3 - Retrouvailles

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Thorn recula et s'appuya le long du mur sous le miroir, et Ophélie resta dos à lui dans la pénombre. Elle sursauta presque au son qui s'éleva derrière elle.

- Où sommes nous? Demanda Thorn d'une voix rocailleuse malgré ses raclements de gorge. Une voix qui n'avait pas parlé depuis si longtemps, une voix qu'elle rêvait d'entendre depuis des années.

- Tu ne reconnais pas cet endroit? Lui répondit Ophélie en allumant une lampe de chevet sans se retourner vers lui.

- Je n'oublie jamais rien, répliqua Thorn, et Ophélie ne put s'empêcher de sourire et de rougir jusqu'aux lunettes en pensant à la première nuit qu'ils avaient passé ensemble dans le lit juste à côté d'eux. Ça lui semblait remonter à une éternité, mais c'était l'endroit où leur couple si peu conventionnel s'était concrétisé. Ce qui se rapprochait le plus pour elle d'une demeure conjugale.

- Suite à la disparition de Lazarus et Ambroise, c'est devenu la maison d'Archibald.

Thorn arqua silencieusement un sourcil.

- Et pourquoi donc nous as-tu amené ici?

Ophélie sourit et se retourna doucement vers la voix dure.

- Depuis que je parcours le monde à ta recherche, Archibald me laisse utiliser sa chambre d'amis quand je suis de passage.

Le deuxième sourcil suivit la course du premier au dessus du regard hivernal de Thorn.

- Mais ne t'inquiètes pas, tint bon de lui préciser Ophélie, il n'est presque jamais là, il ne revient que rarement entre deux visites au Pôle. Nous sommes seuls.

À la prononciation de ce seul mot, nous, le cœur d'Ophélie fit des bonds dans sa poitrine. Ça faisait si longtemps qu'elle l'attendait.

Thorn parut prendre conscience de ce qu'elle venait de lui dire et demanda:

- Combien de temps? Il se racla la gorge, M'as-tu cherché?

- Tu as disparu il y a 5 ans et 6 semaines, répondit Ophélie tristement. Je n'ai jamais arrêté d'essayer de te rejoindre. J'étais certaine que nous serions un jour à nouveau ensemble. Mais j'ai essuyé tellement d'échecs en chemin...

- Tu as changé, dit-il en soulevant vers elle ses longs bras et lui caressant le visage du bout de ses doigts osseux. Tu as mûri.

La passe-miroir : conclusion (alternative)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant