7 - Ensemble

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Quand ils eurent fini leur repas, Ophélie partit avec le plateau et revint portant une bassine d'eau chaude et un linge. Elle la posa au pied du lit et s'approcha de Thorn, le linge humide à la main. Ophélie leva le bras près de son visage et Thorn eu un mouvement de recul, attrapant sa main en plein vol.

- Je sais à quel point la propreté est importante pour toi. Laisse moi faire ça, je t'en prie.

Il la regarda avec étonnement en écartant les sourcils puis abdiqua et lui lâcha la main.

Délicatement, elle lui nettoya le visage, effaçant 5 années de solitude, passant les doigts sur les cicatrices qui lui semblaient plus marquées qu'auparavant, mais si familières. Quand elle se mit à déboutonner sa chemise, le relâchement des sourcils de Thorn s'accentua, mais il ne résista pas.

Avec une douceur et une sensualité qu'il n'avait jamais éprouvé, Ophélie lava Thorn méticuleusement, comme si elle se réappropriait le corps de son mari disparu, comme si elle voulait effacer la moindre distance qui puisse exister entre eux.

Arrivée à sa jambe estropiée, un frisson la parcourut toute entière.

Thorn fit une grimace et se recula au fond du lit.

- Si cela te répulse, je le comprendrais, lui dit-il d'une voix plus dure qu'il ne l'aurait voulu.

Ophélie posa la main sur sa cuisse et le rassura, d'une voix tendre mais déterminée à lui faire enfin porter sur lui-même un regard moins intransigeant. Il n'avait connu que la froideur brutale du Pôle, elle lui offrirait toute la chaleur d'Anima. Il se considérait indigne d'être aimé, elle lui témoignerait toute l'étendue de ses sentiments.

- Non, ce n'est pas du dégoût. Quand je regarde cette jambe, j'y vois seulement la preuve de ton amour à mon égard. Un amour tellement fort que tu as toujours été prêt à tout sacrifier pour moi. Un peu plus que cela, même ; ajouta-t-elle en souriant.

Lentement, Thorn se tourna vers elle, ses yeux se plantèrent dans les lunettes rosies d'Ophélie. Un regard à la fois étonné et douloureux. Il lui pris alors le linge des mains, le posa par terre, et se mit à son tour à déshabiller Ophélie, de gestes à la fois timides et ardents.

Thorn prit Ophélie dans ses bras pour la monter sur le lit à côté de lui, et s'avança doucement vers elle, comme honteux et gêné de devoir lui imposer sa silhouette trop grande et ses os trop proéminents. Elle l'encouragea d'un sourire, et bientôt leurs corps se mélangèrent pour n'en former plus qu'un.

Ils avaient tant à rattraper, mais l'avenir s'offrait maintenant à eux.

Et leur monde ne se réduisit plus qu'à une seule notion : le bonheur d'être ensemble...

La passe-miroir : conclusion (alternative)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant