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Ma mère m'avait offert cette robe spécialement dédiée à mon dix-huitième anniversaire

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Ma mère m'avait offert cette robe spécialement dédiée à mon dix-huitième anniversaire. Il devait y avoir une grande fête - même si seulement les Saphir y auraient été  conviés - et auraient commencé sérieusement les recherches de potentielles liaisons. Je me réjouissais à cette idée mais maintenant je suis contente d'y avoir échappé. Néanmoins, cela me fait deuil de laisser au placard une si belle robe, alors autant en profiter tant que Carsson me ramène encore des robes.
 
Ameer n'a pas beaucoup été présent cette dernière semaine. Ce n'est absolument pas un reproche, il doit profiter de sa sœur et rester avec sa famille tant qu'elle est à ses côtés. C'est juste que je me sens si seule.
 
Grâce à un livre de recettes trouvé dans un tiroir de la cuisine, je me suis fait un gâteau à la myrtille qui m'a l'air, ma foi, assez appétissant et... voilà.
 
Le tournoi arrive dans une semaine, là au moins je serai dans mon élément mais en attendant j'ai beau chercher, je n'ai rien à faire.
 
Mon cœur s'accélère sans aucune raison, qu'est-ce qu'il se passe ? Ameer ?
 
Il y a de la musique dans le jardin et il se trouve là, sur le kiosque.
 
Il est vêtu d'un costard dans des tons toujours verts et se tient à la rambarde une main tendue vers moi. C'est une invitation et je l'accepte. La musique devient plus forte lorsqu'il m'emmène au centre de la piste.
 
- Joyeux anniversaire Ro.
 
- Comment t'en es-tu rappelé ?
 
- C'était assez facile en fait. Ton anniversaire est une semaine après celui de ma sœur et j'ai remarqué que toutes les bonnes choses arrivent un dimanche.
 
Il est sérieux, c'est ça son raisonnement ?
 
- C'est vrai, il m'arrête, tu peux rire autant que tu veux mais lorsque tu t'en rendras compte, tu remercieras mon génie.
 
Et ainsi continue la danse, sans autre mot. Je le regarde et il me regarde, rien de plus.
 
- J'ai quelque chose pour toi, il déclare en sortant chelque chose de sa poche. Je ne sais pas trop ce que tu aimes alors j'ai fait au mieux.
 
Le paquet est emballé dans un papier de soie rayé vert et bleu, une main derrière ses cheveux, il observe ma réaction.
 
Bien-sûr que ça me fait plaisir. À l'intérieur est encadré un dessin, ou plutôt une peinture, que je ne reconnais pas tout de suite mais en regardant de plus près, je vois ma première rencontre avec Dalyna.
 

- Oh...
 
- Je n'ai pas une grande mémoire photographique donc j'ai essayé de le faire avec mes souvenirs, ce qui m'a pris pas mal de temps. Je sais, j'ai raté tes mains et la tête de Dalyna mais je suis encore qu'un amateur donc je fais de mon mieux.
 
Qu'est-ce qu'il raconte ? Ce dessin est parfait, c'est une autre chose qui m'interpelle : moi. Je ne suis pas le genre de personne à me trouver laide, je sais que je ne le suis pas, mais cette représentation de moi est tellement... c'est comme ça que je dessinerais un être parfait, pas moi.
 
J'ai juste envie de l'enlacer, c'est ça que j'aimerais lui dire. Mais je ne sais pas pourquoi quelque chose me bloque, alors je dis ce qu'il me vient à l'esprit :
 
- Merci.
 
Un mot. Qu'est-ce j'ai fait ? Il peut le prendre comme un manque d'enthousiasme ou comme de l'énervement. Pourquoi je sens avoir ruiné ce moment ?
 
- Je veux dire... je rajoute. C'est la plus belle chose que j'aurais pu espérer.
 
Malgré ma maladresse, il sourit et fait rayonner la pièce, moi avec.
 
- Je suis content que ça te plaise alors, on passe au bouquet final ?
 
- De quoi tu...
 
Une explosion, je me réfugie dans ses bras ce qui le rend hilare.
 
- N'aie pas peur, regarde.
 
Dans le ciel, se déploient des milliers de couleurs qui explosent les unes après les autres. Un feu d'artifice. J'en ai déjà entendu parlé mais je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir un de mes propres yeux, c'est un spectacle inoubliable.
 
- Comment as-tu fait ? je demande. Ils en déploient seulement pour des événements majeurs et même dans ces cas-là, c'est très rare.
 
- Disons que le tournoi approche et la sauveuse a vu le jour la semaine dernière. A partir de là, il n'a pas fallu grand chose pour les convaincre.
  C'est tout simplement magique et, même si personne d'autre n'est au courant, c'est en mon honneur.
 
J'en avais grand besoin de ce moment, de me sentir unique. D'autant plus que le tournoi arrive à grand pas avec son lot de danger.

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