03. 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑐𝑒

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Pourtant, deux ans plus tard, la "chance" lui sourit à nouveau, et ce soir-là, les larmes salées de son meilleur ami devinrent de délicieuses friandises qu'il s'empressa de dévorer avec une délectation sans nom, sans aucun scrupule, aucune honte, aucune pitié.

Ce fut un vendredi soir.

Son amour à sens unique depuis plus de sept ans, devenu contre toute attente son meilleur ami, qui l'abandonna ensuite salement pour sa stupide histoire d'amour deux ans plus tôt, débarqua sans crier gare...

..

 Cette fin de semaine se terminait pour lui sur une note assez âcre.
Elle fut une des plus difficiles qu'il ait connue jusqu'à ce jour.
Il réussit de justesse son examen de fin d'année avec la pire note depuis son entrée dans cette école de danse deux ans plus tôt.
Le meilleur de la promotion qui passait avec une moyenne très juste !
Bien sûr, il avait dû écouter avec contrition les reproches de ses professeurs et accepter en plus, des cours de soutien inutiles.
Tout cela par la faute de son imbécile d'ex-sexfriend qui n'avait pas accepté qu'il arrête définitivement leurs ébats quotidiens.

Alors, pour cadeau d'adieu, ce dernier lui avait fait sentir à quel point cette danse de l'amour pouvait être parfois cruelle et douloureuse.
Il lui avait en plus, gratifier d'autres magnifiques souvenirs : des traces de son passage, de leur dernière danse, aussi violente et sensuelle qu'un tango dansé par des novices.

Des larmes ?

Il n'en versait plus depuis très longtemps.

La douleur ?

Il refusait de la ressentir !

Pourtant, son corps, lui, avait refusé de nier encore une fois cette dernière et avait flanché, faible qu'il était, le faisant donc presque rater son examen.

Oui... cette danse des corps pouvait aussi être un vrai poison.

Des regrets ?
Il refusait même d'y songer, de connaitre ce sentiment.
Il assumait tout, tout de ce qu'il était devenu.
Cela avait été ses choix, sa force.

Il regarda en grimaçant légèrement le magnifique dessin qui en cachait d'autres bien moins beaux, de couleurs violacées, qui longeaient son bras.

C'était la quatrième.

La quatrième œuvre qui témoignait de cette autre danse désarticulée dont il n'avait pas été l'initiateur, le chorégraphe.

À nouveau, l'encre noir, ancré dans sa chair douloureuse, camouflait d'un joli maquillage cette meurtrissure physique. Il se rappela alors l'artiste qui l'avait à nouveau regardé avec cette petite lueur de reproche et de tristesse trois jours plus tôt, mais, comme à chaque fois, il s'était tu et avait réalisé son œuvre, se contentant de satisfaire son client dont seules quelques gouttes vite séchées, témoignaient de sa profonde souffrance physique et morale...

Cela faisait maintenant trois ans qu'il était un des plus fidèles du salon qu'il fréquentait pour leur discrétion dans failles.

Le jeune homme détourna enfin son regard du plastique qui recouvrait le nouvel élément inachevé qui agrémentait son magnifique corps qui se transformait petit à petit en œuvre d'art.

Son cinquième tatouage en tout... le plus grand de tous, qui partait de son épaule gauche jusqu'à son poignet.
Pour l'instant, il n'y avait que l'esquisse d'un cobra enroulé autour de son bras, il avait encore deux autres rendez-vous pour parfaire ce chef d'œuvre.

Il soupira, se dirigea vers sa petite terrasse et resta à l'embrasure de la porte vitrée où il alluma une cigarette, regardant les gouttes de pluie tomber du ciel.
Il faisait un sale temps et il adorait cela : la pluie, les orages, les éclairs, tous ces éléments qui le faisait se sentir invulnérable, fort.
Il éteignit son mégot dans son cendrier en forme de tête de mort, posé sur la petite table non loin, prévue à cet effet, puis s'avança pour se mettre sous la pluie afin de la sentir tomber avec force sur son corps, sur son visage, les seules fois où il permettait à cette eau à se mêler à d'autres bien plus salées, quand on sonna soudain à sa porte, le stoppant dans son élan.

Il soupira de frustration et se dirigea machinalement vers l'entrée avant de s'arrêter brusquement devant la porte, comme figé.

Et si c'était encore lui ?

La douleur qu'il ne voulait pas ressentir  brûla, malgré tout, ses chairs encore meurtries.

C'est un autre cri strident de la sonnette qui le fit frissonner et le sortit de sa transe puis le ramena à la réalité.

Il leva sa main, tremblante malgré lui, vers le judas qu'il poussa sur le côté, et, après une longue respiration machinale, il regarda à travers et resta béat de stupeur en reconnaissant son visiteur.

La surprise passée, un sourire presque pervers et machiavélique étira ses lèvres.

Finalement, il y avait peut-être une justice dans ce monde ?

Cette nouvelle chance quasi inespérée lui souriait enfin...

...

Hello !

Voilà, cette nouvelle histoire, qui sera un petit peu plus sombre, vient de débuter.
J'espère qu'elle vous plaira en tout cas.
😊
On se voit la semaine prochaine pour la suite !
🤗

JSK
💜

𝑶𝒏𝒆 𝑳𝒂𝒔𝒕 𝑫𝒂𝒏𝒄𝒆 • ᴘᵃʳᵏ ᴊⁱᵐⁱⁿ •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant