Partie 9

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Aurore se gara près du Spoon et ne perdit pas de temps. C'était une vraie course contre la montre.


Elle était tellement obnubilée par le fait de vouloir alerter Marie qu'elle ne vit pas que rien était normal.

Il était midi passé et Aurore ne remarqua même pas qu'il n'y avait personne qui entrait ou sortait du Spoon. Tout était étrangement fermé. Alors qu'en théorie, c'était l'effervescence ! Surtout en semaine.


Elle ouvrit la porte et c'est à ce moment là qu'elle s'était dit qu'elle aurait dû être plus vigilante et d'arrêter de prendre tout à cœur.


« Aurore Jacob... on vous attendait », lui dit une voix derrière elle, alors qu'elle faisait face à de nombreuses paires de yeux effrayés des clients assis contre le mur du fond à même le sol.





Aurore avait à peine pénétré dans le Spoon qu'une voix derrière elle l'avait directement menacé de s'asseoir sur la seule chaise présente au milieu dans la salle, dos à la porte. Toutes les tables et chaises avaient été jetées contre les vitres et d'ailleurs, dès qu'elle entra, elle entendit le gros rideau de fer se fermer derrière elle.


Elle se plia aux ordres, surtout quand elle sentit le canon d'une arme contre son dos.Elle se demandait si ça valait le coup de vouloir se retourner et de l'affronter, mais son regard se perdit devant les quelques clients duSpoon devant elle. Ils avaient les mains sur la tête, certains pleuraient, d'autres étaient trop choqués pour montrer une quelconque émotion.


Elle compta rapidement, ils étaient à peine 15. Elle reconnut plusieurs clients réguliers, et malheureusement d'autres qu'elles connaissaient vraiment : Audrey, son fils Jordan et sa copine Jahia.

Et son cœur se brisa lorsqu'elle vit que Marie était devant eux, un coquard se formait à l'oeil droit et sa lèvre était fendue.


« Assise Lieutenant Jacob », dit il en se montrant enfin devant elle.


Il n'avait pas tellement changé, si ce n'était qu'il semblait encore plus détestable qu'avant. Florent Bardot était très grand, fin, presque rasé, et avait toute la haine du monde dans ses yeux bruns.


Il la menaçait, et voyant l'état des autres otages, elle décida d'obéir.


« ça fait quelques années que je suis capitaine maintenant Bardot », dit-elle en s'asseyant.


« Attachez-vous », dit il en lui pointant les bouts de cordes à ses pieds. Aurore le regarda, et n'avait pas l'attention de lui obéir. Elle vit qu'il perdait patience, et ce n'est pas pour autant qu'elle l'obéit.


Il cria de s'attacher mais Aurore ne bougea pas. En réponse, il décida de tirer en l'air, sous les cris effarés des autres otages.


Aurore se dépêcha donc de prendre les cordes. Il était visiblement très acharné dans sa quête.


« Toi là », dit il en pointant de son arme Jordan, « attache là, et serre bien ».


Le héros déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant