16 - Ce n'est que le début

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La petite troupe sortit du palais dans un silence ébahi. La rumeur de la fin des délibérations s'était propagée, et la foule commençait à s'agglutiner autour d'eux. Ils échappèrent du mieux qu'ils purent à la masse des courtisans.
Ophélie eut soudainement une idée et annonça aux deux tantes qui les suivaient :

- Montons dans l'ascenseur, Thorn et moi allons emprunter un raccourci pour rentrer et éviter les rencontres inopportunes.

Berenilde et Roseline ne posèrent pas de question et ils s'engouffrèrent tous les quatre dans la cabine du bout de la Jetée.
Quand la grille se referma et les laissa enfin séparés de la foule, Ophélie pointa du regard le miroir au fond du salon aménagé dans l'ascenseur et Thorn comprit son intention. Ils se retournèrent vers leurs tantes.

- Nous allons rejoindre directement le domaine, Thorn et moi, et nous vous attendrons là-bas.

- Et par quel prodige? Interrogea Roseline.

- Par là, répondit sa nièce en désignant le miroir.

- Je croyais que tu ne pouvais faire passer personne avec toi dans les miroirs? Insista l'Animiste.

Avec un sourire en coin, Ophélie regarda Thorn qui déclara laconiquement:

- Nous sommes tous les deux des passe-miroir.

Il se posta alors bien droit face à son reflet, qu'il affronta un instant avant de s'avancer prudemment et de traverser sa surface fluide. Ophélie sourit aux deux femmes bouche bée puis se retourna et le suivit.

Le couple se retrouva devant le miroir de l'entrée du domaine de Berenilde. Enfin seuls et débarrassés de la tension du procès, ils s'enlacèrent sans un mot. Ils entendaient dans le salon voisin Victoire qui riait aux paroles de son parrain, resté pour la surveiller. Une sensation de paix envahit Ophélie. Elle afficha un grand sourire, alors que ses pensées se perdaient dans un tourbillon de joie et de soulagement.

- C'est fini! S'exclama-t-elle. Nous sommes libres.

Thorn s'écarta d'elle doucement.

- Ce n'est pas la fin, au contraire, seulement le début.

Ophélie acquiesça.

- Le début de notre vie ensemble.

Une bouffée de bonheur lui coupa le souffle à cette idée. Elle prit la main de Thorn dans les siennes et vit son visage s'illuminer d'un de ses si rares sourires.
Ils étaient réunis, plus rien ne s'opposait à eux, le futur s'ouvrait devant eux tel un chemin qu'ils construiraient à deux.
Et alors qu'elle se mettait sur la pointe des pieds pour embrasser cet homme qu'elle aimait tant, elle se prit à rêver de l'avenir.

Leur avenir, et un peu plus que cela, même.

La passe-miroir : conclusion (alternative)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant