Warning, ce chapitre contient : - harcèlement. - violences physiques et verbales. - auto-mutilation.
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Un coup s'abattit violement dans ses côtes, lui arrachant un grognement étranglé. Ce n'était pas le premier, ni le dernier, car des dizaines d'autres frappèrent sans relâche, sans lui laisser le temps de se protéger, chaque partie de son corps, déjà mutilés de sa propre main.
Il avait mal. Dans ces toilettes au rez-de-chaussée, où, pendant les heures de cours, personne ne s'y trouvaient hormis eux, qui traînaient son être de force pour en faire passer le temps. Lui aimait appuyer sur les touches de son piano pour en faire sortir de douces mélodies, eux aimaient appuyer sur ses douleurs pour en faire sortir des pleurs et des cris.
Il ne cachait plus ses larmes, cela ne servait plus à rien. Ses bourreaux les avaient déjà vu, ils connaissaient ses faiblesses et adoraient en jouer.
Il ne pouvait que pleurer, supplier et grogner de douleur.
« Et alors le gros, même pas tu cherches à te défendre ? »
Baekhyun.
Son premier cauchemar sur terre. Accompagné de ses fidèles.
Une poigne attrapa fermement ses cheveux, sous les rires on le força à se relever et on le jeta dans l'une des cabines. L'adolescent amortit sa chute de justesse, se tenant au siège du WC. Sa tête bascula en arrière, il grimaça. Les visages de ses bourreaux étaient flous, indiscernables, mais leurs voix suffisaient à lui donner envie de mourir, maintenant.
Puis, sa tête se retrouva dans les toilettes, et la chasse d'eau fut tirée. Il ne pouvait pas respirer, ils la déclenchaient sans cesse l'empêchant de reprendre son souffle ne serait-ce qu'une seconde. Il hurlait, les suppliait d'arrêter tout en poussant sur ses bras pour sortir de là.
L'instant d'après, l'un de ses bras fut saisit d'une main glaciale et amené dans son dos, le second reçut le même sort. Il se retrouva bloqué, bras dans le dos, se noyant dans cet endroit puant l'urine et le produit.
Son calvaire s'arrêta subitement, Yoongi fut violemment projeté sur le sol carrelé. A peine eut-il le temps de reprendre sa respiration, qu'une masse s'assit sur sa taille, et que deux mains vinrent agripper sa gorge, la serrant, coupant nette l'entrée ou sortie d'air.
« Tu te crois fort ? Tu te crois capable de te sortir de là ? »
La pièce avait changé, tout était d'un blanc lui brûlant la rétine. Face à lui, la silhouette d'un visage était dessinée, ses yeux étaient d'un noir profond et un sourire presque machiavélique déformait ses lèvres.
C'était Baekhyun.
« T'es qu'une pauvre merde, incapable de se suicider de façon convenable. »
Son poing frappa contre sa joue, sa tête en pivota sur le côté, sa commissure s'ouvrit. Et, lorsqu'il reprit ses esprits, c'était une autre silhouette qui prit place devant ses yeux rougis. Yoongi aurait pu s'atteindre à n'importe qui, passant de ses autres harceleurs, jusqu'à ses parents. Or, la personne qui se tenait là, sa main serrant son cou, bouchant presque ses artères et qui faisait peine à son sang d'atteindre son cerveau.
Cette personne qui était là, était celle en qui il avait donné le peu de confiance qu'il lui restait, celle en qui il avait donné ses derniers espoirs, celle en qui il serait capable d'avouer chacun de ses problèmes, encore et encore, sans avoir peur de ressentir ne serait-ce qu'une once de jugement.
Jimin.
Ses lèvres pulpeuses lui offraient un sourire terrifiant, moqueur. Et la pression qu'il exerçait sur sa gorge était si puissante, que Yoongi le penserait capable de lui arracher la tête.
« Tu me dégoûtes, tu me donnes la gerbe. Quand est-ce que tu vas crever, uh ? Il ria amèrement. Tu penses sincèrement que je ne ressens aucune pitié envers toi ? Que je ne te trouve pas dégueulasse ? Regarde-toi, un squelette vivant. On a juste envie de te briser les os, un à un, pour t'entendre hurler de douleur. »
Il lui asséna un coup, son nez saigna.Deux doigts attrapèrent ensuite sa mâchoire, le forçant à regarder droit dans les yeux la troisième personne cherchant à le tuer.
Il se retrouva simplement face à lui-même, comme son subconscient se rappelait, depuis la dernière qu'il s'était observé dans un miroir.
Le noiraud était là, cheveux courts, le torse nu, amaigri, sa peau maculée d'entailles.
« Crèves Yoongi, une bonne fois pour toute. »
Son emprise se resserra, encore et encore, il avait l'impression que ses artères allaient exploser sous cette force herculéenne. Il avait mal, trop mal. Son corps l'abandonnait.
« ...gi...! »
« ...oongi...! »
« YOONGI ! »
Jimin hurlait son nom pour la troisième fois. Le dessinateur s'était réveillé, interpellé par des respirations difficiles. C'était ainsi qu'il s'était retrouvé sur le lit de son aîné, tentant par tous les moyens de le faire lâcher prise.
Le jeune homme s'étranglait, de sa propre main.
Il ne faisait plus attention à la manière dont il touchait Yoongi, saisissant ses bras et ses poignets. Le noiraud souffrait, il grimaçait, peinait à respirer, se débattant désespérément en battant des jambes. Des larmes glissaient du coin de ses yeux, de même pour le brun dont la panique prenait le dessus. Même s'il était malade, plongé dans une anorexie sévère et habité par de maigres forces, celle qu'il exerçait sur sa gorge était titanesque.
« Putain... Murmure-t-il, avant d'élever la voix. Aidez-moi !EH ! VENEZ M'AIDER, MERDE ! »
Un groupe d'infirmiers entra en trombe dans la chambre et, voyant la scène, s'empressèrent de porter secours au garçon. On voulut écarter Jimin, qui refusa et continua d'essayer de le faire lâcher. C'était hors de question qu'il le laisse.
Et au bout d'une poignée de secondes, ils réussirent. Yoongi inspira grandement, toussant à s'en déchirer la gorge. La peau de celle-ci était irrité d'un côté, ses ongles s'étaient acharnés, souhaitant rester accrocher et ne laisser aucune chance à ceux voulant les retirer. Pourtant, ils avaient vaincu, deux des adultes maintenaient ses poignets contre le matelas, alors qu'il émergea soudainement, regardant autour de lui, l'air perdu.
Jimin s'approcha de lui et, ses yeux félins dans les siens, l'aîné éclata en larmes, bougeant ses lèvres pour en murmurer son nom. Le brun demanda à ce qu'on le lâche. Cela fait, Yoongi attrapa le haut du jeune homme et le tira comme il le put, souhaitant qu'il ne parte pas.
« J-Jim... I-In...
- C-Calme-toi, je suis là...
- M-Me déteste pas, j-je t'en prie n-ne me déteste pas...Je suis d-désolé...
- Je te déteste pas, je te détesterais jamais... »
Il voulait s'en sortir, que tout cela cesse. Il n'en pouvait plus de ces voix.
