Partie 18

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Depuis que Marianne lui avait appris la nouvelle le matin-même, William n'avait pas quitté son chevet. Il était 17h30, et il n'avait pas bougé d'une oreille.


Il se devait être là quand elle ouvrira les yeux. Il se maudissait assez pour avoir loupé la première fois. Mais il se souvient des mots de Marianne : « Elle va bien. Bien pour quelqu'un qui a vécu ce qu'elle a vécu. Et elle m'a dit de ne pas vous appeler. Elle était bien plus inquiète pour vos sommeils que pour sa propre santé ».


Aurore.


Elle ne changera jamais. S'inquiéter plus pour le bien-être de ceux qu'elle aimait que sa propre santé.


Les filles étaient toutes excitées également. Elles l'avaient charrié d'avoir été un peu pessimiste. Mais William s'en fichait. Elle était réveillée.


Il avait approché son fauteuil de son lit, tenait sa main gauche entre ses deux mains et avait posé sa tête et son front contre ses dernières. Sofia et Manon étaient à la cafète, parties chercher un petit quelque chose à manger accompagnées de Dorian. Ce dernier les quittait plus, offrant tout son soutien à ses cousines. Ce que William appréciait grandement.


William était fatigué. Il n'avait pas du tout fait une nuit complète depuis. Les trois premières nuits, il les avait passé à l'hôpital. La nuit dernière, il n'avait pas réussi à dormir dans leur lit, sachant qu'elle était ici.

Il n'en pouvait plus de cette situation.


Alors que la fatigue commençait à avoir raison de lui et qu'il s'endormait ainsi, si inconfortable, il sentit. Il sentit sa main. Imperceptiblement. Elle bougeait. Elle le caressait.


Il se releva aussi vite qu'il le put, sans pour autant lâcher sa main. Au contraire. Il la serrait. Si fort.


Ses paupières bougeaient, et enfin. Enfin, ses yeux s'ouvrirent. William sentit son cœur se gonfler de bonheur, un sourire, enfin, se logea sur son visage, et les larmes lui vinrent aux yeux, incontrôlables.


Il s'abaissa, passa tendrement sa main dans ses cheveux, aussi délicatement que possible, et la posa ensuite sur sa pommette, la caressant tendrement.


« Hey mon amour... » dit il tout doucement, l'aidant à se réveiller et continuant de la caresser. Il tenait sa main de son autre main et la pressa. Il avait approché sa tête de la sienne, et l'embrassait tendrement sur la joue.


Elle avait de petits yeux, mais au son de la voix de son mari, un sourire se dessina sur les lèvres. Elle referma les yeux, et son sourire s'agrandit.


« Je suis désolée... » dit-elle d'une voix faible.


« De ? » dit il en l'embrassant tendrement sur la tempe.


« Je dois avoir une haleine affreuse »


William rigola et laissa échapper quelques larmes. Des larmes de bonheur et de soulagement.


« C'est pas grave.. je m'y suis fais depuis plus de 20 ans tu sais » dit il, continuant de plaisanter.


« Mon mari est très drôle... Comment tu vas ? » dit-elle, toujours le sourire aux lèvres, en ouvrant de nouveau les yeux et répondant à ses pressions sur sa main.


« C'est toi qui ose me demander ça ? » dit-il, en faisant semblant d'être insulté. Aurore ne répondit pas mais il devina son sourire triste. « C'était affreux. Ne me refais plus jamais ça et je sais que tu détestes quand je te donne des ordres, mais là ç'en est vraiment un. Je t'interdis de nous refaire ça... plus jamais Aurore », dit-il la voix brisée.


Aurore ravala difficilement sa salive, et elle puisa dans ses réserves. D'un geste colossal pour elle, elle leva son bras et passa délicatement sa main dans les cheveux de son mari. Même bouger son bras lui tirer tous les membres de son corps, et surtout ses blessures.


« Je t'aime », dit elle, pratiquement essoufflée.


« Je t'aime tellement », dit il en lui embrassant le front et laissant son bras se reposait une nouvelle fois contre son lit d'hôpital. Elle était fatiguée, et complètement épuisée. Comme si dormir pendant des heures, des jours, ne lui avait pas suffi.


Mais il sera là encore une fois à son réveil. À ses prochains réveils. Pour toujours.




Quelques temps plus tard


Sofia et Manon avaient débarqué dans sa chambre en furie. La pauvre Aurore avait échappé de peu à la mort et finalement, était passé de peu à la mort par étouffement par ses propres filles.


Ses deux filles se jetèrent dans ses bras, se moquant peu de ses blessures sur le coup et pleurèrent à chaudes larmes dans les bras de leur mère.


William avait voulu les retenir, voyant qu'Aurore esquissait des crispes de douleur. Sauf que sa femme avait besoin de ses filles. Et que leurs filles avaient besoin de leur mère. Elles les avaient acceptées dans ses bras, leur caressait les cheveux, les bras.. Elles s'embrassaient chaudement sur les joues, sur les tempes, sur les cheveux.


Les trois femmes de sa vie se retrouvaient et pleuraient.


William ravala une nouvelle fois difficilement ses larmes, une nouvelle fois, face à ces moments de tendresse, de retrouvailles tellement émouvantes.


« Vous m'avez manqué mes amours » dit Aurore en essuyant leurs larmes.


« Plus jamais tu nous fais ça, ok ? » exigea Manon en se relevant et pointant du doigt sa mère. Ce qui fit rire les deux parents. William lui avait fait plus ou moins la même remontrance.


« On a vraiment cru qu'on allait te perdre... s'il te plaît maman, fais plus attention », pleura Sofia.



« Oh mes bébés » dit Aurore en les reprenant dans ses bras. Elle vit William essayant de cacher le fait que quelques larmes coulaient sur ses joues, mais Aurore lui fit signe de les rejoindre.  

Le héros déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant