Rends moi ma liberté

CHAPITRE 22 : DESIR

15ème jour depuis la réception de l'invitation.

Elise

Posée à plat ventre sur le lit, je fixe la porte d'entrée de notre chambre ou plutôt la suite vu la superficie de toute cette pièce de l'hôtel. C'est le grand jour, comme me l'a très bien rappelé Gabriel toute la matinée pendant que son acolyte faisait sa routine : « je fuis au mieux Elise ». Il est rentré, il n'y a que peu de temps, mais il m'a évité.

L'ignorance, il maîtrise.

La cause est peut-être hier soir et la pizza, et les fameux sous-titres en français. Ou encore le fait que ça fait la deuxième fois que nous dormons dans le même lit sans énormément de vêtements. Pour autant, nous étions chacun de chaque côté du lit, la couverture tendue au maximum. Deux personnes qui s'insupportent et qui dorment dans un même lit.

L'eau se coupe brutalement. Enfin. Il ne reste que deux heures pour que je puisse me préparer et cela intégralement.

-La porte est fascinante, dis-je pour combler le silence au moment où il sort de la salle de bain.

-Ca en a tout l'air, réplique-t-il. Ca prouve surtout que tu as l'air encore plus débile que je ne le pense.

-Ah parce que maintenant tu penses à moi ?

-Dégage vite cette idée de ta tête, tigresse. Va te préparer dans deux heures la voiture sera là.

Je redresse ma tête vers lui. Simplement vêtu d'une serviette blanche autour de ses hanches et de ses cheveux humides, il est dos à moi en train de fouiller dans la commode. Ses épaules, son dos, rien ne laisser à croire quil fait de la musculation quasiment tous les jours.

-Je te l'ai déjà dit : je préfère quon me mate en face et pas dans mon dos.

-Pourquoi ? Il n'a pas le mérite d'être regardé. Après je te comprends, une peau si moche...

-Elise, me coupe-t-il, ferme ta grande bouche ! Et va te préparer si tu veux rentrer en France en un seul morceau.

Son ton ferme et autoritaire me fait sursauter. Je quitte précipitamment le lit. Se retournant vers moi avec un caleçon noir en main, il me fusille du regard. Dubitatif face à son expression, j'explose de rire. Son sous vêtement en main pendant qu'il me menace est une situation assez cocasse. Me saisissant la gorge, jarrête immédiatement de rire. Mon sourire toujours sur les lèvres, il me fusille du regard pour la millième fois depuis qu'on se connaît.

A croire qu'il adore faire ça.

Je lève mes mains en l'air en signe de capitulation mais il ne desserre pas pour autant sa poigne. Sentant une force opposée, mes jambes reculent sous la pression de Louis. A son tour d'afficher un glorieux sourire. Tous ses muscles sont contractés, et je n'ai qu'une envie : les toucher.

-Je sais, c'est tentant. Toutes les filles n'arrivent pas à résister. Mais tu es différente, n'est-ce pas, tu arriveras à résister ? Ou céderas-tu à la tentation ? me défie-t-il.

Mon bassin se colle au lavabo en marbre. Je suis coincée. Coincée entre le marbre de cette salle de bain et ses abdos. Bras ballants, je relève ma main. Je les pose chacune de chaque côté du marbre pour essayer de m'assoir dessus. Il me tente, je vais le faire vriller. Relâchant la pression qu'il exerce sur ma gorge, je me hisse sur le rebord du lavabo. Sans rien dire, je pointe du doigt chacun de ses abdos dessinés sous l'effet ou non de la contraction. Je me mords la lèvre, il resserre mon cou en grognant.

-Oui je suis différente, chuchote-je, et tu sais pourquoi ? Parce que c'est moi qui vais te tenter et c'est toi qui céderas à la tentation.

Se laissant faire, j'approche ma bouche de son oreille tandis que la pulpe de mes doigts remonte lentement, sans le toucher, son torse. Il se loge entre mes jambes pour rechercher le contact de mes doigts sur sa peau fraîchement lavée. Mais je ne cède pas. Je continue de frôler sa peau. Mon souffle calme s'écrase contre son lobe d'oreilles. Il vrille je le sais. Sa respiration commence à être frénétique, sa main met une forte pression sur na nuque juste avant de la desserrer. Il loge sa tête dans mon cou pour humecter mon parfum.