Joie, rires, inquiétudes, peur, traumatisme.Voilà comment je classifierais les émotions qui m'avaient submergées ce jour là.
De la course à la nage agrémentée par des rires aux éclats, à une mort tragique mettant fin aux jours de ma tendre sœur. Si ce n'était à cause de mon pari stupide, où je l'avais défiée de nager alors qu'elle ne savait pas et l'entraînant aux profondeurs. Si ce n'était cet inconnu qui avait perdu le contrôle de son jet-ski, et qui commençait à dérailler de gauche à droite telle une bête de cirque indomptable, jusqu'à foncer sur ma sœur. Si rien de tout cela n'était arrivée, elle serait toujours devant moi, nous nous partagerons toujours le lit quand l'une de nous ne serait pas bien.
Comment en étions nous arrivées à ce point là ?
Après l'incident, je m'étais retrouvée dans une chambre d'hôpital inconsciente. La vue de son corps inerte et vide de vie, le choc fut si grand que le noir m'envahit la vue, je fus bercée par la mer, noyée par le sang de ma sœur.
Quand je fus réveillée, le docteur me demandant mon nom, je ne pus que prononcer inlassablement celui de ma sœur, et tous crurent que j'étais Kath.
A cet instant précis, je ne pus que penser que ma vie ne serait plus jamais la même sans elle à mes côtés.
Tout ça n'était qu'une mascarade.
La vie n'était qu'une putain de mascarade.
Les mots de l'infirmière résonnait toujours dans ma tête :
« - J'ai appelé vos parents, leurs annonçant que, vous, mademoiselle Kath étiez la seule survivante. Annonça l'infirmière qui était partie informer mes proches, après qu'elle eut entendu le prénom de Kath sortir de ma bouche. »
" La vie m'avait jouée un cirque, me privant de ma sœur.
J'allais jouer un cirque, défiant son mot, et inversant les rôles. "
***
Un mois s'écoula depuis le deuil de ma sœur, et tous crurent qu'Abigail, moi, avait péri et que Kathleen, ma sœur, avait survécu. Oui, j'avais dû mentir : ma défunte jumelle méritait bien plus la vie que la pauvre et malchanceuse Abigail que j'étais, et s'il fallait user de notre ressemblance inouïe pour prendre sa place, je le ferais volontiers, je pris possession alors de sa carte d'identité, son téléphone, et surtout... de sa personne. Je devais donc mettre de côté la personne renfermée, studieuse et forte pour laisser place à la Kathleen frivole, populaire et sensible qu'elle avait toujours été.
J'étais enfin retournée à Seattle de mon séjour chez mes parents au Minnesota, je croyais que ces pleurs et cette tristesse dominante n'allaient jamais finir tant ma mère criait inlassablement mon nom. Mes parents n'avaient rien relevé d'étrange, nous étions typiquement, ma sœur et moi le genre de jumeaux indiscernables physiquement, seul un malheureux petit grain de beauté qui se situait au niveau de ma hanche gauche nous différenciait. Même nos parents nous confondaient. Je me demandais aussi que serait leurs réactions si ils venaient à apprendre ce fâcheux scénario.
Devant le seuil, j'ouvris la porte d'entrée de notre habituelle petite maison a moi et a Kathleen. Cette propriété était celle de mon oncle, il nous l'avait légué suite a nos supplices incessants tant nous voulons étudier dans le fameux lycée Canton High réputé dans l'état Californien.
Arrivée dans la chambre de kath, des souvenirs m'apparurent défilant en boucle, ses scènes me torturaient l'esprit, les larmes me brouillèrent doucement la vue. J'avais sombrer dans un long et interminable chagrin ce dernier mois, j'avais noyer ma tristesse dans une solitude et un mutisme perpétuels. Mais il était tant de se ressaisir.
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Teen Fiction« Vous est-il déjà arriver d'aimer un fraternel au point de prendre en main une vie qu'il a abandonné ? » C'est ce qu'il m'est arrivé de faire lorsque j'ai perdu ma sœur jumelle. Abigail O'Connell, dix-huit ans, se retrouve seule...