Dans ma tête [Link x Esme]

23 - À MON DERNIER SOUVENIR

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À MON DERNIER SOUVENIR

— Je l'enlève mais si tu as mal, je le remets immédiatement.

— Je te dis de retirer ce truc, ça me gêne plus qu'autre chose, bougonna-t-elle en se débattant.

   Il finit par défaire complètement l'écharpe et le bandage qui recouvraient son bras et son épaule. Elle roula doucement son épaule pour voir où la guérison en était. Elle sentit un tiraillement, mais elle n'était pas inutilisable. Quant à son bras...

— Ok, je vais appliquer le onguent de Buldo alors.

   En voyant son état, le chef du village Goron lui avait presque ordonné de panser ses blessures au plus vite parce qu'il refusait catégoriquement de gagner à la déloyale en se battant contre quelqu'un de blessé. Comme si ce vieux croûton avait la moindre chance de victoire contre elle.

   Link hocha la tête et sortit de l'auberge. Tout en appliquant la pommade qui était censé faire des miracles et pénétrer sa peau jusqu'à atteindre ses os, Esme se repassa pour la énième fois le plan dans sa tête. Ils avaient convenu de se téléporter à la Tour de la Plaine, Link y avait accès depuis la tablette Sheikah. Néanmoins, elle était légèrement anxieuse.

   Elle avait rarement approché la zone proche du château, Zelda l'en avait toujours défendu.
Elle savait que c'était une zone infestée de Gardiens en tout genre et qu'ils étaient particulièrement vigilants et redoutables. Elle déplia le carnet de notes sur les Gardiens devant elle en essayant de ne pas étaler de onguent dessus et l'ouvrit à la dernière page. Là, sur la double-page, Zelda s'était appliquée à lui faire dessiner le plan du château il y a bien longtemps. Honnêtement, elle ne comprenait toujours pas comment la princesse avait pu mémoriser ces plans par coeur.

   Une fois sur la Tour de la Plaine, ils planeraient le plus loin possible en direction du château et se cacheraient aux alentours des ruines de l'autel, guettant une ouverture ou un moyen d'entrer dans le château sans se faire repérer. Ils avaient pensé à pénétrer par l'arrière, mais les immenses douves leur barraient le passage et il n'existait pas d'autre point assez haut leur permettant d'entrer en paravoile. De plus, les quatre stèles noir et rose, imbibées de l'aura de Ganon, qui semblaient emprisonner le château étaient impossible à escalader.

   Une fois franchit la grande porte, ils ne perdraient pas une seconde pour aller combattre le Fléau...et sauver Zelda. Elle s'interdisait encore d'envisager ne serait-ce qu'une seconde que la princesse ne soit plus de ce monde. Zelda était bien plus forte que ça. Elle s'arrêta net dans ses réflexions quand elle sentit une vive douleur au niveau de son bras.

   Elle baissa le regard mais ne vit aucun changement se produire, sauf au moment où elle tenta de le bouger. Elle avait commencé par appliquer la pommade au niveau de son poignet et quand elle essaya de le remuer, il pivota sans lui provoquer aucune autre douleur qu'un infime picotement. Elle écarquilla les yeux avant de retourner le flacon dans tous les sens pour trouver la liste des ingrédients. Par la Déesse, quel genre de remède miracle fabriquait les Gorons ?! Elle comprit le pourquoi du comment en détaillant l'étiquette à l'arrière. S'inscrivait en lettres d'or la phrase « contient de la poussière de fées. ».

   Quand elle sortit finalement de l'auberge, elle avait même réussit à appliquer de la pommade sur la partie haute de son dos. Link l'attendait patiemment, assis sur l'un des rochers alentours en train d'aiguiser son épée. Quand il l'aperçut, il cessa son activité pour se lever et la rejoindre. D'un hochement de tête, elle lui attrapa le bras et il activa le mode de téléportation de la tablette Sheikah. 

Quand ils réapparurent en haut de la tour de la Plaine, il se rendit compte qu'elle se servait naturellement de son bras droit. Il écarquilla les yeux.