CHAPITRE 1: MA RAGE

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Louis

Troisième fois que je tire sur la cible en face de moi mais ma rage ne diminue pas pour autant. Cette rage installée au plus profond de moi ne veut pas disparaître. Elle est en moi et pour toujours. Je loge chaque balle au même endroit : le milieu. Je ne rate jamais ma cible. Je recharge mon arme et j'ancre mes pieds au sol pour tirer une nouvelle fois.

S'il croise ma route, je jure que je le tuerai. Pas avec une arme, de mes propres mains. Je le démembrerai et le donnerai à manger aux chiens. Il faut que cette pourriture brule en enfer et je l'y ferai rentrer.

Mes souvenirs refont surface. Les souvenirs de ce putain d'évènement. Je tire de plus en plus vite faisant raisonner le bruit des détonations. Je le hais et il payera ce salaud.

-Putain mais tu vas arrêter ! crie Gabriel. Retournes te coucher ! Il est quatre heures du matin Louis !

-Ferme là !

Je me retourne et le vise avec mon arme. Je cible sa tête qui est sur le balcon de sa chambre.

-Fais pas le con et arrêtes ça de suite ! m'avertis mon meilleur ami.

J'abaisse mon arme et le fusille du regard à travers la nuit. Je rentre dans ma propriété et je vais directement dans ma salle de sport privatisée. J'enlève mon haut et je tape frénétiquement dans un sac de boxe.

J'extériorise ma colère. Depuis un an je ne peux plus fermer les yeux sans les revoir. Je revois leurs yeux fermés, du bleu, et des sirènes d'ambulances. Tout ça à cause de lui. Je tape et tape dans ce maudit sac. Mes poings commencent à souvrir dû aux coups violents.

Je la vois. Elle est là. A côté de moi. Une putain d'illusion de mon cerveau. Mais bizarrement elle m'apaise. C'est qui cette foutu fille ? J'ai l'impression de l'avoir vu autre part que dans ce bar. Mais où ? Putain il faut vraiment que je la trouve.

Je pars me doucher et effacer toutes traces de sang sur mes phalanges. Dans le miroir mon reflet peut effrayer n'importe qui. En un an j'ai plus que changé, je me suis métamorphosé, devenant encore plus effrayant que je ne l'étais. Mes cicatrices strient mes abdos. Mon regard est glaçant. Sur mon passage tout le monde a peur de moi, et ils ont bien raison. Je suis le diable incarné. Je suis devenu celui que tout le monde pouvait redouter. Je suis devenu celui que je déteste.

Dans la cuisine, Gabriel est attablé devant son café matinal. Il ne relève pas ses yeux de son téléphone pour m'adresser un regard.

-Tu as boxé pendant combien de temps ? me demande-t-il.

-Deux heures.

-Louis ça fait un an maintenant, il serait peut-être temps...

-Justement ça fait un an que ce connard est en liberté et a volé mon héritage. Je devrai être à la tête de la plus grande mafia française mais il m'a tout volé. Alors je vais le traquer pour le torturer et le tuer de mes propres mains. Occupes-toi te faire ton travail, crache-je.

-Mais il est introuvable depuis plus d'un an. Comment tu vas t'y prendre ? Ta mafia est inférieure en nombre. Nous n'avons pas toutes les capacités qu'il a lui ! Réfléchis-y avant de nous envoyer dans une mission suicide. Et si tu le fais sache que tu coures à ta perte.

-Va te faire foutre ! hurle-je en éclatant le verre contre le mur. J'ai un plan. Il faut que je contacte certaines mafias pour leur aide. Les Italiens sont bons pour trouver des personnes introuvables.

-Comme tu veux mais te jette pas dans la gueule du loup. Ca se trouve c'est exactement ce qu'il veut.

-Il faut que je récupère mon héritage. C'est ce qu'il voulait, dis-je déterminé.

Rends moi ma liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant