41- Une fois mais pas deux

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P.D.V-Falcon 

Simon ne me laisse même pas une seconde de répit. Je suis pourtant épuisé, mentalement comme physiquement. Pourtant, je continue de suivre Simon à tâtons vers lui, enfin, je présume.

Depuis nos retrouvailles, je le sens triste, voire complétement éteint. Bien qu'il tente de me prouver le contraire, beaucoup de choses en disent long sur son état. Notamment son odeur, totalement nauséabonde et irrespirable. Simon est quelqu'un de soigné, il ne le montre que très peu, mais il prend soin de son corps autant qu'il le peut. Il est vrai que depuis que Sofia a pris une place monumentale dans sa vie, il prend plus soin d'elle qu'il ne le fais pour lui-même, mais il garde néanmoins ses routines de soins. Alors, je refuse de croire qu'il n'a rien voulu tenter pour conserver sa bonne hygiène et ce même s'il était à la rue pendant un peu plus de trois semaines. C'est clairement louche.

Pour l'heure, je ne me préoccupe pas vraiment de son état, bien qu'il reste omniprésent dans mon esprit. Ce qui me fait le plus perdre la raison, c'est le poids de ma culpabilité que je traine derrière moi, ainsi que la 'disparition' de nos amis et de mon alpha. Serait-ce le karma qui me joue des tours ? Il me semble n'avoir pourtant rien fait, ni rien provoqué de mal. Au fond, je suis juste une simple victime. Alors pourquoi en plus de tout cela, je dois ajouter la possible perte des personnes que j'aime ? 

Je n'ai aucune réponse valable ou logique à mes questionnements, comme toujours. Ça en devient lassant. 

La lassitude, comme à chaque instant, elle me gagne. Encore une fois maintenant alors que j'effectue le plus grand marathon de ma vie. Je suis tout bonnement lassé de courir, je suis Simon qui s'efface presque de mon champ de vision, mais l'envie de le faire n'est que moindre. Ralentissant dans ma course, les bourrasques de vent me gifle de toute part. Super, une triple punition.  

Je décide de m'arrêter. Je n'en peux plus. Mes jambes me font atrocement souffrir, et ce n'est pas faux de le dire après avoir subit un viol de plus juste avant de quitter la prison. Contrairement à certaines personnes qui j'ai entendu témoigner leur viol, je ne ressens pas cette culpabilité. À contrario, je subit tout de même cette sensation d'avoir été souillé, d'être sale. L'envie de me frotter la peau jusqu'à la déchirer est plus que présente, je dirai même qu'elle me hante. 

Là, je ne peux pas assouvir cette envie. Après tout, je suis en train de patauger dans de la terre ramollie, mais sèche. Je me demande si Simon à remarqué que je ne le suis plus. Tant qu'à faire, ce n'est pas grave, il s'en rendra bien compte à un moment ou à un autre. 

Je ne sais pas ce que je fais. Peut-être que je pense longuement sans le savoir. Aucune idée. Je suis juste assis, par terre, en train d'admirer comme un con la plaine qui s'étend sur plusieurs mètres. Il n'y a rien d'intéressant, si ce n'est que les petites mauvaises herbes qui dansent quand le vent s'abat sur elles. Métaphoriquement parlant, je les trouve vivantes. Elles profitent du vent même si elles se doutent qu'elles nuisent à la floraison du lieu. Elles ne se soucient que de leur propre présence, et je trouve ça quelque peu fascinant. L'aisance et l'élégance qu'elles ont n'est pas donnée, et c'est ce qui les diffères tant des autres herbes. 

Me voilà qui devient poète qu'à la simple vue de mauvaises herbes, je deviens pathétique en plus d'être un infidèle. 

Je ferais mieux de reprendre la route, je ne tiens pas forcément à me faire capturer une seconde fois, une fois à déjà suffit pour me terroriser, alors je n'imagine pas deux. Inconsciemment, cette pensée me presse un peu plus. Sûrement la peur de revivre les évènements des trois dernières semaines qui revient. 

Je me lève, projeté en avant par une forte bourrasque de vent. Je ne prends pas bien longtemps avant de me remettre en route, à l'heure qu'il est, Simon doit sûrement être déjà arrivé. Je me met à courir pour rattraper mon retard conséquent. Il y a longtemps que je n'ai pas couru ainsi, ça aussi ça fait du bien.

Un charmant alpha (AxO)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant