. Juste pour dire combien j'aime. Combien je suis désolé, et que j'aimerais m'améliorer. Mais je me retrouve toujours avec ces mots pantelants débordant d'impatience, qui ne donnent pas l'envie d'être écoutés.

Je n'ai même pas les mots pour moi-même, alors comment pourrais-je avouer à Falcon que je l'aime ? De manière forte, preste, définitive et irréversible. Presque plus douloureusement que l'amour qui coulait en moi avec Kyle.

Je n'arrive toujours pas à y croire, je pensais que ça n'arriverait jamais.

- Tu es sûr que tu veux passer la journée au lit, encore une fois ? s'enquit-il une énième fois depuis le salon.

Je grogne en guise de réponse. Falcon ne s'en plaint pas, je crois qu'il en a l'habitude. Une fâcheuse habitude pourtant. Ça me donne l'impression qu'il ne compte pas assez pour que je lui réponde.

- Oui ! je réponds finalement en criant un peu plus fort.

Je peux sentir de loin son sourire, faire de son visage angélique une véritable poupée de cire. Il est si mignon que mon cœur fond sans même le voir. Je ne suis pas surpris quand j'entends quelques minutes plus tard, Falcon entrer dans la chambre, encore à moitié nu. Nous n'avons rien fait hier soir, juste des embrassades, de la tendresse. Énormément de tendresse. Passer deux nuits entières le nez plongé dans la peau délicate de son cou ne m'arrange pas, j'en suis devenu accro de l'avoir dans mes bras. Si bien que quand il n'y est plus, je ressens un vide dans tout mon corps. 

Sans un mot, son corps chaud se glisse sous les draps. Je saisis alors ses hanches pour le rapprocher un peu plus de moi. Il me lance un sourire des plus doux qui soient donnés d'exister. Son air enfantin me rend encore plus fou de lui, comme à chaque fois qu'il me dit qu'il m'apprécie pour ne pas me dire qu'il m'aime. Ça me donne envie de le dévorer sur place, lui et ses mignonnes fossettes.

- Arrête de me regarder comme ça, souffle t-il exaspéré.

- Comment ?

Je perds mon regard dans le sien, lui intimant en silence tout l'amour que je lui porte à cet instant. J'ai envie qu'il s'en rende compte lui-même, sans que je ne le lui dise. Pour qu'il mesure à quel point il est attirant, adorable, charmant, et qu'il finisse par avouer avant moi les sentiments qui lui rongent la poitrine.

- Comme si tu allais me gober, murmure t-il en souriant bêtement.

Mon sourire en coin s'intensifie sous son air gêné. Ce sont ses joues pivoines qui font céder un battement précipité à mon cœur. Une douce brise de chaleur embaume ma poitrine, agayant mes sens et mon esprit. Comment j'ai pu passer à côté de ces yeux vert noisette, de ce petit nez retroussé en pointe, de cette mâchoire ronde à croquer, de ces longs cils blonds voletant au soleil, de ce sourire franc qui enjolive ses lèvres pleines ? Pendant deux mois, tout ces éléments grouillaient sous mes yeux, sans que je ne puisse profiter de leur beauté sans artifices. J'ai l'impression d'avoir perdu du temps, et de ne pas avoir su apprécier son corps autant que son âme.