Chapitre 2

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Huit mois plus tard...

— Aélynah ? Noëlla et Alban sont arrivés. Je te les amène ? me demanda Jess, l'hôtesse d'accueil de Wedding Day, l'agence de conseils en mariages dans laquelle je travaillais.

— Une petite minute, s'il te plait ! lui répondis-je en jetant un coup d'œil désespéré à ce qui me servait de bureau.

Je refis rapidement mon chignon qui avait pris un air avachi au fil de la journée, rassemblai rapidement les informations qu'ils m'avaient transmises lors de notre entretien téléphonique, quelques semaines plus tôt et rangeai à la hâte ma table de travail sur laquelle j'avais empilé une tonne de brochures et journaux en tous genres. J'étais ce qu'on appelle communément une bordélique organisée. Ayant besoin de me tenir au courant des dernières tendances en matière de mariage, j'avais pour habitude de récupérer toute la presse people que je trouvais. Une véritable mine d'informations sur ce qui se faisait de plus chic et ou tendance – le tendance n'étant pas forcément synonyme de chic et inversement. Qui ne rêvait pas d'une cérémonie aussi glamour que celle des Brangelina ? Et que dire de celle, romantique au possible, de Georges et Amal à Venise ? C'était un fait : tout comme les fashionnista suivaient les tendances de la mode, beaucoup de futurs mariés (enfin, surtout les femmes) s'inspiraient des stars pour organiser et s'offrir un mariage de rêve. Ce qui impliquait que mon bureau ressemblât à ce point à un véritable capharnaüm.

Je disposai quelques Closer et Public en éventail sur mon bureau et déposai le reste dans une caisse étiquetée « magazines » tout en songeant qu'il serait judicieux de jeter les vieux numéros datant de l'année précédente. Ou de les classer, ça prendrait moins de place.

Un dernier coup d'œil à mon espace de travail me permit de me rendre compte qu'il était impossible de faire mieux, même avec la meilleure volonté du monde. Je rappelai donc l'hôtesse d'accueil.

— C'est bon, Jess. Ils peuvent venir.

Quelques instants plus tard, elle fit entrer le couple de futurs mariés. Un peu intimidés, ils hésitèrent un instant sur le seuil de la porte, je m'avançai alors en leur offrant un sourire chaleureux.

— Noëlla... Alban... soyez les bienvenus ! les saluai-je en leur tendant une main ferme, mais douce. Venez vous asseoir, nous allons discuter des préparatifs de votre mariage.

Je les escortai vers deux confortables fauteuils Chesterfield vert amande. J'avais choisi cette couleur à dessein, d'une part parce qu'elle s'accordait à merveille avec le coloris taupe des murs de la pièce, d'autre part parce que je la trouvais reposante. La préparation d'un événement aussi important dans la vie d'un couple était stressante, j'avais donc mis le paquet pour apaiser au mieux mes clients : un environnement zen, une équipe aux petits soins pour eux et des réponses à leurs questions. D'habitude, l'effet sur les couples était quasi instantané. Mais ces deux-là me semblait être difficiles à rassurer, enfin surtout Noëlla qui tordait ses doigts nerveusement. J'allais devoir recourir au plan D pour cas désespéré.

— Jess, tu peux nous apporter ...commençai-je.

— Jus de fruit et macarons ? me coupa-t-elle avec un clin d'œil auquel je répondis par un hochement de tête.

Quelques instants plus tard elle revenait avec un plateau chargé qu'elle déposa sur mon bureau, puis retourna à l'accueil.

Cette fille était une perle dont je ne pouvais plus me passer. En un mot, elle m'était d'une aide précieuse. Jess était une intuitive, devinant toujours ce que les autres voulaient, elle avait toujours le mot juste, l'attitude qui convenait à chaque circonstance. C'était simple, malgré son jeune âge, dix-neuf ans, elle veillait sur nous comme une mère. Elle travaillait chez nous depuis un an, c'est-à-dire depuis que Wedding Day avait commencé à connaître un succès plus que notable, que nous devions à notre patron, Éric Thomas. Il s'était appliqué à recruter ses collaborateurs avec soin, préférant engager quelqu'un ayant la même sensibilité que lui et le même goût du détail et de la qualité que quelqu'un bardé de diplômes. Notre entreprise, dotée d'une dizaine de collaborateurs très soudés les uns aux autres, ressemblait à une famille. Ici, nous avions tous la même envie de créer la magie qui faisait de chaque mariage un moment unique, une parenthèse de bonheur. La clé de notre réussite ? La confiance. Je servis Noëlla et Alban puis me jetai dans le vif du sujet.

Incroyable fiancéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant