Rends moi ma liberté

CHAPITRE 9 : TENTATIVE DE FUGUE

Louis

J'enfile mon casque de moto. Prêt à rentrer chez moi, voir la tigresse.

-Je sais que tu regardais l'entraînement, m'interpelle Sophie.

-Il se pourrait bien.

-Tu devrais revenir. On forme une bonne équipe à nous deux pour les entraîner. Il faudrait quelqu'un pour les former au tir, et il n'y a que toi pour le faire correctement.

-Demande à Gabriel, dis-je en chevauchant ma moto.

-Non c'est toi qu'il faut. Gab s'occupe déjà des entraînements psychologiques. Il me faut toi et toi seul. Tu es le meilleur dans ce domaine, comme ton père

-J'ai dit non. Je ne le ferai pas et je n'entraînerai plus de gosse, réplique-je énervé.

-Tu es pourtant toi-même un gosse !

-On quitte l'enfance dès qu'on tue une vie.

Sur ce je démarre ma moto et sort de la Grange et m'engouffrant dans les routes de la campagne sous le soleil de janvier. Ma vie ne ressemble qu'à ça aujourd'hui : faire des allers-retours entre la Grange et chez moi.

Cette fille je ne sais pas de quoi je vais en faire. Peut-être que je pourrais l'utiliser dans le plan pour faire tomber mon oncle ? De toute façon hors de questions de la relâcher, alors autant qu'elle me soit utile. Elle infiltrera dès que possible le réseau de prostitution de mon oncle pour que je puisse enfin l'atteindre.

Je rentre en trombe dans ma baraque.

-Dans mon bureau Gabriel ! Tout de suite ! hurle-je pour qu'il m'entende.

Je me dirige à l'étage, sans poser mes chaussures, ma mère détestait ça. Je déverrouille mon bureau. Je jette ma veste en cuir sur le fauteuil. Je déverse du whisky dans un verre et je regarde, par la baie-vitrée la vue, la vue de la forêt qui s'étend au loin.

-Qu'est-ce que tu veux ?

-Je me suis décidé, dis-je en lui faisant face.

-Ah, ce n'est pas trop tôt ! s'exclame Gab en s'affaissant sur le canapé.

-Elle va m'aider, enfin nous. Mais je compte l'inclure dans le futur plan pour atteindre mon oncle

-Mais tu es un grand malade ! crie-t-il.

-Non, je vais la garder et elle m'aidera.

-Et si elle refuse ?

-Elle ne refusera pas. J'en suis certain.

-Ah bon ? Tu es devin maintenant ? La mafia ne t'intéresse plus ? se moque mon bras droit.

-Non mais elle a une meilleure amie. Et crois-moi, il ne lui reste plus que ça sur terre donc elle le fera, affirme-je.

-Elle commence quand ?

-Il faut que d'ici cinq mois, elle soit prête. Donc prévient Sophie, je veux qu'elle l'entraîne mais ici. Elle sortira de sa chambre que pour les entraînements escortée de toi ou de moi. Et personne d'autre ne vient ici, sauf autorisation spéciale. C'est clair ?

-Ouais. D'ailleurs le frère de Gérard a récupéré le corps.

-Bien, un problème en moins. Autre chose ?

-Oui, dit-il en se levant, ne fais pas n'importe quoi avec elle.

Il se dirige vers la porte près à sortir.

-D'ailleurs pense à la nourrir si tu la veux en forme pour ta mission suicide !

Il referme derrière lui la porte. Je cherche les anciens dossiers cachés dans le tiroir à droite. Tous les anciens rapports de mon oncle et mon père. Ils dirigeaient tous les deux la mafia française, jusqu'au jour de l'accident. Plus aucune nouvelles, plus signes de vies à part à travers les différentes actions qu'ils mènent pour m'affaiblir. Et moi, comme un acharné je persiste à le chasser. Je veux le revoir. Je veux des réponses à mes questions. Je veux savoir. Pourquoi il a tué mes parents ? Pourquoi il a tué son frère jumeau ?