Une lueur de triomphe brilla une seconde dans le regard de William, avant de disparaître. Il garda ma main dans la sienne et m’entraîna à sa suite. Je fermai les yeux, un instant étourdie par la tournure irréelle que prenait cette soirée. Il m’amena au bar où l’éclairage tamisé et la musique jazz en sourdine donnait une atmosphère cosy et intimiste. Mais tandis que William passait commande de nos boissons respectives, je me rendis soudainement compte que je n’avais aucune envie de m’y éterniser. Comme s’il avait perçu mes pensées, il se retourna vers moi et posa sur moi un regard intense avant de me sourire d’un air coquin. En deux enjambées souples et félines il réduisit la distance entre lui et moi et sans attendre un accord quelconque de ma part m’attira dans ses bras et me serra contre lui. Fortement. Impérieusement.
Malgré les multiples couches de vêtements prévues pour affronter le froid polaire de ce mois de février dans le cercle arctique Nos corps semblaient s’accorder à merveille. Naturellement, je trouvais ma place au creux de ses bras comme si elle avait toujours été là. Je lui rendis son étreinte lui en nouant mes doigts derrière sa nuque.
— Vous sentez bon, murmura-t-il le nez dans mes cheveux.
Ces mots, aussi insignifiants soient-ils, sonnaient comme la plus belle des musiques à mes oreilles. D’accord, on faisait mieux question technique de drague, mais venant de lui cette simple phrase avait des airs de compliment sincère. Une vérité sortie du plus profond de cet homme.
— Ici aussi, ce n’est pas désagréable, dis-je en retour à voix basse.
Je réprimais un couinement désespéré devant la mièvrerie de mes propos. Depuis quand avais-je si peu de répartie que j’en étais réduite à déblatérer des banalités ?
Il émit un rire qui me fit frissonner. Le son le plus sexy que j’aie jamais entendu.
— Hum ! Vous savez parler aux hommes, vous…
— Et vous n’avez pas encore tout vu, rétorquai-je d’une voix traînante. Mais j’avoue que c’est un talent incontestable chez moi…
Nullement découragé par ma bêtise sans limites il me caressa le dos. Malgré l’épaisseur de mon pull je sentais ses doigts brûlants provoquer en moi des fourmillements très agréables. Troublée, je retins ma respiration.
— Et si nous prenions ce verre ailleurs ? me murmura- t-il à l'oreille.
Sa voix rauque et son souffle chaud sur ma tempe firent augmenter ma température intérieure de quelques degrés. Incapable de parler, je ne pus qu’acquiescer. La petite voix dans ma tête essayait tant bien que mal de me mettre en garde, mais c’était trop tard, j’étais sur le point de perdre la tête pour cet homme rencontré quelques minutes plus tôt. Je m’arrachais à son étreinte et plongeai mon regard dans le sien, je voulais qu’il voit ce que je ressentais à ce moment précis, je voulais qu’il soit sûr que j’avais bien compris sa proposition.
Une lueur de désir flamba dans ses yeux, ses mâchoires se contractèrent convulsivement.
— Ta cabine ou la mienne ? demandai-je, ayant subitement recouvré la parole.
William leva un sourcil amusé et me répondit simplement :
— Oh, c’est direct…Une qualité que j’apprécie chez une femme.
— Et moi chez un homme. renchéris-je du tac au tac. Alors ?
— Nous pourrions boire ce verre dans ma cabine, proposa-t-il.
Même si je m’y attendais, sa réponse me coupa le souffle. Voilà, j’y étais : j’avais accepté de le suivre pour « prendre un dernier verre ». Soudainement intimidée, j’avalai ma salive avec difficulté, doutant vaguement de moi, mais dans le même temps, je sentis une boule de désir monter en moi et s'épanouir au creux de mon ventre.
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Incroyable fiancé
ChickLitSous contrat d'édition Se rendre compte que son futur mari mène une double vie presque à la veille de convoler en justes noces : ça, c'est fait. Profiter seule de la croisière qui devait être ma Lune de miel : c'est fait aussi. Succomber aux charm...