ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ᴅɪx-ʜᴜɪᴛ

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Ses parents étaient venus, Jimin était sorti pour leur laisser leur intimité. Yoongi ne savait pas s'il était heureux de les voir. Dans leurs yeux, aucun jugement, mais une grande peine quand ils virent cette sonde et ces bandages sur ses bras ; leur fils se laissait mourir ou tentait de le faire, et ils étaient impuissant face à cela. Quand ils eurent écho de cette tentative, ils avaient voulu poursuivre l'hôpital en justice, pour avoir laissé leur enfant face à cet objet tranchant. Sa mère avait hurlé sur les médecins qui s'excusaient, encore et encore. L'infirmière ayant commis cette grave erreur allait être suspendue. Yoongi avait dû batailler plusieurs minutes pour qu'elle ne soit pas renvoyée.

Après tout, elle n'était pas responsable de ses pensées noires, simplement de sa maladresse.

Non, en y réfléchissant il n'était pas aussi heureux que la dernière fois. Ses géniteurs lui parlaient de leur travail, du fait qu'ils entretenaient son piano dans le garage (c'était un héritage de ses grands-parents décédés). Ce que Yoongi ne comprenait pas, était pourquoi continuaient-ils à entretenir cet instrument, alors que, certainement, plus jamais il ne l'utilisera ? Il allait mourir, ça ne serait tarder. Ses forces le quittaient petit à petit, s'il peinait à tenir un stylo, il lui serait impossible d'appuyer sur les touches de son instrument fétiche, qui l'avait accompagné de nombreuses années.

Son texte First Love lui était destiné. Son piano était son premier amour, et probablement le seul et le dernier.

Mais à chaque fois que je voulais renoncer

Tu étais à mes côtés, et tu me disais

Que je devais vraiment me battre

Ouais, ouais, je me souviens du temps où j'étais crevé, où je battais le pavé

De ce temps où j'avais basculé dans un gouffre de désespoir

Même si je te repoussais, même si j'appréhendais nos confrontations

Tu restais fermement à mes côtés

Un simple instrument qui l'avait accompagné de longues années. Dès qu'il rentrait chez lui après une dure journée où ces élèves étaient horribles avec lui, jouer quelques notes le faisait oublier, comme l'extérieur et composer, ce qui le faisait souffrir.

Yoongi avait appris seul, c'était un garçon très débrouillard et capable de retenir nombres de choses. Le moindre détail pouvait rester graver dans sa tête des mois entiers, comme par exemple le vêtement que portait son ancien meilleur ami, Baekhyun, la dernière fois qu'il l'avait vu. Le jeune homme était heureux de le voir tenter de se débattre, alors qu'on le ruait de coups.

Le noiraud se souvenait de chaque sourire. De chaque coup. De chaque insulte. De chaque rire moqueur. C'était terrifiant. Une angoisse s'installait en lui. Que devenait-il ? Continuait-il d'harceler les autres, qui finiront peut-être dans le même état que lui ? Une larme perla et glissa le long de sa joue. Ça lui faisait si mal de s'imaginer ces pauvres gens subir ses crasses et celles de son groupe.

Le monde était cruel et ça, personne ne pourrait le changer.

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Crayon en main, Jimin finalisait le croquis de son camarade de chambre, avant d'attaquer les détails. De son côté, Yoongi observait le ciel, aujourd'hui plus couvert, frissonnant sous les couvertures sur ses épaules. Ce serait mentir s'il disait qu'il n'avait pas froid, son corps était crispé, tentant de ne pas trembler excessivement. Le cadet le voyait, dès qu'il posait un regard sur le malade pour en dessiner un détail de plus, il frissonnait, ses mains liées essayant de se réchauffer comme elles le pouvaient.

En parlant de détail, le dessinateur venait de terminer son œuvre, finalisant les effets de lumière et les ombres. Il en était fier.

« J'ai terminé. Dit-il, s'apprêtant à lui tendre.

- Je ne veux pas le voir. Yoongi détourna légèrement la tête.

- Oh... Je ne te force à rien, mais sache juste que si tu as peur de te voir comme tu te vois, ce n'est pas le cas. Je voudrais juste... Que tu me donnes un avis ou simplement que tu le vois même une seconde, avant que je ne le jette comme tu me l'as demandé. »

Yoongi le regarda. C'était une situation terrifiante, le jeune homme avait peur de la façon dont Jimin le voyait et l'avait représenté. Tel un monstre ? Tel un squelette camouflé par des vêtements ? Tant de semaines où il ne s'était pas vu, ce dessin allait peut-être lui rappeler à quel point il est horrible ?

« Non, non je ne veux pas le voir. Il baissa sa tête. Grade-le si tu veux, je m'en fou.

- Si tu veux... Jimin rangea son œuvre dans son calepin, reposant ensuite son regard sur le noiraud qui tremblait de plus en plus. Si tu as vraiment froid, on peut rentrer. »

- Non, je veux rester. »

C'était ferme, même si une pointe de mensonge s'immisçait. Jimin s'attendait à cette réponse, cela ne faisait qu'une dizaine de minutes qu'ils étaient ici et c'était évident que Yoongi ne voudrait pas retourner à l'intérieur maintenant.

Alors, abandonnant ses affaires sur l'herbe et informant au noiraud qu'il n'en aurait pas pour longtemps, quitta la cour et trottina, courant presque, vers le bâtiment. Il revint quelques minutes plus tard, une couverture plus épaisse dans les bras qu'il déposa sur les autres, souriant, le couvrant comme il le put.

Les deux hommes se regardèrent, les yeux de l'aîné brillaient. Bien trop de gentillesse et de bienveillance pour son petit cœur abîmé. Jimin était comme un ange qui lui avait été envoyé pour l'apaiser ne serait-ce qu'un peu. Et cela marchait, oui. Cette douce sensation de chaleur qui l'envahissait à cet instant, Yoongi ne se rappelait plus de la dernière fois qu'elle s'était installée au point de lui donner envie de pleurer.

Pleurer... de joie, de réconfort.

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955 mots.

| 𝑺𝑬𝑹𝑬𝑵𝑫𝑰𝑷𝑰𝑻𝒀 | ʲⁱᵐⁱⁿˣʸᵒᵒⁿᵍⁱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant