J'ai déjà eu mal, très mal... Mais le genre de douleur que tu m'as fait subir, que j'ai dû endurer à cause de toi, je n'aurai jamais cru que ça me détruirait à ce point...
Tu m'as fait entrer de force dans ton monde, tu as fait en sorte que je sois...
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Quand j'arrive dans la salle à manger, une sueur froide vient parcourir mon dos. Ils sont assis à une grande table, en train de parler et de manger, enfin... Pas tous, seul lui semble perdu dans ses pensées, seul lui me fait vraiment froid dans le dos pour l'instant. Avec un peu de chance il n'aura pas remarqué que je suis arrivée en retard et que je suis, comme une idiote, plantée devant la porte à les regarder.
-Perché te ne stai lì impalata ? Unisciti a noi ! (Pourquoi tu restes plantée là ? Rejoins-nous !) dit la jeune femme qui m'a soigné.
-Euh... Ouais, dis-je hésitante.
Je m'approche de la table et m'assois à la seule place vide où sont déjà posés une assiette, des couverts et un verre. Tout est étrange... Devoir faire comme si de rien était, comme si... Tout ça est normal, que rien n'est arrivé, que je suis avec mes parents en train de manger après une journée de travail.
Je prends mes couverts et regarde les plats qui se trouvent sur la table, de la salade, du poulet ou encore du saumon et du riz, tous ces plats semblent excellents mais je n'ai pas l'appétit qu'il faut pour manger tout ça, vous trouvez ça étonnant ? Moi non.
-Tu manges pas tesoro ?
Il m'a remarqué... Moi qui voulais passer inaperçue c'est loupé.
-Je... J'ai pas faim...
-Oh... Tu n'as pas faim ?
-Non...
Je relève la tête pour le regarder, il semble énervé, je le comprends, pourquoi garder une gamine comme il le dit si bien.
-Mange, c'est un ordre.
Je pince les lèvres et tape sur la table en me levant, faisant sursauter tout le monde à part le "patron".
J'avoue que je ne sais pas d'où me vient cet élan de confiance, d'où me vient ce courage, mais je sais une chose, j'ai besoin de savoir pourquoi tout ça se passe, pourquoi ils ont ruiné ma vie et pourquoi tout le monde fait comme si de rien était !
-Pourquoi vous faîtes comme si rien ne s'était passé ?! demandé-je en les regardant tous un à un.
-Parce qu'il ne s'est rien passé, dit Angelo en buvant une gorgée de sa boisson.
-Pourquoi vous avez ruiné ma vie ?!
-Il ne fallait pas que tes putains parents me cherchent.
Je serre les poings et jette mon verre qui vient s'écraser contre un mur pour finir en miettes. Certains trouveront que c'est exagéré, que j'en fais des caisses, vous avez peut-être raison, mais sachez juste que je ne suis pas courageuse, je ne suis pas comme toutes ces héroïnes qui, dans tous ces livres ou films, affrontent tout, n'ont peur de rien et qui ne sont pas atteint par tous les événements qu'elles vivent, je ne suis pas ces femmes là. Je suis faible et je l'avoue.
-Stronzo... (Enfoiré...) dis-je en serrant les poings.
-Je vois... Tu décides déjà de te prendre une balle entre les deux yeux.
Je relève la tête et le regarde, il se ressert un verre d'alcool qu'il boit cul sec avant de se lever et de venir vers moi, me faisant reculer. Il est intimidant, très intimidant, je sais qu'il n'hésitera pas à me tirer une balle dans la tête, après tout, cet homme est un meurtrier qui doit avoir énormément de sang sur les mains. Ce n'est pas une fille comme moi qui va échapper à la règle.
Je me retrouve collée au mur, c'est fini, j'ai perdu, après tout, c'était prévisible, mais je ne regrette pas de l'avoir insulté, il le mérite, il mérite toutes les insultes du monde ! Qu'on lui crache à la gueule !
-Pourquoi tu tiens tant à te faire tuer ? demande-t-il à ma plus grande surprise.
Je déglutis et baisse la tête mais malheureusement il me force à le regarder dans les yeux, putain...
-T'as buté mes parents, j'ai plus de famille, plus rien ! Alors tue moi qu'on en finisse ! Comme tu le dis si bien "j'suis qu'une gamine" et je doute que t'aies envie de m'avoir dans les pattes !
-Tu te doutes que ça tient pas qu'à moi, si c'était le cas, je t'aurais tué quand t'es rentrée chez toi, mais ne viens pas à penser que t'es en sécurité ici et que je peux rien te faire, si je peux pas te tuer, je vais te pousser à bout pour que tu le fasses toi-même. Bienvenue dans un monde sanglant, tesoro.
Il finit sa phrase en souriant, me glaçant chaque centimètre de mon corps et de mon âme, il ne va quand même pas faire ça ? Il ne va pas me pousser à bout jusqu'au point de non-retour ? Non...
Il retourne à sa place, me laissant seule contre le mur, les mains tremblantes, non, le corps tremblant. Il est complétement taré, tout ces gens sont tarés !
Une fois dans ma chambre, je m'enferme à clé, il est hors de question que ces fous entrent ! Je m'assois sur mon lit et commence à pleurer, qu'est-ce que j'ai fait pour que ça m'arrive ? J'ai toujours fermé ma gueule, j'ai jamais touché à de la drogue ou fumé de ma vie ! Je...
Papa, maman... J'ai besoin de vous et de vos conseils, j'ai besoin de vous auprès de moi... De nos blagues nulles, de nos discussions à cœur ouvert et de vos remarques débiles sur mes petits copains. Je sais que... Vous n'êtes plus là, que tout ça n'arrivera plus jamais et que je vais devoir vivre avec... Je veux rentrer à la maison...
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