PRISE D OTAGE

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Mathias avait fini par obéir aux ordres de leur instructeur, sans même prendre garde au flingue, braqué sur lui. La pression montait. Camille perdait beaucoup de sang et ses yeux clos, son visage blanc, livide, n'avait rien de très rassurant. Après quelques minutes de routes, Quentin coupa le moteur net et s'arrêta en plein milieu de la rue. Il demanda :

- Elle avait trouvé une planque, Camille. Vous sauriez nous y emmener ?

Jérémy n'en avait pas la moindre idée et Mathias s'empara du cellulaire de la brune. Il espérait y trouver quelques indices supplémentaires. Et par chance, des clichés montraient l'immeuble que l'agent avait approché, dans la galerie photo de son cellulaire. Les photos exposaient l'immeuble sous tous ses angles. Mathias analysa rapidement les données, sa main droite restée sous la tête de la brune.

- Attends, je tiens quelque chose.

- Dépêche-toi.

Lucas zooma sur l'une des photos et parvins à obtenir le nom de la rue où se trouvait l'immeuble.

- Rue Stakl, numéro 55, visiblement. J'enclenche le GPS.

Après quelques secondes, l'instructeur reprit le volant. Ils étaient à trois-cents mètres du point d'arrivé. La voiture se gara sur un vieux parking désert. L'ensemble du bâtiment était abandonné. Les deux garçons partirent en reconnaissance de terrain, armes en main. Quentin portait précautionneusement Camille dans ses bras. Soudain, il entendit une voix l'interpeller.

- Par ici ! Porte forcée à coup de pied. Ça ne peut être qu'elle !

Quentin s'approcha. Ils étaient au rez-de-chaussée d'un vieil immeuble. Personne aux alentours. Pas de bruits. Pas de vie. Ils ne prenaient pas grands risques. Quentin approuva et passa le premier avant de commenter, une fois dans l'appartement :

- C'est vide. Il manque la moitié des meubles.

- Son sac est ici. Nous sommes arrivés, compris Jérémy.

Mathias, planté au dehors, referma la porte derrière eux. Il ne se sentait pas en sécurité pour autant.

Il scrutait les alentours avec attention. En cas de besoin, il donnerait l'alerte. Une heure pleine avait passée lorsqu'il commença à s'inquiéter de l'état de Camille. Il osa frapper à la porte pour qu'on lui ouvre quand soudain, trois motos se garèrent sur le parking extérieur. Mathias se dissimula derrière un poteau de ciment, proche de la porte de l'appartement. Le vrombissement des moteurs n'étaient pas discrets. Mathias profita d'un court instant où les motards, tout le dos tourné, conversaient entre eux dans une langue hachée, incompréhensible de notre jeune agent. Mathias entra et referma rapidement la porte. L'air paniqué, il demanda au pilote d'un jour :

- Quentin ? On a été suivis ?!

- Pas à ma connaissance, affirma le brun qui redressait Camille sur le canapé.

- Parce qu'ils nous ont retrouvés, là. Les collabos, les motards...

L'instructeur se leva sans plus tarder et vint observer discrètement la scène depuis la fenêtre condamnée aux trois quarts par des planches de bois clouées. La moto rouge et large, le beau modèle en somme et bien puissant, c'était peut-être bien le même que tout à l'heure, pensa Quentin. Il attrapa Jérémy par le bras et le colla au mur, si bien que les yeux du jeune homme arrivaient pile à hauteur de la scène.

- Alors ? S'impatienta Quentin.

- Oui, c'est bien la même. Enfin, je crois. Parce que...j'étais un peu... fort bourré.

Rebelles - Les INCOGNITOS - HORS SERIE -Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant