ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ᴛʀᴇɴᴛᴇ-sɪx

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Lorsqu'il se réveilla, la lumière du jour avait été remplacée par celle artificielle des lampadaires. Son corps était couvert d'un plaid, il s'étira tout en le retirant à l'aide de ses pieds et se leva lentement, apportant sa main à sa tête. Il récupéra sa béquille et sortit en traînant ses talons sur le parquet qui lui paraissait glacé. Immédiatement après avoir ouvert la porte, une odeur de nourriture vint agresser ses narines, il fut pris d'une soudaine nausée qui lui fit lâcher un juron. Des pas précipités vinrent vers lui, Jimin apparut, l'air inquiet.

« Ça va ? Il prit sa main, tandis que l'aîné acquiesça.

- Ouais, c'est... L'odeur.

- Oh, désolé... J'ai essayé d'aérer pourtant.

- T'excuse pas ou je te tabasse avec ma béquille. »

Jimin échappa un rictus qui contamina le malade. Le plus jeune lui intima ensuite de la suivre et de s'installer contre le canapé, alors qu'il retourna à la cuisine. Sur la table basse étaient posés deux verres, une bouteille d'eau et de jus, des baguettes et un carnet. Ce n'était pas le sien, son sac avait été déposé au pied de son lit, il l'avait vu furtivement et avait confiance en Jimin ; il ne fouillerait jamais dans ses affaires. La télé était allumée, des clips musicaux internationaux passaient, attirant son attention sur les notes et le rythme. Ses doigts tapèrent un à un ses jambes, mimant les touches d'un piano. Ce qu'il aimerait pouvoir en jouer à nouveau.

Dans son dos, Jimin le rejoint enfin, deux bols fumant dans ses mains ainsi que deux autred petites boîtes rectangulaires en carton. Une fois installé il déposa le sien bien moins rempli devant lui, le noiraud dirigea ses yeux félins sur les minuscules morceaux de viandes, les comptant ils devaient être douze, coupés si minutieusement qu'ils étaient certainement de la même taille au millimètre près. Yoongi les observa, ses mains devant moites.

« Les médecins veulent qu'on écrive ce que tu essaie de manger dans ce carnet, dit le brun en lui montrant le livre qu'il ouvrit à la première page, là c'est de l'agneau, c'est la première viande que tu as réussi à manger alors autant resté dessus pour le moment. J'ai demandé à mes amis d'en acheter beaucoup, rien que pour toi. Il sourit. Là c'est tes vitamines, à prendre à chaque repas, et là c'est ceux pour ton cœur. »

Yoongi ne l'écoutait pas réellement, plongé dans ses pensées. Manger. Il avait oublié ce détail. Elles étaient toujours là elles aussi, celles qui hurlaient dans sa tête. Il se rappelait du goût de cette nourriture, à la fois si amer que sa langue s'en décomposerait, et à la fois si doux que ses papilles en crieraient de bonheur. C'était évident, Yoongi ne voulait pas y toucher, pas même la regarder, l'odeur suffisait à le dégoûter et pourtant une part de lui souhaitait à nouveau se délecter de cette viande tendre, certainement divinement préparée par le brun.

« Il faut que tu essayes Yoongi, si les médecins voient que tu n'as rien mangé ils voudront te garder. »

Il le savait, et il ne voulait pas y retourner, être séparé de son cadet serait une charge bien trop lourde à supporter. Le jeune homme lui tendit ses baguettes, qu'il prit d'une main tremblante, puis saisit l'un des morceaux.

Ne recommence pas.

N'oses même pas y penser.

Ne touche pas ça.

Ses lèvres s'ouvrirent et prirent en bouche la viande. Ses dents le mâchèrent, ses poings se serrèrent, son gorge se noua, ses nausées revinrent soudainement lorsqu'il l'avala. Il voulait le faire sortir, il le devait. Ana n'aimait pas ce qu'il se passait.

RECRACHE CA, MAINTENANT.

Yoongi se mit à tousser, il ne savait plus où se trouvait les toilettes, son premier reflex fut d'enfoncer deux doigts dans sa gorge, se penchant sur le bol. Jimin lui saisit les poignets l'instant d'après, puis le tourna dans sa direction ; le noiraud s'était mis à pleurer, sans cesser de tousser et de se racler la gorge.

« Doucement Yoongi, c'est passé...

- J-Je dois me faire vomir, j-je peux pas garder ça...! »

Jimin sentait son cœur se déchirer, ses yeux le suppliaient de le laisser faire. Et c'était hors de question, il n'allait pas laisser ces voix et sa maladie le submerger encore, le détruire et le forcer à se blesser. Il baissa ses bras et les plaqua contre son torse, puis passant les siens dans son dos et le prit contre lui, l'enlaçant tendrement. C'était tout ce qu'il pouvait faire, le rassurer, le bloquer pour l'empêcher de se mutiler d'une quelconque manière, écouter et essayer de comprendre sa détresse, et patienter.

Et cette patience leur sera vitale.

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780 mots.

| 𝑺𝑬𝑹𝑬𝑵𝑫𝑰𝑷𝑰𝑻𝒀 | ʲⁱᵐⁱⁿˣʸᵒᵒⁿᵍⁱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant