ⅩⅤ

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Je termine la dernière bouchée de japchae et regarde Hongjoong qui a déjà fini de manger. Il me regarde, le bout de son menton posé sur sa main. Je suis plutôt fier de moi, j'ai cuisiné le repas, au départ je pensais qu'en présence de mon cadet j'allais agir comme une fillette de manga devant son béguin mais j'ai réussi à garder à peu près mon calme. Il ne l'a pas remarqué mais je rougissais, mon cœur n'arrêtait pas de battre de plus en plus vite et de plus en plus fort.

J'en ai profité pour prendre une douche et j'ai tout juste commencé à cuisiner après ça. Hongjoong a joué du piano, il est vraiment doué, je ne sais pas s'il a un don mais en tout cas... Chaque chose qu'il touche se transforme en chef-d'œuvre.

Il ne m'a presque pas parlé mais ce n'est pas grave, on discutait à travers de simples regards et j'en suis satisfait, on se comprenait sans se parler. En fait, on aurait dit une vie de couple. Je me projette un peu loin mais il n'arrêtait pas de me faire rire avec ses blagues foireuses qui n'étaient même pas drôles. Il m'aidait à cuisiner, parfois il passait même tout prêt de mon visage, ses lèvres juste à quelques centimètres des miennes... Mais il ne voulait pas m'embrasser, il voulait juste m'embêter et me faire passer un bon moment en me faisant rire.

Et ça a fonctionné.

Parfois, il me suffit d'un rien provenant de lui pour que je passe une bonne journée, rien qu'un sourire de sa part me fait tomber un peu plus dans le puits de l'amour et du désir. Lorsqu'il a goûté mon japchae, il a fait un tête dégoûtée, comme s'il allait mourir par ce qu'il avait mangé, j'étais à deux doigts de pleurer. Vous vous imaginez vous ? Vous essayez de faire le maximum pour que ce soit au moins comestible et la personne que vous aimez et qui goûte votre plat est à deux doigts de vomir ! J'ai cru que j'allais le frapper quand il m'a dit que c'était pour rire et qu'en vérité c'était vraiment bon.

Je ne sais pas pourquoi j'ai réagi comme ça mais j'ai boudé.

Oui.

J'ai boudé. Comme un enfant de cinq ans.

Je ne savais même pas comment faire, je ne boude jamais d'ordinaire. Alors, j'ai repensé à tous les moments où San me boudait et j'ai copié son attitude. Gonflage de joues, bras croisés, regard détourné, aucun mot qui ne sortait de ma bouche, j'étais ri.di.cule.

Néanmoins, il a compris que je n'avais pas vraiment apprécié sa plaisanterie alors il s'est excusé. Je l'ai pardonné peut-être un peu facilement mais je n'arrive pas à me mettre en colère contre lui et je pense qu'il le sait que je ne peux pas m'énerver contre lui.

Mais revenons à notre instant présent ; je m'apprête à débarrasser la table lorsqu'il saisit les assiettes de mes mains. Je le regarde, confus, qu'est-ce qu'il fait encore ? Ses yeux deviennent plus innocents, moins charmeurs.

Car oui, cet abruti n'arrêtait pas de me regarder avec un de ces regards... le pied. Vous savez, le genre de regard qui peut vous faire chavirer dans la luxure même si vous êtes le plus innocent possible.

- Je voudrais débarrasser. Sourit-il.

- Toi ? Débarrasser ? Il hoche la tête. Je ne pensais pas que tu voudrais le faire, mais d'accord.

- Merci, Hwa.

Avant qu'il ne commence à réellement débarrasser, il fixe le lit du regard, je me retourne pour regarder aussi mais il n'y a rien d'anormal. Juste un lit fait avec une belle couverture blanche tout en étant en dessous d'une fenêtre avec le ciel bleu nuit du soir.

- Un problème ? Lui demandai-je.

- H-Hein ? Se reconcentre-t-il sur moi, les joues commençant à rougir. N-Non, rien ! J-je vais débarrasser ! Finit-il en courant dans la cuisine.

𝐌𝐮𝐬𝐞 [seongjoong] (non corrigée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant