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Mes parents sont passés, j'étais content de les voir même si j'étais fatigué. Ma mère avait des cernes et les yeux rougis, mon père était assez calme et m'avait pris dans ses bras d'une grande délicatesse, comme s'il avait peur que je ne me brise.
Ils avaient ramené un sac-à-dos cette fois-ci, mon géniteur était heureux de me tendre un vieux carnet que je pensais avoir perdu. Ils l'avaient trouvé dans le bordel qu'est ma chambre (je n'ai jamais aimé ranger, je suis mieux dans mon bordel et je m'y retrouve bien). Ils m'ont avoué l'avoir rangé, la poussière prenant place. Je refusais toujours qu'ils touchent à mes affaires.
Je ne leur en ai pas voulu, j'étais bien trop content de voir ce carnet noir, maintenu par un élastique et les pages froissées par l'utilisation constante de mon stylo comme marque-page.
Celui dans lequel j'écris actuellement est un neuf qu'ils m'avaient donné quand j'ai été interné. J'ai pris un moment avant de me décider à écrire.
Ma mère m'a rassuré, ils ne l'avaient pas ouvert, c'était un objet personnel. J'ai attendu qu'ils partent pour le feuilleter, j'avais inconsciemment souris tout le long.
Depuis tout petit, j'ai une grande passion pour le piano. J'aime quand mes doigts caressent et appuient sur les touches blanches et noires, et la mélodie flottant dans l'air. J'écrivais mes fameux textes, mais aussi les mélodies dans ce carnet.
Il est tellement vieux que certaines pages se sont arrachées dans mes mains. Je les ai placés dans celui-là, en sécurité.
