14-L'étendu des dégâts

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P.D.V-Falcon

Je me réveille complètement déboussolé. Une vague de douleur me parcoure, et je me retrouve à trembloter légèrement. Je me rappelle de tout. Et je n'en regrette absolument rien. Enfin rien à part mes blessures. J'ai terriblement mal, j'aimerais retourner dans le passé pour que je puisse frapper William sans me faire frapper en retour. Ça serait tellement bien. Mais malheuresement c'est comme ça. Je devrai avoir des bleus pendant deux jours à peu près.

Je balaie la pièce du regard et je reconnais instantanément là où je suis. Je suis dans la chambre de Simon. Je n'ai jamais eu le droit d'y rentrer mais je l'ai déjà fait plusieurs fois. Je suis terriblement curieux, donc je n'ai pas pu m'en empêcher.

J'enlève ma couverture et je tente de m'assoir sur le lit. C'est tellement douleureux que j'en pleurerais presque. Je me lève sans manquer de m'écrouler à même le sol, puis sort à pas lents de la chambre. Mes jambes sont comme anesthésié, autant dire que la sensation n'est pas agréable du tout. Quand je les touches j'ai l'impression de toucher les jambes de quelqu'un d'autre.

Je sort de la chambre pour me rendre dans la salle de bain. Mon miroir reflète mon visage d'une manière désastreuse. Il ne m'a pas raté. C'est le cas de le dire, car mon visage est parsemé de bleus. Heureusement, ce n'est que superficiel, mon visage ne possède pas de bosses ou encore de parties gonflées. J'imagine que c'est un exploit vu comment William a déversé sa haine sur moi hier soir.

Pendant que j'y pense, je ne suis pas le seul à avoir reçu une raclée, il y a Sofia et les autres aussi. J'espère vraiment qu'ils n'ont rien de grave. Mais je verrai ça plus tard, parce que prendre une douche n'est pas une option.

Je ne pensait pas que chaque effort physique pouvait me faire aussi mal, mais tout est possible malheureusement. Je descend les escaliers en maintenant la rampe pour ne pas défaillir dans les marches. Sinon, je pense bien que je ne me relèverai pas de si tôt.

Les casseroles dans la cuisine font un bruit insupportable, et trop fort pour mes oreilles qui se remettent à peine de leur sur-exploitation. Le son atroce devient de plus en plus fort. Je crois que la personne qui réalise ce carnage veut ma mort prématurée.

J'essaie de me boucher les oreilles, et même si ça atténue un peu le bruit, ce n'est pas supportable. Je finis par me ruer dans la cuisine et je trouve Sofia en train de choisir une casserole.

- Arrête !

Elle sursaute et se retourne.

- Tu m'as fait peur Fal !

- Oui j'ai remarqué. Il est où Simon ? Et quel heure il est ?

- Simon est encore au mariage, et il est vingt heures.

Mais quel genre de mariage se fête la nuit. Ces alphas je ne les comprendrai jamais...

Je hoche la tête, résigné. Comme je n'ai plus rien à faire, j'assiste Sofia dans son rôle de cuisto de la soirée. Seulement, en la voyant faire n'importe quoi avec les casseroles, j'approche pour l'aider. Ou plutôt pour faire cesser ce carnage.

- Tututut... Toi tu sors d'ici pour aller te reposer, et si tu ne le fais pas je te jettes dehors !

Je grogne quelques insultes qui ne sont franchement pas sérieuse, mais j'obéis tout de même. Je sort de la cuisine, la laissant massacrer le soit-disant plat qu'elle prépare, puis je vais m'affaler dans le canapé du salon.

Je me demande vraiment pourquoi William est comme ça. Il n'a pas de grandes raisons pour nous détester, c'est complètement tiré par les cheveux. Je pense même qu'il est très mal placé pour nous détester. C'est moi qui aurait dû le détester parce que, après tout les sales tours qu'il m'a joué, il y a de quoi être en colère. Enfin bon, j'espère vraiment ne plus le revoir.

Je n'ai même plus envie de rester dans le salon, cette pièce ne cesse de me rappeller le carnage d'hier. Et ce n'est franchement pas ce dont j'ai besoin en ce moment même.

- So', je monte à l'étage.

- D'accord., crie t-elle depuis la cuisine de peur que je l'entende pas.

- Est-ce que tu pourrais me ramener un ancas tout à l'heure ?

Je l'entends souffler et je pari qu'elle est en train de bouillonner pour ne pas me répondre agressivement.

- Des pommes ça te va ?

Je souris.

- Amplement.

Je n'attends pas sa réponse que je sais qui n'arrivera pas et je monte les escaliers avec tout autant de prudence que quand je descendait. J'entre dans la chambre d'amis et je vois Maxence et Olivier assis sur le sol froid de la chambre en pleine discussion.

Je les interromps en claquant la porte. Il bondissent en même temps et se lèvent pour savoir qui les a interrompus. Quand ils me voient Max' soupire et se rassis par terre. Olivier, lui, préfère rester debout comme pour se rassurer que c'est bien moi qui est entré.

J'allume la lumière toujours sans dire un mot et je vais m'allonger sur le lit.

- T'es pas un peu trop à l'aise Fal' ?, demande sournoisement Maxence.

Je soupire tandis qu'un petit rictus prend place au coin de mes lèvres.

- Je peux dormir ou c'est trop demander ?

- Que nous vaut l'honneur de ta visite ?, continue t-il en ignorant ma précédente question.

Je bouge un peu de position pour m'allonger sur le côté.

- Tais-toi.

- Tu nous demande même pas si on s'en sort avec nos blessures ?

Les flashs d'hier me reviennent en tête. C'est vrai que j'étais censé leur demander, mais l'envie n'y est vraiment pas. J'ai plus envie de retomber dans un profond sommeil que de compter le nombre de blessures j'aurai pu leur éviter si j'étais à la hauteur. Mais je suppose que je n'ai pas vraiment le choix. Je m'assied au bord du lit et j'observe les dégâts causé par cet énergumène.

Max' n'est pas vraiment amoché niveau faciès, tout comme Olivier. Ils relèvent leurs hauts pour me laisser découvrir les nombreux bleus qui décorent leurs corps. La culpabilité me frappe à nouveau. Je ressens cette même boule au ventre que lorsque je faisait face à ce monstre. Il n'y est vraiment pas aller de main morte avec eux. Bien que leurs dégâts sont quand même mineurs à côté des miens.

- Vous avez désinfecté vos plaies ?

Maxence sourit.

- Tu nous parles de nous alors que tout ton visage est pratiquement défiguré.

- Mon visage n'est pas gonflé donc ça va.

-Ok, maintenant dort.

Je roule les yeux à sa réponse. Je crois qu'il se fout royalement de ma gueule. Je laisse passer pour cette fois, de toute façon, la fatigue m'est trop insupportable pour que je puisse me disputer avec cet idiot. À la place, je préfère m'endormir paisiblement sur les mots résolus de mon meilleur ami.

Un charmant alpha (AxO)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant