𝐌𝐮𝐬𝐞 [seongjoong] (non corrigée)

ⅩⅩⅠⅠ

(TW : Attouchements, homophobie, deuil)

Je regarde piteusement le plafond de ma chambre plongée dans les ténèbres, la tête vide et les yeux piquants de douleur. Je ne sais pas quelle heure il est ni ce que j'ai envie de faire pour passer le temps, celui-ci est un obstacle dans ma quête où je dois attendre mon aimé. Je déteste attendre, le temps est mon deuxième ennemi après ma propre personne.

J'ai essayé de me battre, j'ai essayé de nager par moi-même dans les eaux profondes du désespoir, du désarroi et où le temps est gelé. Sans succès, je me noie, me laisse couler sans atteindre le fond des abysses glaçantes de la solitude. La silhouette de mon amant se dessine dans mes souvenirs puis joue au chat et à la souris avec ma peine et ma passion, alors que je me laisse dépérir. Tu as envahi mes pensées, même les mieux cachées d'entre elles, et désormais je ne peux me passer de toi. Quelle triste douleur est-elle, celle de ne plus voir sa raison de vivre, la raison pour laquelle mon cœur bat.

Le téléphone du rez-de-chaussé sonne à ma chambre, me tirant d'une rêverie bien trop harmonieuse. Je saisis mollement le téléphone et l'apporte à mon oreille, ennuyé de l'intrusion d'un appel dans mon évasion alternative.

- C'est pour ? Commençai-je, dérangé.

- Désolée de vous déranger Monsieur Park mais un ami à vous aimerez venir vous voir. Déclare-t-elle.

Un ami ? Ça ne me dit rien, je n'ai pas vraiment d'amis à part Sannie, Wooyoung et Hongjoong. Et si c'était Hongjoong, il m'aurait sûrement envoyé un message, non ? Peut-être que c'est lui après tout... Peut-être qu'il est vraiment revenu... Mon cœur s'affole rien qu'en pensant à cette possibilité.

Non non Seonghwa, pas d'affolant. Vaut mieux être sûr avant de se faire de faux espoirs, je vais m'assurer que ce soit quelqu'un que je connais déjà, et peut-être que ce sera Joongie !

- Pourriez-vous me dire son nom ?

Elle semble demander à la personne son prénom puis reprend la conversation avec moi.

- Il s'agit de Yeosang, Monsieur.

Je m'y attendais, pas à que ce soit Yeosang mais à ce que ce ne soit pas mon Joongie. Je soupire, ne cachant pas ma déception et ma tristesse mais je ne vais pas le laisser dehors quand même, Yeosang a toujours été adorable avec moi. Et puis peut-être qu'il sait des choses sur pourquoi Hongjoong ne me donne plus aucune nouvelle.

- Dîtes lui qu'il peut monter, et prévenez mon oncle aussi s'il vous plaît.

- D'accord, merci de votre temps. Finit-elle avant de raccrocher.

Je repose le téléphone sur son socle et vais sur mon propre téléphone pour attendre Yeosang. Ne voyant rien de divertissant, j'ouvre les volets de ma fenêtre et ouvre cette dernière pour prendre un peu d'air frais. Une légère brise flotte, le soleil se couche tout doucement, laissant au crépuscule une belle danse aux nuances roses et orangées. Les arbres situés des deux côtés sur le chemin de l'hôpital auparavant vêtus de fleurs sont désormais nus à cause du froid de l'hiver. J'ai toujours aimé voir le chemin de l'hôpital être décoré des pétales tombés au sol de ces arbres, c'est l'un des rares spectacles que je ne raterai pour rien au monde.

Quelqu'un toque à la porte, je l'autorise à entrer et me reconcentre sur la vue de dehors. La porte s'ouvre et se ferme, les chaussures de mon visiteur créent de petits bruits de pas très agréables, un léger son de sac plastique accompagne ces bruits de pas. Les rires de Wooyoung et San résonnent dehors, les passants les dévisagent mais ils n'en ont rien à faire, continuant de s'amuser comme s'il le temps s'était arrêté. Ils partagent de tendres baisers, collés l'un contre l'autre, puis reprennent leurs jeux sans règles.