Dans ma tête [Link x Esme]

34 - LA GAZETTE DES BOIS

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LA GAZETTE DES BOIS

– Comment serait-ce même possible ?

– Je pense que tu as raison à propos de la pierre.

Esme fronça davantage les sourcils. Cela faisait plus d'une heure qu'ils avaient quitté Impa et s'étaient mis en route vers le premier Relais sur leur chemin, celui de Tabanta, et depuis, l'adrénaline qui avait parcouru le corps de la Cape Rouge était quelque peu...redescendue.

Comment était-il possible que Zelda ai voyagé dans le temps ? Elle n'avait jamais entendu parler de choses pareilles auparavant. Mais tout ce qu'il s'était passé ces derniers jours était bien plus étrange que tout ce qu'ils avaient connu les trois dernières années.

Devant eux, la région de Tabanta était toujours recouverte par cette immense vague de froid, de neige et de glace. Esme plissa les yeux pour tenter d'apercevoir le monticule de pierre caractéristique du village Piaf sans succès. Que s'était-il passé là-bas ?

– Nous devrions rejoindre le Relais pour le déjeuner, on pourra interroger davantage de personnes là-bas.

L'épée du chevalier remua dans son dos quand il agita les rênes d'Epona pour la faire accélérer. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Hoz, à Écaraille, aux larmes de Dragon.

– Ne t'en fais pas pour Écaraille ! S'exclama Link pour que sa voix porte malgré le vent qui battait à leurs oreilles.

– Je te soupçonne vraiment de t'être fait une place dans mon esprit, toi aussi !

Mais elle ne sourit pas. Comment pouvait-il lui dire de ne pas s'en faire pour son village natal ? Cette attaque de pirates ne la rassurait pas. Et le regard abattu qu'avait eu Josha quand elle leur en avait parlé... Esme n'avait pas eu le temps de l'interroger davantage après ça.

La priorité restait Zelda, se dit-elle pour se remettre les idées en place.

– J'ai parlé à Pru'Ha. Elle m'a assuré que tous les habitants avaient fui et qu'il n'y avait eu aucune victime.

Elle sentit un poids s'envoler de ses épaules. Bien, peut-être que le village avait été endommagé, certaines maisons probablement détruites, mais ils allaient bien. Chala, Edera et le reste de ses voisins allaient bien.

Link et elle n'échangèrent plus un mot. Sur toute la route les séparant du relais de Tabanta, elle put déjà constater que le temps se rafraichissait et elle fut heureuse de savoir que les sacoches accrochées sur les flancs de leurs juments étaient remplis de vêtements et de vivre. Elle savait que tout comme elle, le chevalier était en train de réfléchir à toute vitesse, de monter des plans, d'analyser son environnement.

Elle leva le regard vers le ciel pour y distinguer plusieurs îles que Pru'Ha avait décidé d'appeler îles célestes. Elle n'arrivait pas à croire que tout cela était apparu après le réveil de cette momie, après qu'ils aient accepté de descendre aussi profondément et prendre le risque qu'il arrive quelque chose à la princesse.

– Regarde un peu ça !

Elle tourna la tête et suivit la direction qu'avait pris le doigt de Link. Au-dessus de la région de Tabanta, entre toutes les bourrasques de neige et de vent, le soleil se mit à éclairer quelque chose dans le ciel. Quelque chose de mouvant, quelque chose de brillant, quelque chose d'énorme.

– Un dragon ? S'étonna Esme en haussant les sourcils.

– Je n'en avais jamais vu aux abords du village Piaf !