Partie 16

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Pendant trois jours, Aurore n'avait pas montré le moindre signe de réveil. Elle était sortie des soins de suite, était dans une chambre plus classique, mais ça ne voulait pas dire qu'elle était encore sorite d'affaire. Juste que son état s'améliorait, que ses plaies guérissaient et qu'elle se battait. Finalement, c'est comme si elle dormait. 


Ses filles passaient toujours autant de temps près d'elle. William avait essayé de se changer les idées et avaient tenté de retravailler. Car s'il y avait un problème, il était toujours près d'elle. Mais impossible. À peine avoir fait deux visites de patients, il n'y arrivait pas. Il ne pensait qu'à Aurore, à ses filles. Alors il avait enlevé sa blouse, et était retourné auprès de sa famille. À sa place.


Bénédicte, Etienne, Dorian et Samuel étaient toujours autant présents pour eux, et ça, William, Sofia et Manon n'étaient pas prêt de l'oublier.


Ils avaient eu de nombreuses fois la visite des collègues de sa femme. Sara et Roxanne semblaient les deux vraiment perturbées par l'état de santé d'Aurore, et ça lui fit chaud au cœur. Aurore avaient de vrais amis, et ça le réconforta vraiment. Elle était vraiment entourée.



Il avait appris par le commandant Constant que l'homme qui avait attaqué Aurore n'avait pas survécu à ses blessures et était décédé.

''Bon débarras'', pensa William. Mais il avait la petite voix de sa femme dans la tête qui lui répétait ''les familles des victimes méritent justice''. Mais dans ce cas là, William était bien content d'être débarrasser d'une pourriture pareil.






Ce soir là, alors qu'il allait rejoindre les filles à l'accueil mais s'était arrêté rapidement pour voir sa femme une dernière fois avant de rentrer chez eux, il vit une femme, blonde, près de la porte, qui la regardait par la petite fenêtre sans oser rentrer.


Il se douta qui était cette femme, mais se rapprocha tout de même.


« Vous avez besoin de renseignements ? » la voix un peu trop dure. Mais il lui était impossible de se calmer. Même s'il savait le contexte de cette fusillade, même s'il la savait pas responsable, il n'arrêtait pas de se dire que si cette femme n'était pas retournée dans la vie d'Aurore, elle n'en serait pas là.


La femme se retourna, et fut surprise de le voir. Mais contrairement à ce qu'il aurait pu penser, elle fut gênée.


« Je pensais que vos filles et vous seriez déjà partis... »


William ne répondit pas, mais continua de la regarder. Elle semblait de plus en plus mal à l'aise.


« Bon... hum, je vais y aller... » dit-elle en commençant à partir.


« Attendez ! », la femme se retourna vers William. « « Vous pouvez peut-être m'expliquer pourquoi ma femme a risqué sa vie, notre vie, tout ce qu'on avait construit depuis des années, pour vous ? »


La femme fut déconcertée mais reprit contenance. « Vous la connaissez certainement mieux que moi, non ? Aurore a des principes, et elle ferait tout pour aider ses amis. Elle ferait pas ce métier, sinon ».


Elle avait raison. Aurore était comme ça, et c'était pas maintenant qu'elle allait changer.


« Elle m'a sauvé la vie. De nombreuses fois. Bien avant même que vous vous rencontriez. Elle m'a sortie d'une relation toxique avec... Elle m'a aidé à retrouver un travail, un logement... et puis elle m'a encore une fois sauvé la vie en sortant de cet enfer de nouveau à cause de lui. Et puis vous êtes arrivés ici, et lui, il est sorti de prison et m'a refait vivre un enfer jusqu'à ce qui s'est passé il y a quelques jours. Je ne sais pas quoi faire pour la remercier.. je lui dois ma vie »


Elle avait les larmes aux yeux, ne laissa pas William lui répondre et elle est partie aussi vite que possible, presqu'en courant dans le couloir.





William rejoignit ses filles, et suite à cette rencontre, il était un peu décontenancé.


« ça va ? » demanda Sofia, le voyant s'approcher.


« Je viens de croiser cette Marie. La femme que votre mère a sauvé. Elle était devant sa chambre ».


« Et ? » demanda Manon, un peu inquiète.


« Et rien. Votre mère l'a aidée, et elle ne sait pas comment la remercier » dit-il en les engageant vers la sortie.



« ça va pas tarder.. maman va se réveiller bientôt, je le sens », dit Manon, bien plus que confiante.  

Le héros déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant