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Hasegawa venait juste de laisser partir Takemichi du magasin. Le jeune homme rejoignit une petite silhouette qui attendait patiemment à côté de sa moto. En le voyant, Manjiro ajusta son écharpe autour de son cou, souriant à Takemichi.

- Alors, ta journée ? lui demanda Manjiro en tendant son casque à son ami.

- Plutôt bien ! Y'a eu pas mal de clients aujourd'hui.

- J'ai pas pu venir, dommage. Je suis assez occupé ces derniers jours.

Manjiro ne s'étala pas plus sur le sujet et Takemichi n'insista pas. Il savait que Manjiro pouvait vite s'irriter si un sujet ne lui plaisait pas – un peu comme Chifuyu. Takemichi s'installa à l'arrière du véhicule deux roues, les bras autour de la taille de Manjiro. Ce dernier lui avait expressément demandé de le faire pour éviter qu'il ne s'envole à cause d'un virage trop serré ou un autre danger de la route. En vérité, Manjiro voulait juste Takemichi plus près de lui, qu'il sente battre son cœur dans son dos, que ses mains se resserrent sur sa peau, ou que la tête du blond se repose sur son épaule.

Manjiro démarra la moto, les mains serrées sur les poignées, et le deux roues décolla sur la route. Manjiro roula plus doucement qu'à l'accoutumée. D'une part, Takemichi devait être fatigué de sa journée de travail, et de l'autre, Manjiro ne voulait pas se presser à rentrer.

Takemichi huma discrètement l'écharpe de son ami, essayant d'en décrypter l'odeur mais il ne reconnaissait pas ce parfum ; ou peut-être cela venait-il d'autre chose. Le jeune homme ferma les yeux, se laissant bercer par le vent, le ronronnement de la circulation urbaine et des éclats de voix en fond dans les rues.

Manjiro dut presque le réveiller une fois arrivés. Takemichi fit la moue, déçu que le voyage ait duré si peu de temps. Takemichi rendit le casque à Manjiro et remarqua son absence de réaction.

- Manjiro-kun ? Tout va bien ?

- Mmh ? fit-il, la mine assez sombre. Pourquoi cette question ?

- Tu veux rester ?

- Hein ?

Takemichi dansa sur ses deux pieds, façon de parler. Il avait peur de déranger son ami. Ou qu'il lui réponde qu'il est occupé ailleurs. Le regard bleuté de Takemichi vira de l'incertitude à la déception. Manjiro fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il réagissait comme ça.

- Mais si tu ne veux pas, c'est pas grave ! Je voulais te proposer de passer une petite soirée avec moi. Même si je travaille demain, ce serait avec plaisir.

Manjiro considéra la proposition. Son esprit hurlait de dire oui, mais ce serait trop simple. Mikey avait des choses à faire et la priorité surpassait une quelconque soirée. Une quelconque ? Manjiro passait outre ses propres règles. Le Bonten attendrait.

- Je ne partirai pas tard alors, finit par soupirer Manjiro avant de sourire. C'est sympa de proposer.

Son sourire contamina Takemichi qui lui en adressa un encore plus lumineux et joyeux. Manjiro aurait pu en être aveuglé. Takemichi ressemblait à un soleil. Un soleil qui brillait au milieu des ténèbres de Mikey.

Il n'avait, certes, peur de rien.

Mais l'idée même que ses ténèbres puissent assombrir Takemichi ne lui plaisait pas du tout. Il ne devait rien savoir. Quitte à lui mentir, à le garder hors de tout ça, Mikey ne se pardonnerait jamais si Takemichi en venait à le détester pour ce qu'il est.

***

Comme Takemichi n'avait plus grand-chose dans le frigidaire, il proposa un peu à contrecœur des ramens mais s'étonna quand Manjiro lui confia qu'il n'en mangeait presque jamais.

𝐭𝐚𝐤𝐞 𝐲𝐨𝐮 𝐭𝐨 𝐡𝐞𝐥𝐥 | ₍ᐢ ̥ ̮ ̥ᐢ₎ 𝐭𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant