9 - Retour au Pôle

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Je n'ai pas pu résister... Je ne pouvais pas abandonner Thorn et Ophélie... Alors il a fallu que je continue à écrire leur histoire, en voici la suite! ;)

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Après quelques jours passés à se retrouver et se réapproprier l'un l'autre, le couple se décida à s'ouvrir au monde extérieur. Thorn en avait profité pour lui raconter les quelques souvenirs qu'il avait de son séjour dans l'Envers, mais il gardait surtout une impression de flou sans repères, ce qui n'était pas sans agacer ce maniaque des chiffres et du temps.

La première chose dont ils devaient se préoccuper était la jambe amputée de Thorn. Ils se rendirent à l'hôpital de Babel, où des médecins Alchimistes lui fabriquèrent une prothèse. Le temps de s'habituer à cet ajout corporel, qui n'était pas sans lui rappeler la jambière qu'il avait du porter après son séjour en prison, il devrait se déplacer avec une canne.

Ophélie s'était tenue à distance de la plupart des gens qu'elle connaissait pendant ces cinq années. Sa famille n'avait pas compris son acharnement à retrouver un mari qu'ils n'appréciaient guère, inconscients de toutes les épreuves qu'Ophélie et lui avaient partagées ensemble.

Berenilde avait tourné toute son attention vers Victoire, essayant de combler au mieux le vide que la disparition de son neveu avait provoqué. Mais elle avait tenu à ce qu'Ophélie la tienne régulièrement au courant de l'avancée de ses recherches.

Ce fut donc naturellement vers le Pôle qu'ils se dirigèrent. Et puisque Thorn n'avait pas renoncé à son projet d'affronter la justice, ils voyagèrent vers la Citacielle.

Le trajet leur prit quatre jours, entre aérostats, trains et correspondances diverses. Tellement de choses avaient changé depuis la Réunification des terres et des habitants de l'Endroit et de l'Envers qu'Ophélie ne put que résumer la situation à Thorn pour qu'il n'avance pas en terrain inconnu. Ils purent admirer au cours de leur périple les étendues bleues des océans reconstitués, la rondeur de ce monde entier, la beauté des paysages naturels qui n'étaient plus coupés par la séparation en  Arches morcelées.

Plus ils avançaient vers le Pôle, plus le climat se faisait froid, cristallisant en flocons leur environnement. La neige recouvrait totalement le panorama quand ils descendirent du dernier train. Le retour à son climat polaire natif paraissait dynamiser Thorn, tandis qu'Ophélie regrettait la chaleur de Babel. Il ne leur restait plus qu'à monter à la Citacielle, toujours bien accrochée au-dessus de l'horizon.

Quand ils arrivèrent à la porte du domaine de sa tante quelques heures plus tard, Thorn hésita une seconde, puis cogna contre la porte. Ce fut Roseline qui leur ouvrit. La marraine Animiste avait tissé des liens forts avec Berenilde et avait souhaité rester à ses côtés pendant qu'elle élevait sa fille. Une exclamation de surprise lui échappa en voyant le couple sur le pas de la porte. Roseline prit sa nièce dans ses bras, puis se retourna pour appeler à grande voix le reste de la maisonnée.

Lorsque Berenilde aperçut Thorn qui entrait dans le hall, accompagné de son épouse, elle ne put réprimer un cri.

- Je vous avais dit que je le ramènerais, dit simplement Ophélie.

- Et vous avez tenu parole, ma chère petite. Je vous en remercie! Répondit Berenilde en s'approchant d'eux.

Elle étreignit son neveu, qui ne savait pas comment réagir à la joie apparente de sa tante. Ils entendirent alors une voix fluette s'élever derrière eux.

- Qui est là?

Ils se tournèrent tous vers la petite fille aux longs cheveux laiteux qui pénétrait dans la pièce, suivie d'un gros chat roux. Victoire fut ravie de voir Ophélie, qu'elle accueillit d'un joyeux :

-Marraine!

Cette dernière s'accroupît près de sa filleule et l'embrassa.

- Je suis tellement contente de te revoir! Tu as bien grandi!

Puis, désignant Thorn, elle lui dit :

- Je te présente ton cousin, mon époux, Thorn.

Une lueur s'alluma dans les prunelles bleues de la petite fille, qui s'avança doucement vers la grande silhouette mal à l'aise.

- Bienvenue mari de marraine!

- Bonjour, répondit Thorn d'une voix bourrue.

Elle le fixa de ses yeux perçants, sembla hésiter, puis lui dit :

- Je te reconnais! C'est toi qui m'as sauvé quand je suis restée coincée dans la baignoire pendant mon dernier voyage!

Elle se jeta sur ses jambes pour les serrer et manqua de le déséquilibrer en poussant sa canne, pendant que Berenilde et Roseline se regardaient entre elles sans rien comprendre.

Thorn ne sut comment réagir à cet élan de tendresse provenant d'une mioche qui lui était inconnue. Ophélie vint à son secours en prenant Victoire par la main et le couple échangea un regard. Thorn avait raconté à Ophélie sa découverte de la fille de sa tante dans un puits dans l'Envers, mais ils ne pensaient pas qu'elle en aurait encore un souvenir aussi vivant.

Et les explications allaient devoir attendre, puisqu'un autre habitant de passage dans la demeure entra à son tour dans la pièce.

La passe-miroir : conclusion (alternative)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant