Eléments d'enquêtes.

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Quentin, Camille et les deux jeunes agents se regardèrent dans le blanc des yeux un instant. Le silence dominait l'assemblée. Ils s'étaient retrouvés à l'hôtel, après s'être vulgairement et proprement aussi, débarrassés du corps de leur victime. Chacun d'eux ne pouvait oublier le coup de feu final qui avait mis fin aux jours d'Anthony Clémenceau. Mais l'homme était une bien trop grande menace pour le laisser en vie et le garder en otage aurait mis en péril leur mission de terrain. Ils n'avaient su que faire pendant quelques temps et c'était finalement Camille, qui avait appuyé sur la détente, pour se venger de sa vilaine blessure. Elle ne se le pardonnait pourtant pas et continuait de croire que non, ce n'était pas dans ses habitudes de tuer de sang-froid, un individu dont la vie aurait pu être épargnée. Elle se prit la tête quelques instants sur le lit double de la chambre d'hôtel. Epargné ? Oui, mais à quel prix et pour quels risques ? C'était toujours délicat, ce genre de décision. Et en Russie, malheureusement, prendre des risques étaient véritablement proscrit. Elle le savait. Tout le monde le savait. Mais personne pourtant, n'osait en parler. Jérémy et Mathias conservaient un silence de marbre depuis l'assassinat et Quentin, la mine sérieuse, se retenait de parler depuis quelques heures déjà. Il avait pourtant des sujets capitaux à aborder. Des informations à donner. Et clairement, ça ne pouvait pas attendre. Il se dirigea vers la fenêtre et fixa la rue déserte. Le couvre-feu était là, de jour comme de nuit depuis quelques heures. Il avait été récemment instauré. On les avait d'ailleurs prévenus à leur entrée à l'hôtel. Camille avait dû placer son sac à dos devant elle, sur son ventre, pour ne pas qu'à la réception, l'on puisse apercevoir ses vêtements imbibés de sang. Elle était montée en douce, prioritairement, aidée par Mathias, le plus costaud des deux jeunes, pendant que Quentin s'assurait de la réservation. L'instructeur fixa la rue. Une voiture militaire passa sous son nez et poursuivit son chemin sur l'axe routier. Le coup d'état était tout proche et peut-être même, qu'il était en cours. La situation était bien complexe et ils n'y étaient pas préparés. Camille n'était pas en état de combattre sur un tel terrain et donc, se serait à Quentin de s'engager pleinement aux côtés des deux jeunes agents, en partie et largement, incompétents. Soudain, son téléphone vibra. C'était l'équipe de Tom, située près de Moscou. Le blondinet parla d'une voix rapide, stressée :

- Impossible de joindre l'instructeur en chef ! La ville de Moscou est barricadée de partout, des patrouilles tournent constamment, l'alarme anti-bombardement résonne depuis trois heures et les connexions satellites sont très dures. Nous ne pouvons pas bouger de la ville. Le coup d'Etat est en cours, j'en suis presque convaincu.

Quentin expira longuement face à la complexité de la situation. Ce n'était pas un homme à gérer des événements de si grande ampleur et il répondit simplement, d'un ton plus calme, presque dépité.

- Contacte la base. Elle te dira quoi faire.

- Déjà essayé ! Aucune réponse !

- Je m'en charge dans ce cas. Restez en planque jusqu'à nouvel ordre.

- Bien reçu. Merci.

Et la conversation coupa. L'instructeur ne tarda pas à contacter la base. Camille le fixa, incrédule. Les deux jeunes agents quant à eux s'étaient allongés sur leur lit mezzanine et ne cessaient de se lancer des blagues idiotes, sans doute pour décompresser. L'instructeur s'éclipsa donc sur le palier pour plus de quiétude en des temps si incertains et, après quelques minutes d'attentes, entrecoupées de plusieurs appels annulés, il parvint à avoir le Commandant de la base Incognito française, en passant au préalable par le service informatique.

Rebelles - Les INCOGNITOS - HORS SERIE -Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant