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Je n'ai jamais eu de problèmes avec mon corps jusqu'à maintenant. J'étais quelqu'un qui se fichait éperdument de son apparence, même si je faisais attention à associer les bonnes couleurs de mes vêtements.
Du vert, du bleu, du rose, du violet, de l'orange, du blanc... C'était des couleurs et nuances vives, rien de sombre à part mes chaussures.
A l'école, j'avais très peu d'amis, et les rencontres de jeunesses sont connues pour ne pas durer très longtemps. Ça a été mon cas puisqu'en rentrant au lycée, je n'avais plus personne. On avait grandi et on s'était éloigné.
Je me souviens de Baekhyun, je l'avais rencontré à mon premier jour au collège, on était devenus des meilleurs amis.
Puis il a commencé à fréquenter un groupe de garçons qui était connu pour foutre la merde partout où il allait. Au fil des années il s'était rétrécit, la plupart se faisait renvoyé de l'établissement, ou d'autres se lassaient et finissaient par partir. Presque toutes les semaines une dispute éclatait avec eux, les pions et le directeur en avaient ras-le-cul de ces gamins.
Le collège avait une réputation des pires années dans la vie d'un élève. C'était ici qu'on se cherchait, qu'on se faisait des amis dont l'amitié serait plus solide. Mais surtout, c'était là que les gamins se trouvant supérieurs aux autres débutaient leur chasse à la proie parfaite.
N'importe laquelle leur allait, tant qu'elle paraissait inférieure ; timide, réservée, solitaire, des goûts différents pour les vêtements.
Ils avaient rapidement fait leur choix ; moi.
J'avais perdu tout le monde, j'aimais davantage la solitude, je gardais mes fameux habits colorés qui attiraient beaucoup l'attention. Je parlais peu en cours, seulement quand on m'interrogeait. Je préférais faire mon travail seul plutôt qu'en groupe. Je n'allais pas directement vers les gens pour faire copain-copain.
J'étais la cible parfaite.
C'est comme ça que du jour au lendemain, la bande qu'avait rejoint mon ancien meilleur ami avait commencée à me charrier. Au début ce n'était pas vraiment méchant, quelques petites insultes par-ci par-là telle que « l'intello » ou « l'associable ».
Je m'en foutais totalement, rien ne m'atteignait réellement à ce moment-là.
Puis... Un mois après, ça avait empiré. Soudainement.
Dans les couloirs, je me faisais bousculer au point d'en tomber parfois. Lors des pauses, je me retrouvais tiré dans les toilettes et on plongeait ma tête à l'intérieur tout en tirant la chasse d'eau. Souvent ils étaient déjà utilisés, je me noyais littéralement dans la pisse et la merde. Une vraie partie de plaisir. Pendant les repas du midi, c'était des croche-pieds que je prenais, j'en faisais tomber mon plateau et il m'arrivait de me couper avec le verre.
