Partie 20

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Le lendemain arriva bien trop vite pour Aurore. Lorsque Marie était partie, elle s'était directement endormie. Elle s'était réveillée qu'à l'arrivée de Renaud et William dans sa chambre. Elle était extrêmement fatiguée, mais mis son état d'épuisement total sous le compte de la perte de sang, des chirurgies et des arrêts cardiaques. Pour elle, c'était forcément lié.


« Comment se porte notre patiente préférée ? » demanda Renaud en allant jeter un coup d'oeil à son dossier.


William alla l'embrasser délicatement sur le front et resta près d'elle.


Aurore commença à parler mais dû reprendre son souffle plusieurs fois avant de parler.


« Fatiguée, mais ça va »


La base d'un mensonge était de dire une part de vérité. Voilà ce qu'elle avait appris en école de police. Et voilà qu'elle le mettait en œuvre.Car elle était vraiment fatiguée, mais ça n'allait pas du tout. Elle avait du mal à reprendre sa respiration. Elle avait extrêmement chaud. Mais le pire était sa jambe. Hier, elle avait mal que lorsqu'elle l'a bougé. Là, elle avait affreusement mal, sans même y toucher. Elle avait l'impression d'avoir un poids mort. Ça lui tirait énormément. Elle avait l'impression que chaque muscle était tendu... c'était extrêmement inconfortable, et affreusement douloureux.


Elle essayait vraiment de cacher son mal-être pour ne pas inquiéter son mari, et ça devenait de plus en plus difficile. William remarqua que quelque chose n'allait pas. Sa femme était en sueur, semblait encore plus blanche que d'habitude et semblait très inconfortable.


« Et bien dans ce cas, on va commencer à mettre un pied par terre Capitaine »,dit Renaud en fermant le dossier et relevant les yeux vers Aurore, lui souriant.


Lui aussi remarqua que quelque chose n'allait pas. La capitaine avait sa frange collée sur son front, ne semblait plus du tout réagir à ses propos et semblait vaciller.


« Aurore ? » demanda William, s'abaissant au niveau de ses yeux.


« Je suis désolée, mais je crois que je.. je vais- », mais elle n'eut le temps de finir sa phrase qu'elle s'effondra dans son lit. William eut le temps de la rattraper avant qu'elle s'effondre lourdement. Il la replaça correctement dans son lit et avec Renaud, vérifièrent les premières conclusions.


« Qu'on l'emmène tout de suite en salle d'examen ! Et vous, vous restez ici » lui signala Renaud. William regarda une nouvelle fois, abattue, sa femme partir de son brancard, emmené par Renaud et deux autres infirmières.


''Qu'est ce qu'il se passe ? Que lui arrivait-il ?'' se demanda William, au bord des larmes.




Il n'eut le temps d'attendre très longtemps puisque Marianne arriva 30 minutes après le malaise d'Aurore.


« Thrombose artériel. Renaud l'emmène au bloc, ça lui prendra 2h, au plus tard », dit la docteur en s'asseyant près du médecin qui se tenait la tête dans les mains. Il releva son regard, et Marianne y vit du soulagement, remplacer l'inquiétude.


« Tout va bien, ça a été pris à temps. Mais ce caillot dans son artère aurait pu être évité si votre femme nous avait dit qu'elle avait mal à la cuisse », dit Marianne, sous un faux air de reproche. William secoua la tête, et osa un petit sourire.


« Elle est comme ça, je l'ai bien compris », sourit à son tour Marianne, compréhensive.


« Il est temps que tout ça s'arrête. Je veux la ramener à la maison », se plaint William, se relevant et commençant à faire les cent pas. « Sofia et Manon vont débarquer. Elles vont demander où est leur mère, elles vont s'inquiéter.. »


« Dites leur la vérité. Elles sont grandes, elles comprendront. Et cette opération, ce n'est qu'une routine, vous le savez ».


« Certes, mais j'en peux plus. Je veux juste retrouver ma femme, mes filles, ma vie d'avant ce cauchemar ».


Marianne posa une main réconfortante sur son épaule et dit : « Dans une semaine au plus tard si sa convalescence se déroule bien et qu'elle nous fait pas de nouvelles frayeurs ».






Et Marianne vit juste.


Après son opération, Aurore fut soulagée de voir que sa jambe allait de mieux en mieux. Elle avait commencé rapidement sa rééducation, tout en faisant attention à son autre blessure. Mais elle guérissait de mieux en mieux, de plus en plus vite. Si bien qu'au bout de trois jours seulement, elle passait le plus claire de son temps en kinésithérapie.

Les filles avaient repris les cours, demandant maintes et maintes fois à leur mère d'être beaucoup plus prudente. William avait repris le travail mais passait tout son temps libre dans la chambre de sa femme. Les 4membres de la famille Daunier Jacob se retrouvaient tous les soirs dans la chambre d'hôpital de la mère et femme.


« Dis mon amour... » demanda Aurore en se réinstallant près de lui sur son lit.


William leva les yeux au ciel, sous les yeux rieurs de leurs filles. Tout le monde savait ce que voulait dire ce regard.


« Que veux-tu ? » demanda-t-il en lui souriant.


« Deux choses en réalité », informa Aurore.


« Deux ? »s'étonna William.


« Je voudrais ton yaourt au chocolat, et aussi, surtout même, savoir si je peux sortir, disons demain ? » dit-elle, toute innocente.


« Je vais me renseigner de ce pas pour ton autorisation de sortie, qui je pense ne posera pas de problème, mais pour le yaourt... ça sera non, désolé », dit-il en se levant et l'embrassant délicatement.


« Mais ! Enfin William ! J'ai perdu beaucoup de sang tu sais. Beaucoup de poids aussi... s'il te plait ? » Dit-elle en essayant d'adopter son meilleur regard de chien battu.


William secoua la tête et dit : « Je vais t'en chercher un » dit-il, complètement incapable de lui refuser quoi que ce soit.

Aurore se réinstalla à sa place et offrit un magnifique sourire à Manon et Sofia, très amusées de cette scène.  

Le héros déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant