Le second jour de son réveil fut calme pour Aurore. Le docteur Dumaze lui avait fait quelques examens, toujours surveillé par William et elle allait de mieux en mieux. Son corps acceptait plutôt bien de ne fonctionner qu'avec un rein et ses plaies étaient plutôt belles.
A son abdomen, elle avait une petite cicatrice de la balle. Elle avait vu le regard de William devenir noir, dur, se rappelant certainement par quoi elle était passée.
Mais c'est lorsque le docteur Dumaze avait enlevé la compresse à sa cuisse qu'elle fut elle-même choquée. Cette cicatrice là était beaucoup moins belle. Rouge vive et boursoufflée. Le coup à bout portant allait lu ilaisser des séquelles visibles.
« Ce n'est que temporaire vous savez. Elle ne disparaîtra réellement jamais, mais elle deviendra plus jolie à regarder ». Renaud l'avait un peu rassuré et le sourire de son mari encore plus.
Le soir du second jour, Bénédicte, Etienne, Dorian et Samuel étaient venus leur rendre visite. Ça faisait un peu de monde dans la chambre mais tant pis. Ils n'étaient pas restés très longtemps, juste le temps de se rassurer et voir de leurs propres yeux qu'Aurore était belle et bien de retour, de lui dire tous à quel point ils ont eu peur et qu'elle leur avait manqué.
Une fois les quatre membres de la famille de nouveau ensemble, l'heure était déjà aux adieux. Les filles ne voulaient pas quitter leur mère alors qu'elles venaient de l'avoir retrouver, et le mari n'était pas en reste.
Aurore eut raison d'eux en disant aux filles qu'elles n'avaient qu'à revenir de bonne heure demain et que de toute façon, elle ne pouvait pas aller bien loin.
« Et toi, tu vas me faire le plaisir de dormir », dit Aurore en prenant William par le bras et l'embrassant sur la joue.
« Je fais si peur que ça ? » demanda William en l'embrassant en retour.
« Je vais bien, je vais rentrer le plus tôt possible », William fit de gros yeux, mais la capitaine se rattrapa : «Je bénéficierai des soins de mon propre médecin... », dit elle, malicieuse alors que William secoua la tête mais ne désapprouva pas le moins du monde ses propos.
C'était probablement une ou deux heures plus tard, lorsque les lumières commençaient à s'éteindre et qu'Aurore arrêta de se demander ce que faisaient les membres de sa famille qu'elle entendit toquer à sa porte. Elle se redressa, remit correctement sa robe d'hôpital et laissa entrer la personne.
Marie.
Marie était là.
Son coquard était devenu jaune foncé, et sa lèvre semblait guérit.
La blonde ne tarda pas longtemps et se jeta dans les bras de son amie en disant à quel point elle était désolée.
Aurore essaya de la rassurer. Elle avait accepté son embrassade, passant une main réconfortante dans son dos.
« Je suis tellement désolée Aurore, si tu savais à quel point... » dit Marie en s'écartant un peu mais n'osant pas la regarder.
« Désolée de quoi ? C'est toi qui m'a tiré dessus ? » Marie ne savait pas quoi dire et Aurore surenchérit : « J'ai fait ça pour t'aider ma belle. Pour arrêter ce genre de pourriture. Au delà de notre amitié, c'est mon boulot ! »
« Je ne sais pas comment te remercier... »
« Commence par arrêter de te sentir coupable, d'accord ? »
Marie essaya de sourire mais les larmes inondaient son visage. Aurore l'aida à se calmer et finalement, la discussion dériva dans un premier temps sur les blessures d'Aurore.
« Je suis fatiguée. Pour mon rein, ça va, ça me tire encore un peu, mais ça va aller. Mais par contre, j'ai pas l'impression que ma jambe guérisse. Je n'ose pas trop prendre de morphine, j'ai pas envie de devenir dépendante. Elle me fait vraiment un mal de chien ».
Marie se sentit d'autant plus coupable, mais ne fit rien paraître. « Ils en pensent quoi les médecins ? »
« Rien, puisque je leur ai rien dis ».
Marie poussa de gros yeux.
« J'ai pas envie de les inquiéter. J'ai bien vu comment était William, et ce qu'il a fait ? Devoir me faire un massage cardiaque ? Me ramener à la vie ? Je suis pas conne, j'ai bien vu à quel point ça l'a traumatisé. Et puis pour les filles.. je ne peux pas leur faire ça ».
Marie comprit son ressenti, mais lui dit : « Quelque chose ne va sûrement pas... tu devrais en parler, sans alerter William ou vos filles ».
« Je vais attendre. Ça va peut-être se passer avec le temps », terminaAurore.
Et c'était vrai.À chaque fois qu'elle osait bouger un orteil, c'est comme si un coup d'électricité lui traversait toute sa cuisse. Tout à l'heure, lorsque Manon s'était assise sur son lit et n'avait que effleuré sa cuisse, elle avait serré ses dents si fort qu'elle cru qu'elle avait brisé sa mâchoire. Elle avait eu énormément de contrôle pour ne pas laisser passer une ou deux larmes, et même pousser un cri.
Elle essaya de se convaincre que c'était qu'une question de temps mais une petite voix dans sa tête lui faisait extrêmement peur pour la suite de sa jambe et de sa convalescence.
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Le héros déchu
FanfictionUne femme du passé d'Aurore Jacob revient dans sa vie. Elle lui a promis de l'aider. Et c'est ce qu'elle va faire. Quitte à mettre sa vie en danger. Des rebondissements, de l'amour, de l'amitié, de la vengeance... et surtout, une histoire sur mon c...