Partie 16

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J'avais accepté que Sam soit mon binôme et, au bout de dix minutes, il s'avéra qu'il était aussi doué pour la cuisine que moi. Je me sentis rapidement à l'aise à ses côtés. C'était d'ailleurs une sensation assez agréable. Discuter avec lui s'avéra très facile tant il était ouvert, simple et naturel. Très vite, une sorte de complicité s'installa entre nous, et bien que nous nous soyons rencontrés quelques minutes plus tôt, nous interagissions comme de vieux copains. Notre discussion prit ainsi un tour plus personnel, sans que cela nous paraisse gênant. C'est ainsi que j'appris que Samuel était pompier. Ce qui ne manqua pas de me faire rire.

— Vous... tu es pompier ? Comme Sam le pompier ? m'exclamai-je.

—...

— Le dessin animé ! J'avais une cliente dont le fils était fan de Sam le pompier alors, à chaque rendez-vous, nous avions droit à un ou deux épisodes pour le tenir tranquille, ajoutai-je comme si ça expliquait tout.

—...

Lui, par contre, n'avait pas l'air emballé par mon anecdote. Il m'observait, impassible, un masque neutre accroché au visage. J'essayai de ne pas m'en formaliser, mais j'avais du mal à interpréter le regard qu'il me lançait.

— Non, mais... C'est une sacrée... euh... coïncidence... ? Je finis ma phrase dans un petit couinement, déstabilisée par le poids de son regard pénétrant.

Je reportai donc mon attention sur ma paillasse et tous les ustensiles bizarres qui y étaient disposés. Samuel pouffa soudainement à côté de moi. Je tournai la tête vers lui, sans comprendre ce qui lui prenait.

— Ça va, je plaisantais ! J'ai trois neveux que je garde aussi souvent que je le peux, alors Sam le pompier, je connais ! D'ailleurs, ces chenapans disent à tous leurs camarades que leur tonton est le Vrai Sam le pompier.

Je soufflai, soulagée qu'il n'ait pas été vexé. Lui me sourit et me bouscula légèrement de l'épaule. Je fis mine d'avoir mal, nous rîmes ensemble, les yeux dans les yeux.

— Et toi ? me demanda-t-il une fois qu'il eut recouvré son calme.

— Quoi, moi ?

— Tu es pompier ?

Je pouffai une nouvelle fois, incapable de résister à son humour.

— Non. Organisatrice de mariages.

— Ah. Chouette métier !

Nous passâmes la majeure partie de la séance hilares, nous moquant de la maladresse de l'autre avec une complicité que je n'aurais pas imaginée possible avec quelqu'un rencontré quelques minutes plus tôt. Ce cours était dédié à la confection de cupcakes, un exercice qui, aux dires d'Owen, n'était pas très difficile en soi, mais qui représentait un sacré challenge pour Sam et moi. Nous nous appliquâmes à suivre les directives du Chef, très concentrés sur le mélange des ingrédients. Je sauvai in extremis la préparation de Samuel, en lui cassant deux de ses œufs, évitant ainsi un surplus de coquilles, comme la grande experte que j'étais devenue depuis mon inscription. Au bout de vingt minutes, nos pâtes avaient un aspect satisfaisant : la mienne nature, avec un doigt d'essence de vanille, la sienne au chocolat et noix de coco.

Incroyable fiancéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant