Partie 7

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Il était pas loin de 22h lorsqu'Aurore pénétra chez elle le soir-même. Elle entra le cœur léger, convaincue que les jours suivants seront beaucoup moins sombres qu'elle ne l'aurait voulu. Sara était une bonne flic, et Roxanne était la meilleure dans ce qu'elle faisait, elle n'avait aucun doute qu'elles l'aideraient à 100%. Et puis, avec le sourire de Marie avant qu'elles se quittent, son amie se sentait en sécurité, et c'était le plus important.


Elle entra, mis sa veste sur le porte-manteau et enleva ses chaussures.


Les filles devaient sûrement déjà être dans leur chambre, puisque le silence fut la première chose qu'elle remarqua.


Puis, elle entra dans le grand salon, et vit William en train de boire un verre de vin, assis dans le canapé, face à la cheminée, jambes croisées mais les yeux dans le vide.


Elle s'approcha tout en se rappelant du service qui lui avait rendu le matin et c'est avec un grand sourire qu'elle encercla son cou de ses deux bras et l'embrassa sur la tempe.


Elle lui demanda comment c'était passé sa journée et n'eut aucune réponse.


Elle se recula, et remarqua que d'habitude, il était bien plus réceptif à ses câlins. Elle le vit finir le peu de vin qui lui restait en une gorgée et il se leva. Dans son regard, elle vit tout de suite qu'il était en colère. Serait-ce encore pour hier soir ?, pensa Aurore.


« Avec cette tête, j'imagine que ta journée s'est mal passée... » dit elle en le regardant alors qu'il la regardait même pas.


« Ah si ma journée au travail était plutôt bonne... » dit il en marchant de long en large, comme s'il était en train de se contrôler pour ne pas s'énerver. « Tu étais où ce matin ? »


Aurore comprit qu'il faisait référence à lorsque Martin avait été la fliquer à l'hôpital, et elle secoua la tête en rigolant, et dit : « Ah ça... !


« Ouais, ça » dit il en étant vraiment agacé par son manque de sérieux. Elle rigolait alors que son comportement était plus que douteux depuis hier. 

« Ce matin tu pars vers 5h. Ton boss vient à l'hôpital et j'apprends que tu n'as pas été au boulot de la matinée, j'ai dû te couvrir alors que je n'étais au courant de rien. Et là ce soir, tu rentres à cette heure là ? »


Aurore eut un mouvement de recul alors qu'il lui reprochait tout ça. Il était vraiment en colère et elle ne savait pas quoi dire. Il ne lui laissait pas le temps de s'expliquer.


« Tu peux baisser d'un ton par contre, les filles n'ont pas à- »


« N'ont pas à quoi ? Qu'est ce que ça te peut te faire ? Tu n'étais pas là ce soir pour les écouter ! Tu le savais que Sofia et Hadrien, ça n'allait pas fort ? T'es au courant que Manon veut vraiment le faire son tour du monde ??? » dit il, en s'écriant toujours de plus en plus fort et toujours sur ce même ton de reproche.


« Si t'arrêtais de me gueuler dessus, je pourrais peut-être t'expliquer ! » dit elle, en adoptant le même ton.


« Bah c'est ça le problème. Même avec tes explications, je ne suis pas sûr de te croire » dit il la voix ferme et le regard dur.


Elle était profondément blessée par ses propos. Il ne lui laissait aucun moment pour s'expliquer.


« Alors ça y est... Tu me fais plus confiance maintenant » dit elle, avec du dégoût dans la voix.


« Mais putain Aurore ! Depuis hier soir, t'es plus la même ! T'es distante, t'es absente, même les filles l'ont remarqué ! Tu vas pas au boulot, tu fais croire que t'as un rendez-vous médical. Je dois te couvrir auprès de ton patron. Et tu rentres tard le soir ! »


« Et donc ? » dit elle, maintenant déçue.


Mais elle fut encore plus déçue lorsqu'il ne répondit pas et qu'il détourna le regard ne laissant aucun doute à ce qu'il pensait.


Elle voulait lui dire pour Marie. Il ne la connaissait pas, puisque cette enquête et donc la rencontre entre les deux blondes s'était déroulée avant leur rencontre. Mais il savait qu'il y avait une enquête qui l'avait profondément bouleversé. Et puis Marie n'avait jamais voulu rencontrer la famille d'Aurore. Elle trouvait déjà qu'elle avait été trop imposante, alors elle n'a jamais voulu aller plus loin. Ce qu'Aurore avait respecté. Mais la capitaine avait informé son mari à l'époque de cette enquête qui l'avait profondément changé, changé sa perception sur son métier notamment.


Mais la réaction de William l'avait profondément touché et elle n'était pas prête à avoir cette discussion, pas quand il était comme ça.


« Ok » dit elle simplement en se retournant et allant vers l'entrée.


« Tu vas où ? » dit il en la suivant.


« Je vais voir mon amant » dit elle pour se moquer de lui, et il le savait très bien.


« Tu vas pas te barrer à 23h quand même ! » dit il alors qu'elle remettait ses chaussures et sa veste.


« Je reste pas sous le toit avec quelqu'un qui n'a pas confiance en moi et qui m'accuse de chose plus grosse que sa propre connerie », dit elle en le regardant une dernière fois avant de franchir le pas de la porte.

William se retrouva penaud devant la porte qui venait de se fermer sous son nez.

Il ne pensait pas qu'elle aurait réagi ainsi, et se dit qu'il avait été peut-être un peu trop loin en l'accusant de choses qu'il savait qui n'étaient pas vraies. Il voulait juste la faire réagir. Mais sa femme, tout comme lui, avait un caractère bien trop explosif. Quand ils s'aiment, ils s'aiment avec passion...



Le héros déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant