Chapitre 17 : Une vie perdue, l'autre menacée.

79 9 5
                                    




Quand la vie ne tient plus qu'à un fil.

Cette phrase paraîtrait sans doute comme les autres pour certains...

- Bip... Bip... Bip..

... mais ça devient tout de suite plus expressif et réel quand vous êtes l'auteur de cette vie.

Dans la mythologie grecque, cette expression était réelle, non seulement au niveau du sens mais aussi du concret, on disait que trois destinées, trois sœurs, vous ôtaient la vie. La plus jeune, Clotho tenait le fil, la deuxième Lachésis, plaçait le fil dans le fuseau. L'aînée, Atropos, quant à elle, se chargeait de couper le fil de la vie quand bon lui semblait.

L'électrocardiographe jouait le rôle d'Atropos à cet instant.

Cette machine qui traçait et dessinait votre vie sur un écran, n'était pas loin de déterminer le courant de celle ci, prête à vous faire communiquer sa décision finale à n'importe quel moment.

Ce petit corps frêle qui se tenait devant moi, cet air froids qui gouvernait la salle sur un trône de lividité, me faisait sentir mal.
L'histoire que cachait se petit me poussait dans une vague d'intrigue. Il n'avait pas choisit d'être là.

Je passais ma main moite dans mes cheveux afin de les redresser. J'avais commencée à lui rendre visite, depuis presque une semaine, à chaque fois que je me sentais particulièrement seule, ou quand je passais près de l'hôpital. Je lui racontais des histoires ou lui parlais des fois, bien que je savais pertinemment qu'il ne m'entendait pas. Je doute que ma présence le dérange, vu qu'il était bien trop occupé à se battre contre les griffes de la faucheuse.

D'ailleurs, je doute aussi que ma présence soit accueillie avec joie par Cole. Il me trucidera s'il venait à apprendre. Mais, en fait j'avais développé une certaine affinité avec son petit frère qui était dans l'inconscience, plus que je n'ai pu la développer avec Cole qui était parfaitement conscient.

Bizarre.

Cela montrait avec sûreté indéniable que c'était lui, qui avait des problèmes avec le monde. Non pas moi.

Je vous le jure.

Bon, peut être que moi aussi !

Mais, n'empêche que lui ne s'entendait presque avec personne. Ou peut être juste moi.

Je décidais de mettre fin à ce débat intérieure qui ne menait nul part, et continuer dans mes réflexions. D'ailleurs, en parlant de Cole, je ne lui avais plus ré-adressé la parole depuis le bal. Et lui non plus. Ça m'arrangeait, puisqu'il n'avait jamais fait parti de la vie de Kath, et ma mission m'interdisait toute fréquentation perturbante.

Mettant fin une fois pour toute à toute discussion interne, je décidais de me reconcentrer sur la forme étendue sur le matelas devant moi.

«- Il faut croire que la vie ne fait pas toujours de cadeaux. Il faut toujours s'en sortir seul et n'attendre rien de personne, c'est un combat qu'on doit mené avec nous même...

- Ma mère nous a toujours répétée à ma sœur et à moi, que nous étions deux pour le prix d'un, nos destins étaient celés et jamais l'une ne va sans l'autre. Maintenant quand j'y pense, après qu'elle a perdue sa vie, la mienne devient instable et menacée. Je dirais que c'est l'effet de "Cause-Conséquence". Et je suis sans doute la "conséquence" dans l'histoire.

Je marquais de courtes pauses, avant de continuer mes monologues.

- Je suis bête à te raconter ma vie quand tu te bat toi même pour secourir la tienne... »

Je me tus pendant de longues minutes. Des pas dans le hall me sortirent de ma rêverie, j'aperçus deux têtes à travers les vitres. Je pariais que c'était Cole.

Role Playing GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant