Dans ma tête [Link x Esme]

26 - LE RÉVEIL D'UN HÉROS

   26
LE RÉVEIL D'UN HÉROS

Zelda n'avait jamais été aussi belle. Ses cheveux d'or ondulaient dans le vent printanier des plaines d'Hyrule. Sa robe bleu ciel se confondait avec les pétales des Princesse de la Sérénité éparpillée partout. Quand elle se tourna vers elle, ses yeux rieurs se plissèrent et un franc sourire éclaira son visage. Esme fut subjuguée, elle n'avait jamais rien vu d'aussi magnifique. Zelda prit place à ses côtés, s'allongea dans l'herbe, et elle et Esme s'amusèrent à trouver des noms aux figures que formaient les nuages dans le ciel.

Puis Esme ouvrit brusquement les yeux. Les rayons du soleil caressaient son visage à travers les rideaux de la fenêtre, son corps était emmitouflé dans un matelas aussi moelleux que les nuages que Zelda et elle observaient quelques secondes auparavant. Elle avait chaud, elle était bien, et c'est à cet instant que tous les derniers évènements remontèrent à la surface. Elle se redressa brusquement dans son lit, grimaça sous la douleur et scruta la pièce dans laquelle elle se trouvait.

Elle ne reconnaissait rien. Ni les rideaux, ni les tapis, ni le mobilier, ni le paysage qu'elle apercevait à travers les fenêtres. Elle se dégagea des couvertures, enfila le pantalon et le débardeur qui se trouvaient au bout du lit et eut un mal de chien à poser ses pieds au sol. Depuis combien de temps était-elle allongée là ? Et par la Déesse, comment se faisait-il qu'elle soit toujours en vie ? Où était Link ? Qu'en était-il de Zelda ? Ses pensées furent interrompus par le vacarme assourdissant de l'autre côté de la porte.

Elle porta une main dans son dos. Ce n'était pas humide, pas de liquide poisseux sur ses doigts, pas de douleur insoutenable. Elle fut soulagée de sentir les dalles de pierres froides sous ses pieds. Elle ne voulait pas enfiler de chaussures, elle voulait tout sentir, tout ce qu'elle avait failli perdre. Elle mit près de dix minutes pour atteindre la porte et quand elle l'ouvrit, elle faillit percuter un Zora qui transportait deux seaux remplis d'un liquide grisâtre. Elle recula, percuta le mur et s'engouffra cette fois franchement dans le couloir.

C'était un véritable chantier qui se déroulait sous ses yeux. Zoras, Gorons, Piafs, Gerudos, tous les peuples semblaient s'être rassemblés dans l'étroit couloir. Certains étaient réunis autour de table remplies de cartes, d'autres transportaient plusieurs matériaux, d'autres encore discutaient simplement. Personne ne dit attention à elle.

Elle rasa les murs pour se soutenir jusqu'à atteindre la porte qui, elle l'espérait, menait à l'extérieur. Elle avait besoin de respirer, de sentir le vent sur son visage, de réaliser qu'elle était toujours en vie. Quand elle franchit la porte, le sol sous ses pieds n'était plus froid. Les dalles de pierres avaient chauffé avec le soleil. Elle s'arrêta momentanément pour fermer les yeux et inspira l'odeur du soleil. Elle tourna de nouveau la tête seulement quand elle entendit l'une des voix qu'elle recherchait depuis son réveil.

Elle dévala les quelques marches, traversa en claudiquant l'étendue d'herbe et sourit de satisfaction en sentant chaque brin chatouiller ses orteils. Elle examina le mur de pierre qui se tenait devant elle et l'ouverture en forme d'arche qui permettait d'accéder à ce qu'elle s'imaginait être le terrain d'entraînement. Elle s'arrêta seulement quand elle pris appuie contre le mur et releva enfin les yeux.

Là, Link se tenait droit et fier face à une quarantaine d'hommes tous habillés de l'armure reconnaissable entre toutes d'Hyrule. Le chevalier, lui, n'avait rien revêtu de tel. Il arborait une tunique et un pantalon beige qui lui auraient presque permis de se fondre dans le décor de la terre battue. La plupart des hommes qu'il était en train d'entraîner arrêtèrent tout mouvement en la reconnaissant mais Link, qui se tenait dos à elle, ne lui prêta pas la moindre attention. Certains des futurs chevaliers restèrent bouche bée, d'autres écarquillèrent les yeux, d'autres encore se figèrent complètement. Link fut agacé de voir ses hommes se relâcher.