Dans ma tête [Link x Esme]

4 - LA CITÉ INTERDITE AUX HOMMES

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LA CITÉ INTERDITE AUX HOMMES

Ils avaient finalement repris la route à peine une heure plus tard. Ils traversèrent chemins de terre, herbes fraîches et sentiers sablonneux, s'arrêtèrent dans deux autres Relais, dormirent même une nuit à la belle étoile...et tout ça sans que Esme ne dise rien d'autre que « Va chercher du bois » ou « Nous nous arrêtons ici pour la nuit ». Zelda était furieuse contre elle, la brune le sentait dans tous ses nerfs mais elle n'en avait que faire, Link était tout bonnement insupportable.

   Il passait son temps à lui poser des questions sur l'environnement, sur les habitants, sur les monstres et sur les chemins qu'ils empruntaient. Elle devient bien admettre qu'il n'avait rien perdu de sa débrouillardise. Elle n'avait répondu à aucune de ses questions et pourtant, le chevalier semblait se balader dans un environnement familier, comme s'il le connaissait par cœur, juste grâce à ses observations.

   Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il avait abandonné Zelda, qu'il avait failli à son devoir, qu'il l'avait laissée tomber. Elle n'aurait peut-être pas réagi de cette manière si elle n'avait pas tissé un lien si fort avec la princesse, mais c'était comme ça à présent.

   — Le Relais est à vu, dit durement Zelda.

   — Je sais, arrête de me faire la tête, princesse.

   Mais Zelda n'avait jamais été douée pour se taire. Elle laissa une nouvelle fois éclater sa frustration en s'exclamant bien trop fort dans sa tête.

   — Mais Link a besoin de savoir tout ce qui concerne Vah'Naboris avant d'entrer dans le désert ! Et si elle vous attaquait soudainement alors qu'il n'est pas prêt ?

   — Dis Zelda, ce n'est pas toi qui sous-estimerait le chevalier, là ?

   — Link est fort, mais il n'est pas voyant.

   — Je te promets de faire un effort, céda Esme en souriant malicieusement.

   — C'est vrai ?! S'exclama aussitôt la princesse. Je t'adore.

   Esme laissa échapper un rire et Link lui jeta un regard en coin. Leurs chevaux trottaient paisiblement l'un à côté de l'autre depuis qu'ils s'étaient engouffrés dans la faille menant à l'entrée du désert. Les hauts remparts de pierre orange les surplombaient de toute leur hauteur, menaçant de s'effondrer à tout moment.

   Elle est belle quand elle rit, fut la première pensée qui lui traversa l'esprit et il tourna aussitôt la tête. Quand ils furent assez proches du Relais, Esme et lui mirent pied à terre guidèrent leurs juments sans échanger un mot.

   — On va laisser Irisia et Epona au Relais, indiqua-t-elle au gérant tout en tendant les rennes aux deux jeunes palefreniers qui étaient occupés à remettre de la paille dans le bac.

   — C'est gratuit pour toi, Cape Rouge. Pour lui aussi ? Répondit l'homme en désignant Link du regard.

   Esme tourna la tête pour dévisager le chevalier. Je vais faire un effort.

   — Oui, pour lui aussi. Je vais me changer à l'intérieur, je reviens dans une minute et nous partons aussitôt, ajouta-t-elle à l'intention de Link.

   Il se contenta de hocher la tête et de pivoter pour s'éloigner du Relais et scruter la fin de la crevasse qui annonçait des étendues de sable à perte de vue. Esme n'avait pas menti ; elle mis moins d'une petite pour retirer le haut bien trop chaud pour le désert qu'elle portait habituellement, retrousser le bas de son pantalon et attacher ses cheveux. Quand elle fut de retour dehors, Link n'avait pas changé.