Durant une de ses missions pour sa famille, Monroe Saphir se retrouve confrontée à un complot qu'elle n'aurait jamais imaginé possible. Si elle n'agit pas rapidement, la maison Saphir pourrait s'effondrer et Monroe ne laissera pas cette tragédie se...
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Le lendemain est arrivé si vite. J'ai évité le plus possible ma mère, je n'étais pas encore prête pour avoir cette discussion. J'ai quand même été bombardée de questions mais comme je n'ai rien répondu, plusieurs rumeurs circulent sur le fait qu'Ameer soit encore sous le contrôle de mon méchant maléfice. Que l'on soit clair, même si j'avais répondu la vérité, le résultat aurait été similaire.
Heureusement, rien ne peut gâcher ma bonne humeur de ce jour. Même le bruit de quelqu'un qui toque à ma porte alors que j'avais ordonné aucun dérangement.
- Je ne souhaite voir personne.
- Je pensais que pour moi ce serait différent, je m'en excuse madame.
Oh, Carsson. Je m'empresse de lui ouvrir et l'étreins de toutes mes forces.
- Comme c'est bon de vous revoir, je soupire.
- Ça ne fait pourtant pas si longtemps...
- Mais tant de choses se sont passées depuis et c'est grâce à vous, je vous suis entièrement reconnaissante.
- Je suis désolé de vous le rappeler madame, mais le jour est arrivé.
- Je sais... Mais au final nous n'avons pas réussi à avoir plus d'informations alors je n'ai rien d'autre à faire qu'attendre et espérer que tout se passera pour le mieux. Ma mère n'avait pas l'air occupé et Elisy est absente, l'opération doit sûrement être annulée.
- Je viens aussi pour vous rappeler que c'est l'heure de la conférence.
- Oui bien-sûr, je vais me préparer.
La place a été aménagée pour regrouper tous les habitants de la nation Iris, les mortels et Diamant n'ont pas pu assister au tournoi car ils n'y sont pas admis mais pourtant ils sont quand même invités aujourd'hui.
Les Diamant sont hautement surveillés et en fichus états mais dès que j'en vois un, je ne peux pas cacher mon malaise : ils observent chacun de mes mouvements et me crient dessus si je les approche trop. Enfin, c'est le cas pour ceux qui peuvent voir car les autres qui portent un bandage autour des yeux, la grande majorité donc, ne font que chuchoter sur mon passage. Je devrais être habituée mais je ne sais pas comment expliquer, ces murmures sont différents.
Pour une fois, ce sont les héritiers qui sont au premier rang et le grand conseil se retrouve derrière. Autant pour moi, je n'aurais pas supporté une seconde la vue de ma mère.
Une fois tout le monde installé, le grand gagnant monte sur la scène pour recevoir sa médaille. Un bruit assourdissant envahit la place et je m'y joins de bon cœur, il dégage une aura qui nous oblige à le respecter et l'acclamer.
- Merci, il commence. Vous êtes tous sensés savoir que le début de la prophétie a finalement commencé, ce qui implique de grands changements et défis pour les années à venir. Je ne prétends pas tout savoir mais, lorsque le temps sera venu, mes futures collègues et moi-même vous protégerons du mieux que nous pourrons jusqu'à ce que notre sauveuse accomplisse sa destinée.
- Excusez-moi, crie quelqu'un dans la foule. Comment est-on sensé savoir si vous n'êtes pas sous contrôle de la meurtrière ? Et si vous ne l'êtes vraiment pas, pourquoi elle ?
Un mortel, je présume. Cette réflexion suffit à réveiller la foule qui ordonne des réponses et je sens encore une fois tous les regards posés sur moi. Je reste donc de marbre, les yeux rivés sur l'orateur. Un toussotement de celui-ci et le calme revient.
- J'ai bien-sûr entendu parler de cette rumeur mais laissez-moi vous dire qu'elle est totalement absurde et sans fondement. Je contrôle mes actes. Je n'ai pas changé, mes proches vous le diront et Monroe est simplement une personne formidable pour qui je donnerais ma vie. Pourquoi choisirai-je n'importe qui d'autre si elle existe ? Ce sera l'unique question à laquelle je répondrai sur ce sujet.
Pourtant, ils essayent d'en savoir plus en l'appelant de tous les côtés mais il part en respectant sa parole, ce qui déçoit grandement le peuple. Ils se tournent donc vers moi mais je me prépare déjà à partir également loin de cet endroit étouffant.
Tout en me déplaçant, je remarque qu'une seule personne détient une émotion différente des autres, Samara est en train de pleurer à chaudes larmes.
La grande semaine enfin terminée, je n'ai plus besoin de faire semblant. Je peux aller dans ma vraie maison. Je m'écroule d'épuisement sur le kiosque familier et Ameer, qui est arrivé plus tôt, me rejoint. Alors, je pose ma tête sur son épaule. C'est notre premier moment en tête-à-tête depuis notre officialisation mais pourtant j'ai l'impression que rien n'a changé. Il reste toujours Ameer et... je suis toujours moi.
- Je connais cette tête, remarque Ameer.
- Pourquoi moi ? je demande alors.
- J'ai déjà répondu à cela, tu veux vraiment la réponse ?
- Bien-sûr, je suis sérieuse.
- Eh bien... pour des millions de raisons différentes.
Je lève la tête pour mieux le regarder, il se moque de moi ? Son rire éclate alors et il tombe en arrière m'entraînant avec lui.
- J'ai un emploi du temps chargé, il m'annonce m'embrassant le front, il faut que j'y retourne.
- Ta journée consiste à te faire acclamer partout où tu vas, n'est-ce pas ?
- À quelques détails près, oui. Mais je n'ai pas envie de le lâcher, j'ai trop peur que ce moment soit le dernier.
- Demain, il continue. Demain sera une journée consacrée à nous et nous la fêterons comme il se doit.
- Je t'attendrai alors.
- Je ne serai pas long, ne t'inquiète pas. Mais tu peux venir si tu veux.
- Je ne crois pas en avoir la force, pas aujourd'hui.
- Comme tu voudras. Si tu changes d'avis, tu sais où me trouver.
J'acquiesce, alors il part me laissant seule avec mes pensées. Malgré ma confiance du matin, je reste sur mes gardes de peur d'entendre des bombardements de l'attaque de ma mère.
Une part de moi sait que je devrais être au centre de l'attroupement au cas où, ou même auprès de Dalyna. Seulement, j'ai vraiment envie de croire que l'absence d'Elisy soit un signe de retrait et surtout, j'ai fait un effort ce matin mais je ne peux pas croiser le regard de ma mère. Pas alors que ça fait exactement dix ans qu'Enoramaest morte.