La pire chose qui puisse exister, est d'être fatiguée sans pouvoir dormir. Regarder l'heure défiler à la vitesse d'une comète. Mes yeux restaient grands ouverts, inapte de les fermer, comme si mes paupières étaient maintenus par du scotch. Le coup de téléphone se répondit dans la maison vide et dépeuplée, me faisant sursauter de peur. Un haut le coeur me prit soudainement. Je n'avais envie de parler à qui que ce soit. D'ailleurs c'était assez bizarre que l'on m'appel à une heure aussi tardive de la nuit. Seule ma chère mère le faisait. Je me motivai l'esprit afin de me lever, en me persuadant que ce n'était autre que ma mère. Mon corps devenait lourd pour mes jambes, j'étais tel un gros sac à patates, chaque pas se faisait clairement entendre.D'une main j'empoigna mon téléphone qui logeait sur un meuble un peu loin du lit, et je passai l'autre sur mon visage afin de le dégager de toutes mèches rebelles. Je me força à dire Allô, mais seul ma voix tremblante raisonnait. Je commençais à demander qui s'était, on m'entendait sans me donner le moindre signe. Je le suppliai de me répondre, et la panique fut grande quand il prononça mon nom 'Abigail'.
Cela me figea. Un froid chaud m'envahit l'esprit, mes yeux s'ouvrirent aussi grand que tout à l'heure. Comment pouvait il savoir qui j'étais, personne au grand personne ne savait que je suis Abigail, même pas mes propres parents. Mon envie à cet instant était de jeter le téléphone par la fenêtre, mais je n'en fit rien, incapable de bouger le petit doigt, tellement le choque était grand. Et pourtant il ne raccrocha pas se réjouissant de cet instant pénible pour ma personne mais délicieux pour lui. Son silence m'incitait à parler, il attendait de voir ma réaction. Mon coeur ne battait plus régulièrement, ma respiration fut accélérée, et mes jambes menaçaient de me lâcher à n'importe quel moment. Je pris une grande bouffé d'air.
« - Q... Qui êtes vous ? Ma voix tremblante craquait à chaque mot.
J'eu droit à un rictus à peine audible. A cet instant il était quasi impossible pour moi de réfléchir correctement, ou de prêter intérêt à son jouissement. J'attendait toujours qu'il me réponde, et c'était après de longues minutes qui paraissaient interminables, qu'il daigna le faire.
- Tu auras une surprise demain ma belle. »
***
Qui cela pouvait bien être ? Cette question me trottait l'esprit depuis hier. Je vagabondais sur mon chemin, mes jambes me laissaient marcher en déséquilibre. Tout se que je savais, était que j'étais en route pour le lycée. Ce matin, je me réveillai avec le tournis. Je n'avait pas pu fermer l'oeil de la nuit, j'avais passée toute cette dernière à songer; quand il avait prononcé mon nom, je senti comme une gifle en plein visage venue de nul part. Menacée, était le mot qui me qualifiait le plus en ce moment.
Comment est ce possible ? Je croyais que tout le monde savait que j'était Kath, et Aby était définitivement morte. Mais apparemment, j'avais tord de croire ça. On en avait bel et bien après moi. Je me demandais ce qui m'attendait en cette journée triste et orageuse.
Des crissements de pneus, me forçaient à relever la tête, le jeune homme prit la peine d'enlever son casque et venir à ma hauteur. C'était Ashton.
« - Kath ? Tu marche seule sous la pluie ?
- Hum oui, j'avais envie de me rafraîchir les idées.
- Tu semble malade, on dirait une fleur fanée, ou un vase près à se casser à n'importe quel moment. Sa voix prit un ton très grave, il se faisait clairement du souci pour moi.
- Mais non ! Je suis juste fatiguée ! »
Il m'empoigna la main et me força à monter pour me déposer au lycée. Quand nous fûmes arrivés je le remerciais et entrai seule, il avait disparu.
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Role Playing Game
Teen Fiction« Vous est-il déjà arriver d'aimer un fraternel au point de prendre en main une vie qu'il a abandonné ? » C'est ce qu'il m'est arrivé de faire lorsque j'ai perdu ma sœur jumelle. Abigail O'Connell, dix-huit ans, se retrouve seule...