ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ᴠɪɴɢᴛ-ɴᴇᴜғ

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Warning : ce chapitre contient :
- harcèlement.
- évocation de suicide
- évocation d'automutilation

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Quelques jours passèrent.

Jimin ne pouvait dire si la situation s'améliorait ou non. Le poids de Yoongi remontait petit à petit, manger de lui-même et avaler ne serait-ce qu'un morceau de nourriture lui était toujours impossible, le noiraud qualifiait ça de supplice à chaque tentative. Son cadet ne forçait jamais, il était patient et le resterait le temps qu'il faudra.

Les crises s'enchaînaient, le malade tombait de fatigue tant il pleurait et implorait les voix dans sa tête de se taire. Yoongi se laissait aller dans les bras du brun, il n'avait plus peur de le serrer de ses maigres forces. Pour Jimin, cela restait tout de même difficile, il tentait de l'enlacer comme il le ferait avec ses amis, pourtant quelque chose l'en empêcher, quelque chose qu'il ne pouvait effacer de sa tête et qui ne le laissait pas tranquille.

Lui.

Jimin tentait désespérément de retranscrire ce qu'il ressentait à son psychologue, mais c'était impossible, montrer à quel point cet événement l'avait traumatisé, et le traumatisera toujours, lui était une épreuve insurmontable. Ses amis l'incitaient à déposer plainte, il y avait déjà de nombreuses preuves concernant son acte et le jeune homme savait pertinemment qu'en parler permettrait d'alourdir la peine de son agresseur. Pourtant, il n'y arrivait pas.

Le jugement. Le tribunal. Son témoignage. Le visage de son violeur et sa défense. Sa voix. Les regards sur sa personne salie par la pourriture de ses doigts crochus.

Non, il ne le supporterait pas. Il préfèrerait mourir.

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Son calepin arrivait à sa fin. Jimin l'observait tristement, en tailleur sur son lit, son camarade de chambre à son rendez-vous. Il le feuilletait et, plus les pages se tournaient, plus les dessins prenaient une tout autre tournure. Les arbres, l'herbes et les fleurs, les patients cueillant ces dernières, les médecins discutant sur un banc, le corbeau à la tâche blanche. Puis petit à petit, des ratures, des gribouillis, des sphères noires superposées les unes sur les autres et au trait prononcé, déchirant parfois le papier, des bouches aux dents acérées, des griffes entourant un être recroquevillé sur lui-même, terrifié, bloqué, prisonnier. Son corps fait d'un bâton et sa taille minuscule contrairement au « monstre » qui prenait toute la place et l'étouffait, montrait à quel point il était inférieur et sans défense face à ce mal-être.

Et puis, entre la dernière feuille et la plaque cartonnée servant de support, ses yeux embués s'arrêtèrent sur un papier arraché, soigneusement conservé, sans aucune imperfection.

Le dessin représentant Yoongi.

Le malade était assis, non pas sur son fauteuil mais dans un parterre de fleurs. Il était vêtu d'un tee-shirt et d'un short, le regard rivé vers le ciel, ses cheveux corbeau tombant délicatement sur ses yeux. Des papillons l'entouraient, créant une bulle qui le protégeait du monde extérieur ; la carapace que le noiraud s'était forgée. Ses bras tenaient ses jambes, et ceux-ci étaient ornés de branches partant dans des sens aléatoires et où quelques roses poussaient ; les cicatrices et blessures sur son corps abîmé. Aucune trace de sa maigreur, simplement un homme contemplant l'univers depuis le sien.

| 𝑺𝑬𝑹𝑬𝑵𝑫𝑰𝑷𝑰𝑻𝒀 | ʲⁱᵐⁱⁿˣʸᵒᵒⁿᵍⁱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant