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- Alors Ro, tu vois quelque chose ?

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- Alors Ro, tu vois quelque chose ?

Comment ça Ro..? Ameer parle-t-il aux esprits où vient-il vraiment de m'appeler Ro ?

- Eh bien, il reprend, j'avais tout d'abord pensé à « Mon » comme diminutif mais ça ne sonne pas bien. « Roe » aussi aurait marché mais je préfère ne garder qu'une syllabe, mieux vaut raccourcir au maximum.

- Ou sinon vous pouvez m'appeler Monroe.

- Non, c'est trop simple et de plus, ce n'est pas pratique. Imaginons qu'on se retrouve en plein combat et qu'on est en position compliquée, je ne vais pas crier Mon-ro-e.

- Si, justement ! Monroe c'est très bien, je ne vais tout de même pas vous appeler « Am ».

- Pourquoi pas ? Je trouve que ça me va bien « Am ».

- Absolument pas!

- Très bien, alors tu veux que je t'appelle « camarade » ?

- Je...

- Chut, me coupe-t-il.

- Comment ça ? Vous n'avez pas le droit de me donner des ordres.

- En bas ! Il y a du mouvement.

Oh oui, j'avais oublié que nous sommes en mission de repérage, perchés sur une colline.   

Les « rebelles », comme je les appelle, n'ont pas donné de signes de vie depuis des heures mais là, un groupe de cinq personnes viennent de rentrer dans ce que l'on a identifié comme leur quartier général mais qui pour moi est un endroit totalement différent. Je n'ai pas le temps d'expliquer pour l'instant.

- Il est temps de descendre Ro.

J'exécute ma tâche sans pour autant oublier de lâcher un soupir qui veut en dire long sur mes pensées.

Heureusement la petite maisonnette est équipée de fenêtres placées en hauteur, ce qui rend l'espionnage plus facile.

- Vous écrasez ma robe, je lance tout bas.

- En même temps, quelle idée de venir ici dans cette tenue ?

- Désolée mais vous êtes venu à l'improviste pendant mon cours d'équitation.

- Très bien, alors je reformule : quelle idée de faire de l'équitation dans cette tenue ?

- Vous ne comprenez rien à la mode féminine de toute façon. Contentez-vous de vous taire.

- Quelle ironie.

A l'intérieur, deux hommes sont dans une discussion qui semble très sérieuse. J'arrive à entendre quelques mots comme : urgence, tournoi, médailles, explosion. Ce ne sont que des mots mais leur sens est plus que clair. Ils vont attaquer lors des remises des médailles du tournoi. Un regard avec mon coéquipier me prouve qu'il partage le même avis que moi, ça n'a aucun sens. S'ils entreprennent leur souhait, alors ce sera un massacre et pas seulement pour les Emeraude.

A moins qu'ils glissent les bombes seulement lorsque ceux-ci seront seuls... Si c'est le cas alors la famille d'Ameer court un grand danger.

Un signe de la main de ce dernier m'indique qu'il a besoin de me parler dans la forêt. Il a l'air totalement paniqué.

- On pourrait, pour commencer, consulter les registres des vendeurs d'explosifs dans les environs, je propose.

- Parce que tu penses qu'ils achètent leurs bombes dans un magasin ? Tu penses sérieusement qu'ils ne vont pas vérifier chaque petit détail pour ne pas se faire prendre dans ce crime ? On parle de ta mère et de ta cousine, elles sont malines, bien plus malines que toi.

- Alors. que voulez-vous qu'on fasse ? Abandonner ?

- Je n'en ai aucune fichue idée Monroe !

Il semble vraiment désespéré, il me ferait presque pitié à tourner en rond, les mains dans ses cheveux. Mais nous avons plus important à faire que de se tourmenter l'esprit indéfiniment.

- Tout ira bien, nous trouverons une solution.

- Non Monroe ! Et tu ne peux pas prétendre me comprendre alors que la mort de ta mère serait pour toi une bénédiction. Moi, j'ai une sœur qui doit naître dans peu de temps, ce qui veut dire qu'elle sera dans la ligne de mire de tous ces assassins. Je rêvais de lui faire visiter le monde, de la tenir dans mes bras, de lui apprendre que la vie vaut la peine d'être vécue. Mais au lieu de ça, elle se retrouve avec un destin scellé, avant même sa naissance.

- Mais elle n'est pas scellée, je m'écris. Relevez-vous, on peut encore combattre !

- Qui ? Combattre qui ? La vérité, c'est que tu en as aucune idée. Ouvre les yeux, nous ne savons même pas combien ils sont. Peut-être que toute ta famille, à part toi, fait partie de ce projet. Si ça se trouve, toi aussi, et tu veux juste me regarder craquer complètement comme un idiot.

- Tres bien, je lance, blessée par ses paroles. Faites comme bon vous semble mais moi je ne vais pas rester les bras croisés alors que je peux aider ma maison. Je le répète encore une fois, je n'ai en aucun cas besoin de votre aide.

Le laisser tout seul n'est peut être pas la meilleure solution mais là, il a franchi la limite comme si tout était de ma faute. Je tente de l'aider à reprendre le contrôle sur la situation pour sa famille et voilà comment il me remercie. Mon mal de crâne commence à devenir persistant, je vais bientôt franchir la limite mais je n'arrive pas à m'arrêter.

- Attends, je l'entends m'appeler. Tes yeux...

Je n'ai aucune envie de lui répondre, je préfère plutôt accélérer le pas.

- Ro !

SaphirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant