CHAPITRE 16 : DOMMAGE COLLATERAL

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Louis

Elle est allongée par terre recroquevillée sur elle-même. Combien de temps pourra-t-elle rester dans cette position dans ce froid glacial ? J'espère assez longtemps pour que je puisse me calmer. Cette fille a du cran. Elle ose me défier, me tenir tête.

Ma cigarette se consume entre mes doigts. La nicotine n'arrive même pas à me détendre.

Dans mon esprit c'est un bazar sans nom. Tout se mêle, tout s'entre-chevauche. L'avoir ici, pour la mission n'est peut-être pas une si bonne idée. Sophie et Gab ont certainement raison. Mais ça je ne veux pas le reconnaître. Je ne peux plus faire machine arrière. Il faut aller jusqu'au bout.

J'écrase mon mégot par terre. Elle tremble. Beaucoup. Elle agite ses mains sur ses bras pour essayer de se réchauffer, de conserver de la chaleur. Elle lutte.

Je lui ai fais peur, c'était le but. Je ne veux plus qu'elle me défie, je veux qu'elle m'écoute, qu'elle m'obéisse. Qu'elle me soit soumise.

-Avec ou sans couilles, Elise, je serai toujours supérieur à toi, lui crache-je. Sache que c'est moi qui décides et que tu es complètement à ma merci.

Elle ne répond rien. Cela doit bien faire vingt minutes que nous sommes dehors. Vingt minutes qu'elle se gèle à cause du froid et de ses vêtements mouillés. Vingt minutes et je viens de terminer ma quatrième clope.

C'est une torture passive que je lui fais subir. Pas besoin de coups ni de sang, juste la météo et les circonstances adéquates. Je m'approche doucement d'elle, elle ne réagit pas. Son visage est caché par des mèches de cheveux. D'un coup de pieds, je la retourne. Elle est toute molle, elle ne résiste plus. Ca change, dis donc. Ses yeux sont mi-clos. N'empêche, jarrive à apercevoir son bleu glacial. Comme à l'extérieur. J'examine son vissage, je descends mon regard jusqu'à ses lèvres.

-Merde, murmure-je en enfouissant mes mains dans les cheveux.

Ses lèvres ne sont plus roses. Non, elles sont violettes. Putain, faut que je la réchauffe. Sinon, je vais la perdre. Et dieu sait que je n'aime pas voir les gens mourir autre que sous mes coups ou sous mes balles.

Elle a remarqué que je commence à perdre mon sang-froid car elle affiche, avec le peu de force qui doit lui rester, un sourire narquois. Je m'accroupis à côté d'elle passant une main sur son bras. Putain, elle est frigorifiée. Instinctivement, j'enlève mon pull pour le lui enfiler. Je ne me préoccupe pas de ses bras et je fais passer que sa tête dans l'encolure. Je rabats la capuche sur sa tête et l'emmitoufle dans mon vêtement.

Le froid couvre intégralement mon torse. Je passe outre ce froid hivernal pour la prendre dans mes bras et la caler le plus contre mon corps. Elle est littéralement gelée. Je me précipite vers la porte. Une fois à l'intérieur la température n'est pas plus chaude. Je monte rapidement les escaliers pour atteindre le salon. La chaleur du feu de bois me réchauffe mais Elise claque encore des dents. Je continue mon chemin vers sa chambre qui communique avec une salle de bains. Je la pose sur le carrelage. J'allume le chauffage et l'eau pour la régler sur chaud.

Ses yeux se sont ouverts. Elle me regarde m'agiter dans tous les sens pour essayer de la réchauffer. Je m'agenouille face à elle. Je saisis le revers de mon pull et de son haut de sport pour les lui enlever. Je fais pareil avec son bas, la laissant alors en sous-vêtement.

-Tu ne résistes pas quand je fais tomber tes vêtements, tigresse.

Elle me regarde sans émotions. Dans ses yeux, il n'y a aucune animosité, colère, rien. Je la reprends dans mes bras. Elle pose ses mains sur mon torse et cale sa tête sur mon épaule.

Rends moi ma liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant