Un cœur brisé en mille pièces était tout ce qui lui restait. Elle était là, dans sa chambre, à recoller les morceaux. La bicolore en avait perdu quelques-uns sur le chemin, d'autres étaient trop petits pour pouvoir les coller. Mais elle restait persuadée que ça irait.
Son âme se sentait étrangère dans son corps. Elle ne dépensera pas comme elle aurait voulu tout l'amour économisé durant ces années. Un silence assourdissant régnait dans sa tête. Après quelques heures passées assise sur son lit, elle comprit.
Il est parti. Pour de vrai et pour toujours...
Dans son lit, en larme, la petite bicolore se répétait la même phrase : "Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cette vie ?"
En effet, le monde semblait lui en vouloir depuis sa naissance. D'abord née avec une malformation au poumon, elle dut passer ses premiers mois à l'hôpital. Jusqu'à ce qu'elle se fasse greffée. Son père avait remué ciel et terre pour ça. C'était sûrement l'une des raisons qui l'avait poussé à le pardonner à chaque fois.
Puis, elle passa le plus clair de sa vie dans un centre nommé la FHDA : The Future Hero Development Assistance. Elle n'avait pas été envoyée dans le même camp que son frère aîné parce que sinon "ils ne se concentreront pas assez". Il fallait savoir que là-bas seulement si les tuteurs légaux sont d'accord leurs enfants sont autorisés à leur envoyer des lettres. Et son géniteur n'était absolument pas d'accord pour qu'elle écrive des lettres à ses frères et sœur, il lui avait laissé envoyer des lettres à sa mère : une par mois. La petite bicolore avait donc été interdite de parler à sa famille. Et donc, le peu de fois où ils étaient tous en vacances, les frères et sœurs de la famille Todoroki étaient ensemble toute la journée, allant jusqu'à dormir à quatre dans la même chambre.
Quatre.
Parce que Shoto, lui, faisait exception à la règle. Pas de vacances, mais des entraînements spéciaux père-fils qui rendaient jaloux Touya.
Puis, peu de temps avant les sept ans de Shoto et Akimi, la mère se fit interner dans un hôpital psychiatrique. Plus de figure maternelle pour les Todoroki, déjà qu'ils n'en avaient pas de paternelle.
Et puis encore, lors d'un entraînement au camp où elle était, elle s'était brûlée la face gauche à froid, car une nouvelle technique de combat avait raté. À partir de ce moment, elle ne parla à sa mère que par lettre et ne se rendit jamais à l'hôpital le peu de fois où elle était au Japon. Car elle ne voulait pas lui rappeler la brûlure de Shoto.
Cette jeune fille avait malheureusement grandi dans ce stress constant et dans cette anxiété chronique qui commença à faire partie de son quotidien : rien n'irait bien pour les Todoroki, surtout pas pour elle.
L'histoire des Todoroki est simplement chaotique pour chacun de ses membres. Comme s'ils étaient maudits.
Après avoir continué de pleurer de rage, de tristesse et de nostalgie pendant deux heures, quelqu'un frappa à la porte. Cette personne entra sans attendre de réponse et commença à parler à l'intention de la jeune bicolore.
— Ma fille, je suis désolé de savoir que mes choix t'ont contrariés.
Akimi ne lui répondit pas. « Être désolé c'est trop facile. », pensa t-elle.
— Et... De t'avoir giflé.
— T'es un connard. Et ça tu l'es par choix, alors ferme ta gueule.
— Je voulais juste te dire que la pierre tombale de Touya est tout au fond du jardin et il y a un butsudan dans sa chambre si tu veux y déposer quelque chose, comme des fleurs ou-
— Arrête. Cette attitude de père désolé ne te va pas. Et puis de toute façon sors, t'as mieux à faire, Endeavor.
Pourtant dès que son père sortit de sa chambre, Akimi se dirigea directement vers le fond du jardin où elle trouva sans mal la pierre tombale de son frère. Elle s'assit juste à côté et commença à lui parler :
— J'ai toujours pensé que tu étais égoïste. Mais là, tu bats des scores. Tu me laisses ici, tu nous laisses ici. J'aimerais bien mourir juste pour te voir et te parler... Enfin, non ! Il ne faut pas penser comme ça.
... Tu te rappelles quand tu fermais la porte de ma chambre, que Fuyumi montait le son de la musique et que Natsuo faisait des blagues nulles ? C'était quand vous ne vouliez pas que j'entende maman quand elle pleurait dans la cuisine. Après chacun de leurs mini-combats.
Un jour, j'ai juré de ne pas être comme eux ; même si je n'étais qu'une petite fille à l'époque...
Tu te souviens de ce jour où je vous ai demandé pourquoi on ne pouvait pas être une famille heureuse, comme les autres ? Je crois que c'était un jour où Shoto avait vomi après un coup dans le ventre du vieux.
Si je m'en souviens aussi bien ... C'est parce que ce jour-là, ce clown a frappé maman.
Une fois ... Natsuo et moi, on a prié toute une autre famille. Où tous seront normaux. Où tout irait bien...
Et plus je grandis et plus je le vois.
Mes parents ne sont pas des héros, ils sont justes comme moi. Et j'ai appris à mes dépens qu'aimé est vraiment dur et ne marche pas toujours.... Finalement, tu fais juste de ton mieux pour ne pas finir brisé !
Quand maman est allée à l'hôpital psychiatrique. Vous avez tous été en colère... Moi, j'étais extrêmement triste. Peut-être qu'à six ans, on ne comprend pas toujours. Mais maintenant je sais que des fois, c'est mieux de laisser quelqu'un partir. Je n'avais juste pas percuté à l'époque.
J'espère que pour toi, ce sera pareil. Que tu n'es pas parti pour rien... Parce que tu sais autant que moi que l'on ne rallume pas le feu déjà éteint.
Elle rentra en courant.
— Je suis rentrée.
— Tu es extrêmement courageuse Akimi, s'écria Fuyumi en la prenant dans ses bras.
— Oi ! Je suis une Todoroki. Le courage c'est juste dans les veines ! En attendant je vais faire à manger pour tout le monde. Vous voulez manger quoi ? Des nouilles au sarrasin ? Oui ! J'en voulais justement.
— Akimi pourquoi tu poses la question si tu ne nous laisses pas le temps de répondre ? demanda Natsuo en croisant ses bras contre sa poitrine.
— Je vous ai clairement laissé le temps.
— Tu as littéralement mis ta main sur la bouche de Fuyumi...
— Ce n'est qu'un détail !
Rapidement, l'heure de manger arriva. Toute la (pas vraiment) joyeuse famille se retrouva. La benjamine regarda de ses yeux hétérochromes son met. Elle n'avait pas faim du tout. Elle se força finalement à le manger. Puis partie se brosser les dents et dormir.
« J'irai voir Maman demain. », fut la pensée sur laquelle elle s'endormit.
VOUS LISEZ
Akimi Todoroki [ OC x Bnha ]
FanficDans un monde où 80 % de la population née avec des pouvoirs surnaturels nommé "alter". Certaines personnes abusent de ces dons, les super-vilains. Alors depuis une profession jusqu'alors imaginaire est apparu sur le devant de la scène, le métier de...