39. 𝑅𝑒́𝑎𝑙𝑖𝑡𝑒́𝑠

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Un peu plus tard dans la nuit.

Seokjin sortit malgré lui de son doux rêve par une lueur légèrement inconfortable.

Il ouvrit lentement les yeux et découvrit Namjoon adossé à au lit, son téléphone entre les mains.

— Mm... tu fais quoi ? maugréa Seokjin.

— Je t'ai réveillé ? désolé...

—On avait dit pas de téléphone avant demain matin.

— Je sais mais je n'arrivais pas à dormir... Et j'ai reçu plusieurs appels et messages...

— Tu es sûr de vouloir les consulter maintenant ? s'inquiéta Jin.

— J'ai longtemps hésité mais j'ai reçu beaucoup de Hoseok et ils sont plutôt étranges.

—Comment ça ? demanda Jin en se redressant à son tour.

— Il me traite d'imbécile, me dit qu'il m'a couvert mais que c'était la dernière fois... et me demande où je me trouve.

— Oh...

— Tu n'as pas l'air surpris.

— Je suis juste fatigué. Tu m'as bien épuisé...

— Hyung !

— Quoi !?

— Que me caches-tu ? Je te connais assez bien maintenant et tu fais toujours cette tête quand tu as fait quelque chose d'incorrect, comme lorsque tu as mis du poivre dans le gâteau de madame Choi.

Quoi !? elle l'avait bien mérité cette pimbêche ! et qui te dit que c'était moi !? s'offusqua faussement Seokjin.

— C'était flagrant !

— Pourquoi ne pas m'avoir dénoncé alors et m'avoir couvert ?

— Parce que !

— Hm ?

— C'est vrai qu'elle le méritait un peu, mais ce n'est pas bien et en tant que professeur j'avoue avoir mal agit.

Oh oh oh... serai-je finalement le chouchou du professeur... se moqua Seokjin. Ça ne m'étonne pas en soi, cela à toujours été le cas, reprit-il en haussant les épaules.

— Tss... Tu es bien prétentieux.

— Je suis beau et adorable, c'est tout.

— Bref... Que sais-tu sur cette histoire avec Hoseok ?

Raaah... soupira Seokjin, tu es sûr que tu veux tout savoir maintenant ? Cela ne peut pas attendre demain ?

— Non... Je n'en dormirais pas.

— Bien... dit Jin, exaspéré et légèrement en colère face à l'entêtement du plus jeune. En gros : Tu as omis de dire à ta petite amie où tu te trouvais hier soir et elle te cherchait. Je lui ai dit que tu étais parti avec Hoseok à la fin de la soirée, sortit-il avec agacement en croisant les bras. Je sais que je suis une ordure, pas la peine d'en rajouter.

— Ah... c'était donc elle plus tôt, pas un voisin...

— Bravo Sherlock ! ironisa Jin.

— Je... je l'avais un peu deviné... avoua Namjoon au bout d'un moment.

— Hein !?

— Je... j'ai cru reconnaitre sa voix. L'ordure c'est plutôt moi non ? sourit tristement Namjoon.

— Je... Je voulais juste profiter égoïstement de toi, t'avoir rien qu'à moi une toute dernière fois... dit Jin d'une petite voix.

— Moi aussi.

Si on s'était connu plus tôt... chuchota Seokjin.

— Quel idiot cet Hoseok... renchérit Namjoon.

— Tu sais, Hoseok ne veut pas nous présenter à certains de ses amis et encore moins à sa famille.

— Ah ?

— Jimin et moi... avons un passé assez particulier et, je peux comprendre Hoseok tu sais. Même moi, j'aurais fait pareil à sa place... dit tristement Seokjin en remontant ses jambes contre lui.

— Qu'avez-vous fait comme cela ? se moqua Namjoon. Braqué une banque ? assassiné de pauvres innocens ?

Si seulement... chuchota Jin en enfouissant sa tête dans ses bras.

— Jin je...

— Namjoon... sourit tristement Seokjin en relevant la tête vers son amant. Regarde nous... regarde-toi... regarde ce que j'ai fait de toi... Sayuri ne mérite pas cela, même si elle me tape souvent sur les nerfs.

— C'est moi qui suis venu à toi.

— Et j'aurai très bien pu te refouler, te repousser... mais je ne l'ai pas fait car je suis un monstre d'égoïsme. J'envie votre relation et j'ai tout fait pour qu'elle capote.

— Je-

— Mais, vous avez encore une chance. Tu as encore une chance...

— Jin...

— C'était un très bon moment. Un bel interlude... soupira Seokjin en se levant finalement du lit.

Il s'habilla lentement puis se tourna vers Namjoon.

— Rentre chez toi maintenant. Va la retrouver. C'est une fille bien, tu ne la mérites peut-être pas...

— On avait dit demain...

— Il est déjà minuit. On est déjà demain.

— Ce n'est pas encore le matin.

— C'est tout comme. Disons-nous adieu, ok ? Ne rendons pas cela plus compliqué.

Namjoon ne répondit rien et s'habilla tranquillement, silencieusement, rendant ce moment encore plus lourd.

Une fois prêt, il se dirigea vers la sortie, suivi de Jin.

— Je suis désolé de t'avoir fait sombrer... dit doucement Seokjin avec un doux sourire. Ce n'était pas bien... mais si c'était à refaire, je le referai.

— Je ne regrette rien tu sais.

— Je sais.

— Je-

— Au revoir Kim Namjoon... sourit Seokjin avant de poser un léger baiser sur ses lèvres.

Au revoir Jin... chuchota Namjoon avant de sortir de la pièce qui devint bien plus silencieuse qu'avant et bien plus vide.

Une fois la porte close, Jin se laissa glisser jusqu'au sol, remontant ses jambes tout contre lui, refoulant ces larmes qu'il s'était interdit de libérer.

— Tu t'attendais à quoi Seokjin ? murmura ce dernier pour lui-même. Tu reviens enfin sur terre ? Tu savais pourtant que la réalité était bien trop douloureuse pour être supportable.

Il se relava au bout d'un long moment, se dirigea vers sa chambre qui était encore imprégnée de l'odeur de sa nuit torride, puis rebroussa chemin après avoir pris un oreiller.

Il s'allongea sur son canapé, serrant tout contre lui ce sésame qui avait le doux parfum de cet amour qu'il avait décidé de laisser partir.

Non, il n'oublierait pas, non, il ne le regretterait pas ; il le laissait juste partir vers de meilleurs horizons, des bras bien plus chaleureux, et l'enfouirait dans un coin de son cœur, où, de temps en temps, il le feuillerait tel un album photos pleins de beaux souvenirs.

Ce n'était pas vraiment une fin puisque rien n'avait vraiment commencé.

Non, ce qui allait désormais commencer, c'était cet autre espoir que lui faisait entrevoir Yvan. Une relation bien plus mature et posée.

Adieu passion et bonjour raison.

Tristes réalités.

C'est sur cette résolution que Seokjin accueillit le soleil du matin, un doux sourire triste sur les lèvres, tandis que Morphée le berçait tendrement.

...

𝑶𝒏𝒆 𝑳𝒂𝒔𝒕 𝑫𝒂𝒏𝒄𝒆 • ᴘᵃʳᵏ ᴊⁱᵐⁱⁿ •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant